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Haiyan: les secours progressent péniblement aux Philippines

Haiyan: les secours progressent péniblement aux Philippines
Residents cover their nose from the smell of dead bodies in Tacloban city, Leyte province central Philippines on Sunday, Nov. 10, 2013. The city remains littered with debris from damaged homes as many complain of shortage of food, water and no electricity since the Typhoon Haiyan slammed into their province. Typhoon Haiyan, one of the strongest storms on record, slammed into six central Philippine provinces Friday leaving a wide swath of destruction and hundreds of people dead. (AP Photo/Bullit Marquez)
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Residents cover their nose from the smell of dead bodies in Tacloban city, Leyte province central Philippines on Sunday, Nov. 10, 2013. The city remains littered with debris from damaged homes as many complain of shortage of food, water and no electricity since the Typhoon Haiyan slammed into their province. Typhoon Haiyan, one of the strongest storms on record, slammed into six central Philippine provinces Friday leaving a wide swath of destruction and hundreds of people dead. (AP Photo/Bullit Marquez)

Les Nations unies recensent 10 000 morts dans une seule et même ville après le passage, vendredi, du puissant typhon Haiyan qui a ravagé les Philippines.

L'actuel bilan ne porte que sur les pertes comptabilisées à Tacloban, une ville de 220 000 habitants. L'ONU s'attend à un bilan total plus lourd.

Le gouvernement philippin refuse pour l'instant de corroborer quelque chiffre que ce soit.

Bernard Kerblat, représentant du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, estime que le nombre de victimes de cette tempête qui faisait le double de la taille de l'ouragan Katrina, en 2005 aux États-Unis, sera nettement plus élevé. « Personne n'a encore une idée de l'ampleur de ce typhon. Il y a des corps en décomposition partout », a souligné M. Kerblat en entrevue à Radio-Canada.

Les secours progressent difficilement dans les zones dévastées par le typhon, où les survivants affamés et traumatisés errent dans les rues des villes jonchées de débris et de corps.

Une trentaine de pays, dont le Canada, se mobilisent pour prêter main-forte aux autorités philippines, débordées par l'ampleur de la catastrophe.

Les opérations de secours, conduites par l'armée philippine, sont entravées par la destruction de nombreux ponts et d'aéroports et par des routes jonchées de débris et inondées.

Dans les villes du centre de l'archipel philippin, des milliers de rescapés sont à la recherche de leurs proches ou de leurs biens dans des rues remplies de décombres et de corps transportés par les marées de tempête de plusieurs mètres qui ont déferlé vendredi sur la région de Tacloban.

Les vents qui ont dépassé les 300 km/h ont généré des vagues monstrueuses qui ont submergé des villes entières, notamment sur les îles de Leyte et de Samar où 70 % à 80 % des constructions et bâtiments ont été détruits.

Privés d'eau, de nourriture, de secours et de médicaments, plusieurs sinistrés, qui n'ont pas encore été rejoints par les secours, se livrent au pillage par désespoir ou opportunisme. Le président philippin, Benigno Aquino, a annoncé lundi le déploiement de forces militaires à Tacloban, où il envisage d'imposer la loi martiale ou l'état d'urgence pour éviter le chaos.

Une autre tempête attendue mardi

Un malheur ne venant pas seul, une tempête tropicale qui traînera de fortes pluies est annoncée sur la région pour mardi matin. Cela pourrait aggraver encore la situation.

Quant au typhon Haiyan, il s'était beaucoup atténué à son arrivée Vietnam, où les médias locaux rapportent une douzaine de morts, des dizaines de blessés et des centaines de milliers de personnes évacuées par mesure de précaution.

La région qui a été dévastée par le typhon Haiyan est frappée chaque année par une vingtaine de typhon. C'est aussi une région où l'on observe beaucoup d'activité sismique. « Donc il y a beaucoup de tremblement de terre et des risques de tsunami aussi », souligne Justin Veuthey, chercheur de l'Observatoire canadien sur les crises et l'aide humanitaire à l'UQAM. « À cela s'ajoute le fait que c'est une population très, très pauvre. »

Une trentaine de pays se mobilisent

À l'étranger, 28 pays, dont le Canada, ont déjà annoncé le déploiement de mesures d'aide financière et logistique pour venir en aide aux Philippins et à leur gouvernement mis à rude épreuve par cette nouvelle catastrophe. Les États-Unis, eux, ont envoyé plusieurs navires ainsi que le porte-avions George Washington, qui transporte 5000 marins et plus de 80 aéronefs, vers les Philippines.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé l'envoi par avion de 40 tonnes de biscuits énergétiques pour nourrir environ 120 000 personnes pour une journée, ainsi que des fournitures d'urgence et des équipements de télécommunications, indique l'agence Reuters.

La Commission européenne a fait savoir qu'elle débloquait 3 millions d'euros et l'agence américaine USAid prépare l'acheminement de matériel d'hygiène et d'hébergement d'urgence pour 10 000 familles, qui devraient arriver en début de semaine dans l'ancienne colonie américaine, ainsi que l'envoi de 55 tonnes de vivres pour nourrir 20 000 enfants et 15 000 adultes pendant cinq jours environ.

Une centaine de soldats américains et deux avions de surveillance P-3 Orion de l'US Navy ont été positionnés pour aider aux opérations de recherche.

Ottawa a annoncé le versement de 5 millions de dollars d'aide immédiate et la création d'un fonds d'aide où le gouvernement compte doubler les sommes qui y seront recueillies. La force d'intervention humanitaire DART des Forces canadiennes pourrait aussi être déployée sur le terrain.

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