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Un arbre généalogique de 13 millions de personnes

Un arbre généalogique de 13 millions de personnes
Getty

13 millions d'individus. C'est le nombre d'habitants de Tokyo au Japon, mais c'est aussi le nombre de personnes réunies dans le plus grand arbre généalogique jamais réalisé par un chercheur et son équipe. Cet arbre généalogique hors du commun qui remonte jusqu'au 15e siècle, a été réalisé à partir de plusieurs sites internet de généalogie.

Il a été présenté par le biologiste informatique, Yaniv Erlich, au rendez-vous annuel de l'American Society of Human Genetics à Boston, et repris sur le site Nature.

Surnommé, le "hacker de génome", Yaniv Erlich est connu pour avoir montré qu'il pouvait identifier des individus à partir d'ADN "anonyme" seulement grâce à une connexion internet. Il lui "suffisait" de croiser les données génétiques auxquelles il avait accès avec des données publiques sur les réseaux sociaux, les sites de généalogie, etc.

Mais ce n'est pas à partir de données génétiques que ces pedigrees ont été créés, mais bien à partir de noms, dates et lieux de naissance et de mort,et parfois des photos. Erlich et son équipe ont en effet collecté les données accessibles de plus de 43 millions de profils publics sur le site de généalogie geni.com. Après avoir assemblé toutes ces données, souvent déjà sous forme d'arbres généalogiques, ils sont parvenu à créer plusieurs pedigrees dont celui de 13 millions d'individus.

Un outil pour éclairer certaines maladies génétiques

En eux-mêmes, ces arbres donnent déjà des indices démographiques. Mais c'est en génétique qu'ils pourraient avoir le plus d'impact. Pour Nancy Cox, généticienne à l'université de Chicago (qui n'a pas participé à l'étude), ces structures seraient d'autant plus importantes qu'un jour, elles pourraient être directement réalisées à l'aide de données génétiques.

Ce jour pourrait arriver plus vite que prévu, car certaines entreprises proposent déjà des analyses de génome, et que les données récoltées peuvent être conservées dans des bases de données pour de futurs tests si la personne le souhaite.

En quoi cela pourrait-il être utile? Parce qu'en comparant une personne à ses parents lointains, certaines maladies ou problèmes génétiques pourraient être éclairés. Par exemple, le changement de fréquence de certains traits, tels que la fertilité, pourrait montrer à quel point il est ancré dans nos gènes. Ou encore, selon Lisa Cannon-Albright, généticienne à l'université de l'Utah (Salt Lake City), comment le chromosome Y, qui se transmet de père en fils, peut être porteur de facteurs de risque de cancer de la prostate.

Petit bémol, certains généalogistes doutent de la validité de ce genre de données au-delà d'une certaine date (jusqu'en 1500 par exemple). Difficile, donc, de promettre dès aujourd'hui que ces structures, aussi impressionnantes soient elles, serviront la science.

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