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L'Ontario et le Québec discuteront du cas de la secte juive ultraorthodoxe lundi

L'Ontario et le Québec discuteront du cas de la secte juive ultraorthodoxe
Ultra-Orthodox Jewish men gather at a ceremony a week after the funeral of the late religious spiritual leader of Israel's Sephardic Jews, Rabbi Ovadia Yosef, in Jerusalem, Sunday, Oct. 13, 2013. Tens of thousands of people attended Sunday?s ceremony, which marked the end of a ritual weeklong Jewish mourning period. (AP Photo/Ariel Schalit)
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Ultra-Orthodox Jewish men gather at a ceremony a week after the funeral of the late religious spiritual leader of Israel's Sephardic Jews, Rabbi Ovadia Yosef, in Jerusalem, Sunday, Oct. 13, 2013. Tens of thousands of people attended Sunday?s ceremony, which marked the end of a ritual weeklong Jewish mourning period. (AP Photo/Ariel Schalit)

Les services sociaux du Québec et de l'Ontario se réuniront lundi matin pour discuter du cas de la communauté juive ultraorthodoxe qui a quitté le Québec pour l'Ontario la semaine dernière, pour échapper à la surveillance de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).

Certains membres de la secte Lev Tahor font l'objet d'une enquête des services sociaux du Québec en raison d'allégations de négligence à l'égard d'enfants.

Les quelques 200 membres de cette communauté basée à Sainte-Agathe-des-Monts, dans les Laurentides, ont quitté au beau milieu de la nuit, lundi, et fait le trajet jusqu'à Chatham, en Ontario. Des audiences de la cour pour certaines de ces familles sont prévues au cours des prochains jours.

Denis Baraby, directeur de la protection de la jeunesse pour la région des Laurentides, soutient que la DPJ s'inquiète de la santé et de l'éducation des enfants et que les audiences serviraint à assurer que les services à l'enfance auraient régulièrement accès aux familles.

«Il y avait des questions de santé et d'hygiène. Les maisons étaient sales, avec des déchets partout», a expliqué M. Baraby en entrevue téléphonique.

Mais il y avait d'autres inquiétudes aussi.

«Il y avait d'autres questions, dont l'absence de scolarisation des enfants, et nous avions commencé à regarder l'aspect de mariages forcés pour certaines jeunes filles.»

Éduqués à la maison, les enfants bénéficient d'un enseignement déficient, a illustré M. Baraby.

«Les enfants ne recoivent qu'une éducation religieuse, ils ne sont même pas capables de faire des additions et des soustractions, des choses de base que les enfants de 10, 12 ans peuvent facilement faire, qu'ils soient de langue arabe, française, anglaise. Les enfants étaient élevés dans un total isolement avec la crainte des étrangers», a-t-il exposé.

Malgré tout, les services à l'enfance n'étaient pas encore rendus au point de retirer aux parents la garde des enfants.

Nachman Helbrans, un porte-parole de la secte Lev Tahor, nie que les enfants sont négligés. Il affirme que la communauté espère maintenant éduquer librement leurs enfants en Ontario, selon leurs croyances religieuses.

«Nous n'avons rien contre l'État du Québec, à part les lois sur l'éducation, a-t-il affirmé par téléphone depuis Windsor.

«Le Québec a des lois qui enfreignent la liberté de religion telle que la plupart des gens la conçoivent», a ajouté M. Helbrans, 32 ans, père de huit enfants.

Certaines familles demeurent dans des motels de Chatham et de Windsor, alors que certaines ont loué des maisons dans la région.

Une porte-parole de la police de Chatham confirme qu'elle est au courant de la présence du groupe dans la municipalité et qu'elle est en contact avec les autorités québécoises.

M. Baraby affirme aussi que les informations que détient la DPJ ont été transférées aux services sociaux ontariens. Un appel-conférence est prévu lundi pour évaluer ensemble la situation.

La communauté Lev Tahor, qui signifie «coeur pur», a immigré au Canada en 2005, après que son chef spirituel Rabbi Shlomo Elbarnes eut obtenu le statut de réfugié.

M. Elbarnes, le père de Nachman Helbrans — il porte aussi le nom de Helbrans —, a défrayé les manchettes aux États-Unis après avoir été condamné pour l'enlèvement d'un adolescent, qui étudiait auprès de lui à Brooklyn.

Après avoir purgé sa peine, il a été déporté en Israël. Il est entré au Canada grâce à un visa temporaire.

Une décision de la cour fédérale en 2005 a statué que l'homme n'était pas en sécurité en Israël, en partie parce que «ses croyances et opinions religieuses vont à l'encontre de la simple existence d'Israël en tant que pays indépendant».

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