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Les conservateurs repoussent le débat sur les suspensions

Les conservateurs repoussent le débat sur les suspensions
CP

OTTAWA - Le gouvernement conservateur choisit de pelleter par en avant son problème au Sénat.

À l'initiative du leader du gouvernement au Sénat, le débat sur la suspension sans salaire de Mike Duffy, Patrick Brazeau et Pamela Wallin a été repoussé à la semaine prochaine.

Le leader Claude Carignan prétexte que de toute façon il n'aurait pu faire voter sa motion qui suspend les trois sénateurs avant la semaine prochaine.

«Ça ne change rien de siéger vendredi. (...) Les whips peuvent déférer un vote. Donc, toute question qui serait débattue ou qui pourrait être votée vendredi ou même samedi serait automatiquement déférée à lundi ou mardi», a tenté d'expliquer M. Carignan, jeudi.

Il a donc préféré que le Sénat ne siège pas ce vendredi. Il utilise aussi l'excuse du congrès conservateur pour justifier la fermeture de la Chambre haute.

M. Carignan a l'intention d'aller au congrès de son parti, à Calgary. Mais il est un des rares sénateurs à le faire. Tous les sénateurs croisés au parlement cette semaine disaient qu'ils n'iraient pas au congrès, qu'ils avaient annulé le voyage étant donnée la situation au Sénat. Même Marjory LeBreton, qui a occupé le poste de leader avant M. Carignan et qui s'est débattue dans l'affaire des trois sénateurs, restera chez elle, ce week-end.

Les libéraux disent ne plus rien y comprendre.

«Tout ça est très déroutant. Ils nous blâmaient et nous reprochaient de faire perdre du temps», s'exclamait le leader libéral au Sénat, James Cowan, aux portes d'une Chambre haute qui a ajourné au milieu de l'après-midi, jeudi.

Il disait croire que l'empressement de suspendre les trois sénateurs était dans le but d'éviter que d'autres révélations sur ces scandales n'éclaboussent le gouvernement. «Ça leur a sauté à la figure», a-t-il dit, soulignant que jusqu'à maintenant la stratégie des conservateurs les a bien mal servis.

N'empêche que les deux sénateurs conservateurs qui venaient publiquement à la défense de leur collègue Wallin, réclamant une démarche où elle pouvait se défendre avant qu'on lui impose une punition, sont beaucoup moins bavards.

Mercredi, Hugh Segal disait devoir réfléchir maintenant qu'il doit voter sur une motion du gouvernement, même si M. Carignan a assuré que le vote demeurait libre. Et jeudi, Don Plett ne voulait pas dire de quelle façon il voterait sur la motion qui suspend les trois sénateurs tout en leur laissant leurs assurances vie, médicament et dentaire.

«Pour moi, ceci n'est pas à propos de gagner ou de perdre une lutte. Pour moi, ceci est à propos de faire ce qui est juste», maintenait tout de même le sénateur Plett.

On reproche aux sénateurs Duffy, Wallin et Brazeau d'avoir fait des dépenses illégitimes. Dans le cas de M. Duffy, les 90 000 $ qu'on lui a réclamés de rembourser seraient sortis de la poche du chef de cabinet du premier ministre, Nigel Wright. On a aussi appris cette semaine que le Parti conservateur a payé les frais d'avocat de M. Duffy.

Les révélations de la semaine ont secoué la Chambre des communes où Stephen Harper a fait face à une pluie de questions de l'opposition. Il s'en est tenu à blâmer M. Wright pour l'affaire Duffy. Tandis que son secrétaire parlementaire, Paul Calandra, en est venu à dire, mercredi, que les trois sénateurs devaient quitter le Sénat «parce qu'ils ont volé des centaines de milliers de dollars aux contribuables».

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