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Daniel Lemire : un spectacle, un roman et du «Harcèlement textuel» (ENTREVUE)

Daniel Lemire : un spectacle, un roman et du «Harcèlement textuel» (ENTREVUE)
Marlène Gélineau-Payette

L'idée de publier un livre a toujours titillé Daniel Lemire, lui-même avide lecteur. Ses admirateurs lui réclamaient depuis longtemps de réunir ses meilleurs textes dans un bouquin. Chose demandée, chose due. L'humoriste lance donc aujourd'hui Harcèlement textuel, un recueil de morceaux choisis pigés dans l'ensemble de son œuvre, de ses débuts jusqu'à son plus récent spectacle, présenté de 2010 à 2012.

«C'est un petit livre sans prétention, explique Daniel Lemire. Je ne pense pas me retrouver en lice pour le Pulitzer! (rires) J'aime bien ce genre d'ouvrage, comme ceux de Woody Allen et Pierre Desproges, que tu peux ouvrir n'importe où, lire quelques pages, et qui vont t'accrocher un sourire.»

L'homme a remanié ses écrits avant de les faire parvenir à sa maison d'édition, afin de les rendre «lisibles et plausibles».

«Des textes faits pour être lus ou pour être entendus, ce n'est pas la même chose, précise-t-il. J'ai donc transformé certains extraits, j'ai fait des coupures à gauche et à droite. Il y a aussi quelques textes inédits, que je n'ai jamais présenté sur scène ou ailleurs. C'est un genre de melting-pot, disons.»

Lemire a toutefois volontairement omis d'inclure dans l'ensemble ses saynètes les plus mythiques, pour conserver un effet de surprise. Le seul monologue que ses inconditionnels adeptes pourraient reconnaitre dans son intégralité est celui portant sur Facebook, tiré de son dernier one man show. Fidèle à lui-même, le comique vogue, dans Harcèlement textuel, entre la satire sociale et le gag léger. On y retrouve aussi certains de ses personnages les plus connus.

«Il y a toujours un dosage, comme dans mes shows. C'est le fun qu'il y ait des numéros essentiellement drôles; on n'est pas toujours obligés de chercher de midi à 14h. Et il y en a d'autres plus crunchy. C'est un mélange.»

Un premier roman

Daniel Lemire joue énormément de sa plume par les temps qui courent. En plus de proposer Harcèlement textuel, le créateur d'Oncle Georges et de Ronnie Dubé planche actuellement sur l'écriture d'un roman en tandem avec sa conjointe.

«Elle, c'est une vraie auteure, ce qui n'est pas mon cas, rigole l'artiste. J'aime écrire les dialogues et imaginer les personnages, alors que ma blonde est plus dans la recherche et les descriptions. Le mélange des deux est assez gagnant, à l'heure où on se parle! On a beaucoup de plaisir.»

Le couple aspire à nous dévoiler son œuvre dans les environs du temps des fêtes, l'an prochain. «Pas cette semaine, en tout cas», badine Daniel Lemire. Car, parallèlement à ce projet, celui-ci jette les bases de son prochain spectacle, qui s'intitulera Les cours d'histoire (le titre est toutefois sujet à changement) et qu'on pourra applaudir au début de 2015. Denis Bouchard en assurera la mise en scène.

Trop d'humoristes?

Affirmer que le rire a la cote en ce moment au Québec serait un euphémisme. Seulement cet automne, une quarantaine d'humoristes sillonnent les routes de la province, certains poursuivant une tournée déjà entamée, alors que d'autres nous arrivent avec du nouveau matériel. Avec ses 31 ans de métier derrière la cravate, que pense Daniel Lemire du phénomène?

«J'ai l'impression que l'offre dépasse la demande!, répond-il dans un grand éclat de rire. Mais c'est dur à dire, car chacun a son créneau. C'est évident qu'il y en a beaucoup. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose? Je n'en ai aucune idée. Mais l'éventail est large et il y en a pour tous les goûts. C'est certain qu'à un moment donné, il y aura une élimination naturelle. Parce que s'il y en a 40 qui roulent, il y en a 10 ou 15 autres qui attendent!»

Le quinquagénaire se permet aussi un conseil à l'égard de ses cadets.

«À mes débuts, j'avais fait les Lundis des Ha! Ha! Ça commençait à bien aller. J'avais mon show solo, et Pierre Verville aussi. Et on avait fait une tournée à deux. On prenait les meilleurs éléments de nos spectacles respectifs, et on faisait un ou deux numéros ensemble. Ça marchait vraiment très bien et on avait beaucoup de plaisir. Des fois, je me dis que certains auraient avantage à ne pas être toujours seuls sur la sellette. Les associations peuvent être intéressantes. Car il y a des limites; il ne peut pas y avoir 50 têtes d'affiche à la fois. Tout le monde essaie de tirer le meilleur parti de la situation, mais on ne peut pas avoir autant de shows d'humour qui fonctionnent en même temps, c'est impossible.»

Lorsqu'on s'enquiert de ses coups de cœur dans la nouvelle cuvée d'humoristes, Daniel Lemire nomme Adib Alkhalidey, François Bellefeuille, Cathleen Rouleau, Mariana Mazza et Louis T.

«Il y a une nouvelle gang qui vient d'arriver, des gens très articulés, avec pas mal de contenu. Il se passe des choses bien intéressantes, en ce moment», conclut le pionnier.

Daniel Lemire sera de passage au 36e Salon du livre de Montréal, le jeudi 21 novembre, entre 18h et 20h, pour dédicacer des exemplaires de Harcèlement textuel et échanger avec le public.

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