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L'efficacité et la fiabilité des scanners aux postes frontaliers sont très faibles

Les scanners aux postes frontaliers sont-ils efficaces?
Radio-Canada / ANDREW VAUGHAN

Tous les importants postes frontaliers du Canada utilisent des scanners pour inspecter une partie des conteneurs qui entrent au pays ou qui en sortent. Mais leur efficacité et leur fiabilité sont très faibles, selon des documents obtenus par Radio-Canada en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

D'un océan à l'autre, les douaniers canadiens utilisent une douzaine de scanners pour inspecter des véhicules et des conteneurs. En principe, ces appareils doivent simplifier le travail des agents et les aider à réduire la contrebande. Mais en pratique, ils sont très peu efficaces.

« Mes gens sur le terrain à Montréal m'ont même dit tout récemment qu'ils ne se souviennent pas quand est-ce qu'une machine a vraiment détecté quelque chose et que c'était attribuable directement à la machine. Donc, on parle de zéro présentement », affirme le président du Syndicat des douanes et de l'immigration, Jean-Pierre Fortin.

L'un des problèmes de ces appareils, qui coûtent de 2 à 3 millions de dollars chacun, c'est qu'il faut quatre douaniers pour les faire fonctionner, alors qu'on manque souvent de personnel durant la nuit et aux heures de pointe.

Résultat : ces scanners n'ont été utilisés en moyenne qu'une cinquantaine de jours de décembre 2011 à mars 2013, à raison de seulement 10 heures par jour.

EN BREF

  • L'appareil le plus performant au Canada est celui de Sarnia, en Ontario, où ces scanners ont été utilisés 200 jours l'an dernier, sans aucune panne.
  • Le moins performant? Celui de Coutts, en Alberta : cinq jours d'utilisation, 60 jours en panne.
  • C'est au port d'Halifax (93 jours), au port de Montréal (91 jours) et à celui de Prince Rupert (84 jours) que les appareils ont été défectueux le plus longtemps.
  • Les scanners ont été hors d'usage en moyenne pendant 37 jours, le temps d'être réparés.
  • Aucune journée de bris n'a été enregistrée pour les appareils situés en Ontario et au Nouveau-Brunswick.
  • Un total de 37 000 inspections ont été réalisées à l'aide des scanners, des examens qui ont mené à 1258 inspections complémentaires.

Quant au scanner tout neuf du port de Montréal, il était hors service durant trois mois l'an dernier et en fonction durant à peine 54 jours. Pourtant, le port de Montréal est considéré comme la plaque tournante du trafic de drogues et de véhicules volés au Canada.

Jean-Pierre Fortin estime par ailleurs que les appareils sont trop fragiles pour en faire un usage soutenu.

« Si c'était de moi, ces machines-là tout simplement, je rapatrierais l'argent pour essayer d'avoir une meilleure main-d'oeuvre, d'avoir des équipes canines, pour être plus efficace sur le terrain », conclut Jean-Pierre Fortin.

L'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a quant à elle reconnu que certains scanners « nécessitent davantage de réparations que d'autres, pour diverses raisons ».

Elle a toutrefois tenu à préciser que les agents des services frontaliers ont beaucoup d'autres outils à leur disposition pour assurer la sécurité.

« Les agents sont formés en techniques d'enquête, d'examen et d'interrogation, et utilisent une approche fondée sur la gestion des risques afin de déterminer s'ils doivent effectuer un examen approfondi », a indiqué la porte-parole principale de l'ASFC, Esme Bailey.

Avec des informations de Normand Grondin

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