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Motion contre le maire de Toronto: un «coup d'état», dénonce son frère Doug Ford (VIDÉO)

Motion contre Rob Ford: un «coup d'état»? (VIDÉO)

Le conseiller municipal de Toronto Doug Ford a fait, lundi matin, une sortie virulente contre ses collègues qu'il a accusés à nouveau de tentative de « coup d'État » contre son frère, le maire.

Plus tard lundi, le conseil municipal débattra lors d'une réunion extraordinaire d'une motion visant à transférer au maire adjoint l'essentiel des pouvoirs et du personnel de Rob Ford. Il perdrait ainsi tous les privilèges habituellement réservés au maire de la Ville Reine qui ne sont pas inscrits dans la loi provinciale sur la Cité de Toronto, le réduisant au rang de simple échevin.

Selon le conseiller Ford, ses collègues agissent de manière non démocratique et pour des raisons électoralistes, des « élites » qui se fouent des gens ordinaires pour qui le maire se bat. Il a comparé la situation à celle d'un pays du tiers-monde.

Le conseiller Ford et son frère menacent de recourir aux tribunaux si les conseillers municipaux vont de l'avant avec leur stratégie d'isolement politique sans précédent à Toronto.

Vendredi dernier, les conseillers municipaux avaient retiré au maire le pouvoir de remplacer les membres de son comité exécutif et les présidents des différents comités municipaux, qui se sont tous rebellés contre lui à l'exception de son frère, le conseiller Doug Ford.

M. Ford est dans la tourmente depuis deux semaines, après avoir admis, à la suite de mois de déni, qu'il avait déjà fumé du crack. Il refuse néanmoins de démissionner.

Son ex-allié et membre du comité exécutif Denzil Minnan-Wong dit que le conseil en a assez des frasques du maire, du crack à la conduite en état d'ébriété, en passant par des commentaires vulgaires.

Pour sa part, le chef des conservateurs ontariens, Tim Hudak, appuie l'idée d'une intervention provinciale contre le maire, qui a toujours défendu la bannière conservatrice, si le conseil municipal en fait la demande. Il s'agissait de l'une des conditions posées par la première ministre libérale Kathleen Wynne, qui a aussi requis l'appui des conservateurs et du NPD.

En revanche, le député conservateur Doug Holyday, qui était jusqu'à l'été dernier maire adjoint de Toronto, croit que la province créerait un dangereux précédent si elle s'ingérait dans les affaires de la Ville.

Démarche légale?

Le maire Ford a retenu les services d'un expert des questions municipales, Me George Rust-D'Eye.

L'avocat ne tentera pas de s'adresser aux tribunaux pour empêcher la tenue de la réunion extraordinaire du conseil, lundi. Mais Me Rust-D'Eye pourrait contester en cour toute sanction prise par le conseil municipal contre son client.

Il a accusé les conseillers de chercher à « punir et à humilier publiquement » le maire, relativement à sa conduite à l'extérieur de l'hôtel de ville. Jusqu'à maintenant, M. Ford n'a été accusé de rien.

Tentative d'intimidation? Me Rust-D'Eye a préparé un bilan quant aux options légales qui s'offrent au maire, un document qui a été distribué aux conseillers municipaux avant leur réunion extraordinaire lundi.

« Le maire a été dûment choisi lors d'un scrutin par les électeurs de Toronto pour jouer le rôle de chef du conseil municipal et PDG de la Ville. Cela sous-entend qu'il recevra le budget et le personnel nécessaires », écrit l'avocat du maire.

Sa lettre d'information pour les conseillers ajoute « qu'aucune information présentée au conseil municipal n'allègue que le maire Ford n'a pas rempli les responsabilités de son poste ou qu'il a abusé de ses pouvoirs ».

L'avocate en chef de la Ville Reine croit que les conseillers ont la marge de manoeuvre nécessaire pour agir. Mais la porte-parole de la Ville Reine, Jackie DeSouza, a admis que le conseil pourrait s'exposer à un recours judiciaire, s'il coupe les vivres au maire.

Blitz médiatique aux États-Unis

Entretemps, le maire Ford, qui se plaint depuis longtemps d'un présumé acharnement contre lui des médias torontois, multiplie les entrevues sur les réseaux américains de télévision.

En entrevue dimanche sur la chaîne Fox News, il a tenté de refaire sa réputation en soutenant qu'il continuerait à se battre pour les contribuables et qu'il avait repris sa vie en main, grâce à l'aide d'une équipe de professionnels de la santé. « Je m'entraîne tous les jours », a-t-il raconté. Il a même affirmé qu'il tenterait un jour de se faire élire comme premier ministre du pays.

M. Ford a aussi préenregistré une entrevue avec le réseau CNN qui sera diffusée lundi soir. Le maire jure durant l'entretien avant de s'excuser.

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