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Le débat sur le suicide assisté s'invite au Festival du cinéma international de l'Abitibi-Témiscamingue

Le débat sur le suicide assisté s'invite au FCIAT
Courtoisie FCIAT

Le réalisateur belge Nic Balthazar n'en est pas à sa première visite au Québec. «Montréal a changé ma vie», déclare-t-il d'emblée. Son premier film, Ben X, a été couronné du Grand Prix des Amériques et du prix du public au FFM en 2007 et a par la suite connu une carrière internationale impressionnante. Vendu dans 52 pays, ce film bouleversant sur l'autisme et l'intimidation est devenu le plus grand succès du cinéma flamand. Son second long-métrage, Tot altijd (À tout jamais), était présenté en première canadienne au FCIAT, mais peine à faire son chemin dans les festivals et les salles. Parce que «les distributeurs et les programmateurs frissonnent devant le mot euthanasie. C'est un tabou.», selon Nic Balthazar. Un célèbre distributeur présent à Rouyn confirme la chose : un film sur le sujet, même très bon, est presque condamné à ne pas sortir en salles.

Tot altijd raconte l'histoire de Mario Verstraete, le premier Belge à s'être prévalu du droit de mettre fin à sa vie, à l'âge de 39 ans, quelque temps après l'adoption d'une loi au Parlement belge, en mai 2002. Nic Balthazar a vécu de près ce fait historique, car son frère était l'ami proche de Verstraete. «Moi-même, j'ai porté ce grand gaillard dans mes bras jusqu'à son lit.»

Bien avant le développement de sa sclérose en plaques, Mario Verstraete militait activement pour l'adoption d'une loi sur le suicide assisté. Et il a été le premier à en bénéficier, explique Nic Blathazar, en montrant bien l'ironie du terme «bénéficier». C'est un film courageux, qui montre le combat de Verstraete de près en montrant le processus jusqu'au bout : choisir une date, organiser un dernier repas, avaler le liquide qui provoquera la mort. Pour le réalisateur, « trop souvent, le cinéma se retire, coupe et relâche le spectateur quand ça devient vraiment pénible. Alors que pour moi, c'est le moment où ça devient intéressant et là où il faut oser aller. C'est là que ça le film devient plus qu'un film, mais une expérience.»

Au final, Balthazar signe un aussi un film sur l'amitié, car Mario Verstraete faisait partie d'un groupe d'amis tissés serrés, des adultes au cœur jeune, toujours en blagues et en mauvais coups. Au Théâtre du Cuivre, lors du visionnement de presse, les pleurs que déclenche le film ont été précédés, notamment lors des scènes bouleversantes entre Mario et son petit garçon, de plusieurs éclats de rire.

Le film Ben X a fait l'objet d'un remake en Suède, est en cours d'adaptation en Allemagne et à Los Angeles et est même devenu une comédie musicale. Tot altijd n'aura probablement pas une aussi belle carrière internationale, mais souhaitons au moins qu'il prenne un jour l'affiche chez nous, ne serait-ce que pour nourrir la réflexion actuelle sur la question.

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