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L'embauche de la conjointe de Philippe Couillard chez BPR en 2006 soulève des questions

L'embauche de la conjointe de Philippe Couillard chez BPR en 2006 soulève des questions
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Exclusif - Radio-Canada a appris que la conjointe du chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Philippe Couillard, a été recrutée par la firme de génie-conseil BPR au moment où l'entreprise obtenait des contrats du ministère de la Santé, dirigé à l'époque par M. Couillard.

Suzanne Pilote a été recrutée comme directrice des communications en mars 2006, un an après que BPR eut obtenu un contrat du ministère de la Santé pour étudier l'agrandissement de l'Hôtel-Dieu de Québec. Un contrat qui devait être approuvé par le ministère de Philippe Couillard.

Au moment où sa conjointe est embauchée par BPR, M. Couillard a écrit dans une lettre à son sous-ministre qu'il désirait « être tenu à l'écart de toute décision concernant BPR ».

« Je crois que c'est la meilleure façon de se comporter dans une situation semblable. [...] Cette lettre est la meilleure réponse que je pouvais apporter », avait déclaré M. Couillard à l'époque.

Pourtant, deux ans après la signature de cette lettre, le ministre Couillard devait approuver la mise à l'étude du projet d'agrandissement de l'Hôtel-Dieu sur lequel travaillait BPR.

« Au moment où la lettre est envoyée, il est trop tard », explique Marie-France Lebouc, professeure d'éthique publique à l'Université Laval.

Selon elle, Philippe Couillard s'est placé dans une situation à risque. « Il y a apparence de conflit d'intérêts parce que personne ne peut, de l'extérieur, savoir s'il y a oui ou non conflit d'intérêts », affirme-t-elle.

Denis St-Martin, professeur de sciences politiques à l'Université de Montréal, estime que la lettre de Philippe Couillard aurait dû être rendue publique pour dissiper tout soupçon.

« S'il y avait eu un élément de transparence, ça aurait été beaucoup plus fort pour prévenir des conflits d'intérêts potentiels. »

-- Denis St-Martin, professeur de sciences politiques à l'UdeM

L'ex-président de BPR a admis devant la commission Charbonneau que son entreprise avait payé des pots-de-vin pour obtenir des contrats publics.

« Oui, j'ai vu aussi des femmes de ministres qui ont été engagées en vue d'obtenir un marché. Le non-dit est aussi très fort », a déclaré un ex-employé de la firme qui a requis l'anonymat.

Radio-Canada a également appris que l'ex-conjointe de l'ancien ministre péquiste Rémi Trudel avait été embauchée par BPR au milieu des années 90 comme réceptionniste. L'ex-ministre Trudel affirme que BPR n'a jamais été favorisée en raison de l'embauche de son ex-conjointe.

Plusieurs croient qu'il est imprudent pour les conjointes de ministres d'accepter ce type d'emploi.

« Dès lors qu'elles acceptent un emploi dans cette firme-là à cause de [leur] statut de conjointe d'une personne qui est en charge de deniers publics, oui, il y a apparence de conflit d'intérêts. »

-- Marie-France Lebouc, professeure d'éthique publique à Université Laval

La proximité entre les firmes de génie et les politiciens est au coeur des travaux de la commission Charbonneau. Philippe Couillard et BPR affirment qu'aucun contrat obtenu par la firme n'est lié à l'embauche de la conjointe du ministre.

D'après un reportage de Christian Latreille

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