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Daniel Clarke Bouchard : du clavier à la lune

Daniel Clarke Bouchard : du clavier à la lune
Philippe Jasmin

MONTRÉAL - Daniel Clarke Bouchard est âgé de 13 ans et déjà il est considéré comme un petit prince du piano. Il a joué sur des scènes importantes, dont celles de la Maison symphonique [avec l’Orchestre métropolitain] et du Carnegie Hall de New York. Le 19 novembre, il fera paraître son premier album, Scènes d'enfants, sur lequel il s’attaque à Mendelssohn, Hayden, Beethoven, Schubert, Debussy, sans oublier les deux morceaux de Mozart et de Claude Léveillée livrés en duo avec son mentor Oliver Jones. Rencontre avec le jeune bougre aussi allumé par le jazz que par le classique.

Il s’exprime aisément dans les deux langues officielles. Il manifeste une étonnante confiance en lui ainsi qu’une habileté rare à parler de sa passion et de la vie pour un enfant. Il a des rêves ambitieux, à commencer par celui de jouer du piano dans l’espace : « Objectif lune », se plait-il d’ailleurs à dire.

Oui, Daniel Clarke Bouchard se passionne du piano, mais aussi des planètes et des étoiles. Il aimerait devenir astronaute. Pour y arriver, il prend des cours de sciences et technologies dans une école de la Rive-Sud. Il aime également les arts. Il serait aussi doué au violon, qu’il apprivoise depuis plusieurs années. Comme si ce n’était guère suffisant, il s’est récemment mis à la flûte.

Lorsque nous lui demandons le nombre d’heures consacrées au piano par semaine il répond avec un grand sourire : « Je dirais une à deux heures par jour. Non, non, pas plus. Les gens croient toujours que je passe tout mon temps sur un piano, mais c’est faux. J’ai d’autres intérêts », lance-t-il en regardant sa mère, assise à la même table, qui pouffe de rire.

Les pianos de son enfance

Daniel avait trois ans quand il a reçu en cadeau un piano jouet. Deux années plus tard, sa maman Valerie lui offrait un vrai instrument. À six ans, il obtenait des cours privés réguliers et donnait son premier récital à l'école primaire. Depuis, un piano droit lui sert de fidèle compagnon. Mais dans les yeux de Daniel, nous voyons qu’il caresse le rêve d’acquérir un nouveau piano.

« Il y a toujours eu de la musique à la maison, explique-t-il. Ma mère a toujours joué. Pour moi c’est naturel. Il faut dire que j’adore le piano. Ma passion est ce qui explique en bonne partie ma facilité d’apprentissage. »

Quant aux qualités faisant de lui un si bon musicien, il invite à consulter les pages du livret qui accompagne le disque Scènes d’enfants. « Tout est dit là-dedans », envoie-t-il avec quelques rires contagieux.

À la page 7, Oliver Jones écrit ceci : « Ce jeune garçon ira loin, je peux vous le dire. J’ai moi-même commencé le piano à trois ans, alors je devine bien sa réalité de jeune prodige. Ce qui me fascine, c’est évidemment sa technique excellente, mais surtout la maturité qu’il a déjà à interpréter la musique classique. Si je peux résumer ainsi, c’est littéralement une vieille âme dans un corps d’enfant ! »

Daniel Clarke Bouchard ne semble visiblement pas un jeune talent comme les autres.

C’est après une rencontre marquante avec Oliver Jones à l’église unie St.James située au centre-ville de Montréal que Daniel, alors âgé de 7 ans, suivra une classe de maître avec le pianiste. « C’est devenue une amitié solide, affirme Daniel. Oliver m’appelle régulièrement. Il s’assure que je continue [à pratiquer et progresser]. Il est présent et j’apprécie. »

Concerto no 2 avec l’OM

Outre Jones, Daniel Clarke Bouchard est inspiré par de nombreux autres pianistes. D’abord, le Russe et Anglais Evgueny Kissin, son idole, qu’il a même eu l’occasion de rencontrer en personne. Viennent ensuite le Britannique et Australien Stephen Hough, l’Américain Murray Perahia, le Chinois Lang Lang ou encore le Montréalais Marc-André Hamelin.

Pour une troisième année, Daniel Clarke Bouchard prend des cours de piano au Conservatoire de musique de Montréal. Pour la suite de sa carrière, il n’a pas encore arrêté son choix sur une institution académique précise, mais de toute évidence le piano sera au cœur des décisions.

D’ici là, Daniel Clarke Bouchard se prépare à interpréter le Concerto no 2 de Chostakovitch avec l'Orchestre Métropolitain, le 27 novembre, au Théâtre Outremont. Durant ces vingt minutes de prestation, il sera dirigé par le chef d’orchestre Yannick Nézet-Séguin et accompagné de quelque soixante musiciens.

À bien y penser, ce n’est pas pour rien si Daniel Clarke Bouchard a choisi La grande valse fofolle de Claude Léveillée en clôture de son album. Dans tout ce beau, le garçon voit grand et fait grand.

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