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Ottawa n'a pas l'argent pour acheter les navires militaires voulus

Ottawa n'a pas l'argent pour acheter les navires militaires voulus
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Ottawa devra soit revoir à la baisse le nombre de navires militaires qu'il commandera, soit réduire la fonctionnalité de ces mêmes bâtiments, selon le vérificateur général du Canada, Micheal Ferguson. Au bout du compte, le pays pourrait se retrouver avec moins de navires de guerre qu'il n'en a actuellement.

Un texte de Martin Bégin à Ottawa

Selon le vérificateur, les budgets n'ont pas été révisés pour tenir compte de la hausse du coût des matériaux et de la main-d'oeuvre depuis l'approbation des projets. Il n'est pas le seul de cet avis. Radio-Canada a révélé plus tôt cette année que, selon plusieurs experts, l'inflation, principal facteur de risque dans l'industrie militaire, a été largement sous-estimée par le fédéral.

En 2010, Ottawa a annoncé le financement pour l'acquisition de 23 navires pour la Défense nationale et de 5 autres pour la Garde côtière. L'année suivante, le gouvernement a choisi deux chantiers navals, en Nouvelle-Écosse et en Colombie-Britannique, pour un budget total de 33 milliards de dollars. Le gros de l'enveloppe, 26 milliards, est destiné à la construction de 15 navires de combat de surface.

Or, le vérificateur général note que ce budget est « insuffisant pour remplacer les 3 destroyers et les 12 frégates par 15 navires de guerre modernes ayant une fonctionnalité similaire ». Selon le rapport, il faudra attendre plusieurs années avant de connaître le nombre réel de navires qui pourront être construits dans le cadre du projet.

Les conclusions ne surprendront peut-être pas le gouvernement : les ministères ont, aux dires du vérificateur général, cerné les risques et ils les gèrent. N'empêche, Michel Ferguson note que « les divergences semblent s'accentuer » entre le niveau d'ambition de la stratégie de défense du Canada et les budgets disponibles.

Le vérificateur général note néanmoins que le processus de sélection des chantiers navals a été efficient et indépendant de toute influence politique. En octobre 2011, Irving Shipyard, à Halifax, a été choisi pour construire les navires de combat, tandis que Vancouver Shipyard, en Colombie-Britannique, a été sélectionné pour construire les autres navires. Le chantier Davie, au Québec, avait été laissé de côté

Failles dans la sécurité ferroviaire

Dans son rapport, le vérificateur s'intéresse aussi à la surveillance de la sécurité ferroviaire des 31 compagnies de compétence fédérale qui présente « des faiblesses importantes » selon lui.

Même si cela fait 12 ans que ces compagnies doivent mettre en oeuvre des systèmes de gestion de la sécurité, Transports Canada n'a pas encore établi une approche de vérification pour s'assurer que cette exigence est respectée. En plus, si ce ministère a défini les compétences que ses inspecteurs doivent posséder, il n'a pas évalué si sa main-d'oeuvre possède les compétences requises.

Le Canada compte trois compagnies de chemin de fer nationales (Via Rail, le Canadien National et le Canadien Pacifique), ainsi que 28 autres compagnies plus petites. En gros, les inspections prévues pour un complet de trois ans sur la gestion des risques ne sont effectuées que dans 26 % des cas.

Le rapport prend le soin de préciser que l'audit ne visait pas à examiner la sécurité générale de l'industrie ferroviaire et que ce n'est pas une enquête sur les accidents ferroviaires tels que celui de Lac-Mégantic.

Lacunes dans le rappel des aliments contaminés

Le document compte en tout neuf chapitres. Michael Ferguson note entre autres qu'il y a des lacunes à l'Agence canadienne d'inspection des aliments dans le système de rappel : l'agence n'est pas toujours en mesure de vérifier, lorsqu'un produit est visé par un rappel, si des correctifs sont apportés à la cause sous-jacente de ce rappel.

Parmi ses autres conclusions, il note que les contrôles devant prévenir l'entrée illégale de migrants au Canada ne fonctionnent pas comme prévu, que le soutien à la gestion des urgences dans les réserves autochtones est entravé par un manque de coordination et que les services en ligne ne satisfont pas toutes les attentes des Canadiens.

Cinq ministres du gouvernement Harper, tout comme des représentants de l'opposition, doivent réagir au rapport au cours des prochaines heures.

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