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Scandale du Sénat: 10 questions au premier ministre

Scandale du Sénat: 10 questions au premier ministre
Canada's Prime Minister Stephen Harper speaks during a media conference during the G-8 summit at the Lough Erne golf resort in Enniskillen, Northern Ireland, on Tuesday, June 18, 2013. The final day of the G-8 summit of wealthy nations is ending with discussions on globe-trotting corporate tax dodgers, a lunch with leaders from Africa, and suspense over whether Russia and Western leaders can avoid diplomatic fireworks over their deadlock on Syria?s civil war. (AP Photo/Ben Stansall, Pool)
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Canada's Prime Minister Stephen Harper speaks during a media conference during the G-8 summit at the Lough Erne golf resort in Enniskillen, Northern Ireland, on Tuesday, June 18, 2013. The final day of the G-8 summit of wealthy nations is ending with discussions on globe-trotting corporate tax dodgers, a lunch with leaders from Africa, and suspense over whether Russia and Western leaders can avoid diplomatic fireworks over their deadlock on Syria?s civil war. (AP Photo/Ben Stansall, Pool)

Plus les jours passent, plus la liste des questions s'allonge, plus certaines réponses du premier ministre sèment la confusion.

Un blogue d'Emmanuelle Latraverse

L'exemple du jour : cette déclaration de Stephen Harper lors d'une entrevue radiophonique où il affirme avoir congédié son chef de cabinet Nigel Wright pour avoir remboursé lui-même les frais de 90 000 $ que le sénateur Mike Duffy devait au Sénat.

Une déclaration pour le moins surprenante pour un premier ministre qui, jeudi dernier encore, affirmait à la Chambre des communes que son chef de cabinet avait démissionné.

Stephen Harper a-t-il menti?

La question lui sera certainement posée mardi aux Communes, la réponse sera attendue de tous.

Quant au sénateur Mike Duffy, il s'est certainement assuré aujourd'hui que la liste des questions au premier ministre sera encore plus longue.

Dans cette guerre de crédibilité, le sénateur de l'Île-du-Prince-Édouard n'a plus rien à perdre. Il ne ménage plus personne. Il largue ses bombes minutieusement, au compte-goutte. Mike Duffy tente d'infliger au premier ministre un véritable supplice de la goutte.

Sa déclaration dans laquelle il dit qu'il y aurait « au moins deux chèques », et que l'avocat du Parti conservateur, Arthur Hamilton, a signé le fameux deuxième chèque pour payer sa note d'avocat de 13 560 $, fait naître une longue liste de questions pour le premier ministre.

1- Le premier ministre était-il au courant que son parti avait payé les frais d'avocat de Mike Duffy?

2- Qui a autorisé l'avocat Arthur Hamilton à prendre l'argent à même la caisse du parti?

3- Qui était au courant de ce deuxième chèque?

4- Dans un tel contexte, pourquoi est-ce que le porte-parole du parti a affirmé au printemps dernier qu'aucun cent du parti n'avait été utilisé pour régler les comptes de Mike Duffy?

5- Combien d'autres chèques ont été délivrés en douce pour le compte de Mike Duffy?

6- Quand le premier ministre a-t-il été mis au courant?

7- Suite aux révélations sur le chèque de 90 000 $ de son chef de cabinet Nigel Wright, est-ce que le premier ministre a demandé une enquête interne, tant au sein de son bureau qu'au sein de son parti pour avoir le fin fond de l'histoire?

8- Pourquoi et selon quelle logique n'en a-t-il jamais informé les Canadiens?

9- Si le paiement de 90 000 $ de Nigel Wright exigeait son départ (démission ou congédiement), pourquoi n'avoir pas congédié l'avocat du parti et les autres stratèges qui étaient au courant et qui, selon la version officielle, n'ont jamais rien dit au premier ministre?

10- Quand le scandale a éclaté en décembre, que les dépenses de Mike Duffy ont commencé à défrayer la manchette, quel mandat a-t-il donné à son chef de cabinet de l'époque? « Règle ça et ne m'en parle plus? Je veux que ça disparaisse? Va au fond des choses? »

Plutôt que de répondre aux questions précises face aux allégations de Mike Duffy, Jason MacDonald, le directeur des communications de Stephen Harper, a offert une réaction générale. Je vous la cite en entier : « Nigel Wright a identifié ceux qui sont au courant de son entente avec Mike Duffy et il a pris l'entière responsabilité pour ses actes. Le premier ministre n'était pas au courant de cette entente et si on l'en avait informé, il n'aurait jamais donné son accord à un tel stratagème. Nous croyons fermement que les sénateurs qui ont réclamé des dépenses inappropriées ne devraient pas recevoir un chèque de paie du public. »

Du côté du Parti conservateur, la réponse du porte-parole Cory Hann est aussi unique : « Au moment où ces frais de justice ont été payés, Mike Duffy était membre du caucus conservateur. Parfois, le Parti conservateur aide les membres de son caucus à payer leurs frais de justice. »

Le problème de ces deux réponses, c'est qu'elles n'ont rien à voir avec l'essence même des questions qui entourent les allégations de Mike Duffy.

Voilà des mois que ça dure, que les demi-réponses de Stephen Harper et son entourage alimentent la crise. L'heure serait peut-être venue de crever l'abcès et de dire toute la vérité.

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Pierre-Hugues Boisvenu

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