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Rob Ford: les appels à la démission se multiplient

Rob Ford: les appels à la démission se multiplient

Le maire de Toronto admet qu'il est l'homme dans une nouvelle vidéo qui le montre en train de menacer de tuer quelqu'un.

L'enregistrement a été diffusé, jeudi midi, sur Internet par le Toronto Star et le Toronto Sun.

Rob Ford n'a pas voulu préciser aux journalistes à qui il s'adressait dans la vidéo ni à quel moment elle avait été tournée.

Plus tôt jeudi, le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, a affirmé, visiblement ému, que son ami Rob Ford devait « prendre sa propre décision ». Par ailleurs, l'un des alliés de Rob Ford à l'Hôtel de Ville demande maintenant à la province de le destituer si le maire continue à s'accrocher à son poste.

Le gouvernement provincial a refusé de se mouiller jusqu'à maintenant, affirmant qu'il faudrait modifier la loi pour destituer un maire qui, bien qu'il eut admis avoir fumé du crack, n'a pas été accusé de quoi que ce soit devant les tribunaux. Les libéraux ontariens, qui sont minoritaires, hésitent à se mettre à dos les partisans de M. Ford, alors que des élections provinciales pourraient être déclenchées à tout moment.

Toutefois, selon le conseiller municipal et membre du comité exécutif du maire, Denzil Minnan-Wong, une intervention extraordinaire de la province s'impose maintenant.

Le conseiller Minnan-Wong avait initialement enjoint le maire à quitter son poste temporairement, le temps d'obtenir de l'aide. Mais il a décidé de renforcer la motion qu'il présentera devant le conseil municipal la semaine prochaine, notamment en raison de rumeurs quant à l'existence d'une troisième vidéo montrant le maire dans un état second, en plus des deux extraits vidéo possédés par la police.

Le maire adjoint Norm Kelly a pressé Rob Ford de prendre une pause, mais a affirmé qu'il « n'acceptera jamais de quémander l'aide de la province pour régler nos problèmes ». Selon lui, ce serait un mauvais précédent pour l'autonomie des municipaliltés ontariennes.

Plus tôt jeudi, M. Kelly avait raconté à la CBC qu'il était « frustré » du fait que le maire n'écoutait pas les conseils de ses alliés de subir une cure de désintoxication. Il a aussi indiqué plus tôt cette semaine qu'il appuierait une motion visant à restreindre les pouvoirs de M. Ford, lors de la réunion du conseil la semaine prochaine. Selon cette motion, le maire perdrait le pouvoir de le remplacer ainsi que les présidents des différents comités municipaux.

Autre tuile pour les conservateurs

Pour sa part, Jim Flaherty commentait publiquement les aveux du maire pour la première fois, jeudi matin. Il a raconté être « proche » de la famille Ford. « Sa famille l'aide et espère qu'il ira mieux », a-t-il dit, retenant ses larmes, sans vouloir donner plus de détails.

En septembre dernier, les deux hommes étaient tout sourire, alors que M. Flaherty remettait un chèque de 660 millions de dollars à la Ville pour le prolongement du métro. Plusieurs analystes y voyaient une façon pour les conservateurs à Ottawa de sauver la carrière politique de leur grand partisan Rob Ford dont la promesse électorale d'un nouveau métro n'allait nulle part, à un an des prochaines élections municipales.

La vidéo

De son côté, l'avocat du maire, qui avait accusé le chef de police de « salissage » plus tôt cette semaine, refuse de commenter la possibilité selon laquelle il serait maintenant en discussion avec les policiers pour que M. Ford puisse voir les extraits vidéo en leur possession dans lesquels on l'apercevrait en train de fumer du crack et de faire des remarques racistes et homophobes.

« Je n'accorde pas d'entrevue aujourd'hui », s'est contenté de répondre Me Dennis Morris à Radio-Canada, jeudi matin, sans vouloir expliquer pourquoi.

Le maire a refusé de rencontrer les enquêteurs de la police jusqu'à maintenant. De son côté, le service policier refuse de commenter ses présumés pourparlers avec Me Morris.

Le maire a dit mardi qu'il ne se rappelait pas qu'une vidéo avait été enregistrée, vraisemblablement à son insu, parce qu'il était alors en état d'ivresse très avancée.

Mercredi, le maire Ford est rentré à son bureau à l'hôtel de ville par une porte arrière, ignorant les dizaines de journalistes qui l'attendaient. Plus tôt dans la journée, le chef conservateur ontarien Tim Hudak avait enjoint Rob Ford, pourtant un allié traditionnel de son parti, de quitter son poste, du moins temporairement. M. Hudak dit que le maire doit d'abord penser à sa famille et à se refaire une santé.

Par ailleurs, un conseiller politique du maire, Brooks Barnett, a démissionné, mercredi, et plus de 300 personnes se sont réunies devant l'hôtel de ville pour exiger le départ de M. Ford.

Mardi, Rob Ford a fait l'aveu stupéfiant, après des mois de déni, qu'il avait déjà fumé du crack. Il a dit, toutefois, qu'il resterait à la tête de la Ville pour continuer à « défendre les contribuables », répétant le slogan de sa dernière campagne électorale. Il a ajouté qu'il reviendrait aux électeurs de décider l'an prochain s'il mérite un deuxième mandat.

La semaine dernière, des documents judiciaires avaient par ailleurs révélé une série de rencontres suspectes au cours des derniers mois entre Alessandro Lisi, qui a aussi été accusé de trafic de marijuana, et le maire alors que les deux hommes étaient sous surveillance policière. Le maire continue à refuser de parler à la police.

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