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Espionnage: John Kerry admet que les États-Unis sont parfois allés trop loin

Espionnage: les États-Unis admettent être parfois allés trop loin
Reuters

Les Etats-Unis sont parfois allés "trop loin" en matière d'espionnage, a reconnu le secrétaire d'Etat John Kerry, dans ce premier aveu de Washington en pleine polémique avec l'Europe sur la collecte massive de données par l'Agence nationale de sécurité (NSA).

Après dix jours de scandale, de révélations et de démentis entre les Etats-Unis et leurs alliés européens, c'est la première fois qu'un responsable gouvernemental américain admet explicitement des pratiques controversées dans l'interception par la NSA de communications et de données en Europe.

"Dans certains cas, je vous le concède, comme l'a fait le président, certaines de ces actions sont allées trop loin et nous allons nous assurer que cela n'arrive plus à l'avenir", a déclaré Kerry lors d'une conférence à Londres à laquelle il participait depuis Washington jeudi soir par liaison vidéo.

Nécessaires à la lutte antiterroriste

Dans son intervention retransmise, en présence de son homologue britannique William Hague, le chef de la diplomatie américaine a longuement justifié les pratiques de renseignements et de collecte d'informations par la nécessaire lutte antiterroriste et la prévention contre d'éventuels attentats.

Invoquant les attentats du 11 septembre 2001, les attaques de Madrid en mars 2004 et celles de Londres en juillet 2005, Kerry a assuré que les autorités américaines avaient depuis déjoué de nombreux projets d'attentats, grâce à l'interception de communications et la collecte d'informations.

"Nous avons de fait empêché que des avions ne tombent, que des immeubles n'explosent et que des gens soient assassinés, parce que nous étions en mesure d'être au courant en amont de ces projets", a argumenté le patron de la diplomatie américaine.

Et, a affirmé Kerry à l'adresse des Européens, "je vous assure que dans ce processus des personnes innocentes n'ont pas été trompées".

Des aveux qui n'empêchent pas la polémique de monter

"Nous nous efforçons de rassembler des informations. Et oui, dans certains cas, c'est allé trop loin de manière inappropriée", a encore admis le secrétaire d'Etat, qui avait déjà dû s'exprimer sur ce scandale international lors d'une tournée la semaine dernière à Paris, Londres et Rome.

Il a assuré jeudi soir que le président Obama était "résolu à tenter de clarifier et (...) (qu'il) procédait à un réexamen (de ces pratiques) afin que personne ne se sente trompé".

Mais la controverse entre Américains et Européens a continué d'enfler cette semaine avec de nouvelles révélations dans la presse. D'après le Washington Post, la NSA interceptait des données de centaines de millions d'utilisateurs de Google et Yahoo!.

A en croire l'un des documents obtenus par le quotidien, quelque 181 millions d'éléments avaient été collectés en dehors des Etats-Unis au cours du seul mois de janvier dernier -- allant de métadonnées sur des emails, à des éléments de texte ou des documents audio ou vidéo.

Pour l'heure, Yahoo! et Google ont nié tout lien avec ces pratiques.

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