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BlackBerry renonce à sa vente et le chef de la direction Thorsten Heins quitte

BlackBerry renonce à sa vente
RIM president and CEO Thorsten Heins speaks during the Research in Motion Annual general meeting in Waterloo, Ontario, on July 10, 2012. AFP PHOTO/Geoff Robins (Photo credit should read GEOFF ROBINS/AFP/GettyImages)
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RIM president and CEO Thorsten Heins speaks during the Research in Motion Annual general meeting in Waterloo, Ontario, on July 10, 2012. AFP PHOTO/Geoff Robins (Photo credit should read GEOFF ROBINS/AFP/GettyImages)

TORONTO - Après avoir considéré pendant des semaines la possibilité de racheter BlackBerry, le plus grand actionnaire du fabricant de téléphones intelligents a plutôt décidé de lui faire un prêt pour qu'il puisse tenter de se remettre sur pieds.

Fairfax Financial a indiqué lundi qu'elle abandonnait son projet d'acquisition de BlackBerry (TSX:BB) pour plutôt se retrouver à la tête d'un groupe d'investisseurs qui injecteront jusqu'à un milliard $ US dans la compagnie de Waterloo, en Ontario, qui aura désormais un nouveau dirigeant.

Cette annonce a fait plonger l'action de BlackBerry à son plus faible niveau depuis septembre 2012. Elle a perdu 1,34 $, soit 16,6 pour cent, à 6,75 $ à la Bourse de Toronto. Sur le Nasdaq, elle a échappé 1,28 $ US, aussi 16,5 pour cent, à 6,49 $ US.

Tant le chef de la direction de BlackBerry, Thorsten Heins, que la présidente de son conseil d'administration, Barbara Stymiest, seront remplacés par John Chen lorsque l'entente sera conclue.

M. Chen a notamment occupé le poste de président du conseil et chef de la direction de Sybase de 1998 jusqu'à ce que la société de gestion de données soit acquise par SAP en 2010. Avant son passage chez Sybase, il avait détenu des postes de direction chez Siemens, Pyramid Technology et Burroughs.

Le conseil de BlackBerry donnera également un siège à Prem Watsa, qui est président et chef de la direction de Fairfax Financial. M. Watsa s'était joint au conseil de la société alors qu'elle s'appelait toujours Research In Motion, mais a quitté lorsque BlackBerry a lancé sa révision stratégique en août, ce qui le plaçait en situation de conflit d'intérêt.

M. Watsa a éventuellement annoncé le 23 septembre que Fairfax était à la tête d'un groupe prêt à débourser 9 $ US par action de BlackBerry, soit environ 4,7 milliards $ — une offre à laquelle plusieurs conditions étaient cependant rattachées, incluant une période de vérification préalable de six semaines.

Dans un interview avec l'Associated Press, M. Watsa a indiqué avoir travaillé avec une firme de consultants qui lui a fait valoir que la fermeture du capital de BlackBerry avec de l'argent emprunté n'était pas la meilleure option.

«Charger cette entreprise d'une trop grosse dette n'était pas approprié», a-t-il expliqué. «Nous pourrions probablement le faire, mais nous avons décidé de ne pas ajouter cette lourde dette à la structure de la société.»

Fairfax a complètement abandonné l'idée d'une acquisition par emprunt après avoir obtenu cette recommandation, même si cinq ou six investisseurs étaient prêts à aller de l'avant, a précisé M. Watsa.

En vertu du nouvel arrangement, M. Chen deviendra chef de la direction par intérim de BlackBerry et jouera un rôle plus permanent en tant que président exécutif du conseil. M. Heins quittera la société une fois que l'entente sera finalisée.

Indemnité de départ de 22 millions $

Plus tôt cette année, BlackBerry s'était entendue avec M. Heins sur un régime de rémunération qui prévoyait un départ de son poste dans des circonstances semblables à celles annoncées lundi.

En vertu de documents déposés aux autorités boursières, M. Heins recevrait une rémunération atteignant 55,6 millions $ si BlackBerry devait être vendue et qu'on lui demandait de quitter son poste. Le montant tient compte de son salaire, de ses primes, de ses avantages sociaux et de rémunération en action basée sur le cours de son action à la fin de la plus récente année financière.

Cependant, l'entente précise que si M. Heins devait être remercié par BlackBerry sans qu'il n'y ait un changement de propriétaire, il recevrait un plus petit montant évalué à 22 millions $.

Une porte-parole de BlackBerry, Rebecca Freiburger, a indiqué que la société n'était pas «en mesure de commenter au sujet de l'indemnité de départ de Thorsten Heins pour l'instant».

Selon l'analyste indépendant Carmi Levy, l'annonce de lundi ne veut pas nécessairement dire que BlackBerry ne sera pas vendue, mais les choses ne se déroulent clairement pas comme elle l'avait espéré lorsqu'elle s'est mise en vente.

«Cela aurait été tellement plus simple pour eux de simplement accepter un chèque de la part d'un important acheteur», a affirmé M. Levy.

«Ils avaient déjà admis il y a un an et demi qu'ils n'y arriveraient pas seuls; maintenant ils sont forcés d'y arriver seuls. Il n'y a pas de bonne nouvelle dans cette affaire pour l'instant. Cela ajoute une couche de difficultés à une compagnie qui n'en avait pas besoin.»

Nouveau patron de bonne réputation

Le nouveau plan prévoit que Fairfax dirigera un groupe qui achètera un milliard $ US en dette convertible. Les titres prévoient le versement d'un intérêt annuel de six pour cent mais peuvent être convertis en actions de BlackBerry pour 10 $ US chacun.

«Ce financement fourni une injection d'argent immédiate à des conditions favorables pour BlackBerry et améliore notre situation de trésorerie», a déclaré Mme Stymiest dans un communiqué.

Le milliard de dollars donnera à la société une certaine période de temps pour se redresser, a estimé M. Levy, tout en notant que M. Chen était un bon choix pour diriger BlackBerry parce qu'il jouissait d'une bonne réputation dans ce secteur.

«Il connaissait la valeur de cette technologie avant bien d'autres dans l'industrie», a expliqué M. Levy. «Si quelqu'un peut redonner une crédibilité à la réputation de BlackBerry dans cet espace, ce sera vraisemblablement lui.»

Même s'il considère toujours la vente de BlackBerry comme quelque chose de probable — compte tenu du fait que d'autres acheteurs potentiels s'étaient manifestés — M. Levy a indiqué que toute nouvelle offre serait probablement moins élevée que celle initialement mise de l'avant par Fairfax.

«Les investisseurs ont déjà voté avec leurs pieds. La valeur de l'action a reculé significativement parce qu'un certain nombre d'entre eux ont décidé qu'assez c'est assez», a-t-il poursuivi.

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