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Place Tiananmen: la police chinoise suit la piste d'un attentat

Tiananmen: la police chinoise suit la piste du terrorisme intérieur
AFP

La police chinoise serait sur la piste de militants musulmans originaires de la région du Xinjiang. Lundi, un 4x4 a foncé sur la foule et a explosé place Tiananmen, faisant 5 morts et des dizaines de blessés.

Selon le quotidien Global Times, le Bureau de la sécurité publique a envoyé tard lundi soir un message à des hôtels de la capitale leur demandant s'ils avaient remarqué des "clients suspects" depuis le 1er octobre, a affirmé. La police a également indiqué être en quête d'informations sur des "véhicules suspects", a ajouté ce journal directement contrôlé par le Parti communiste chinois.

La thèse du geste intentionnel était la plus probable au vu du déroulé des faits, la voiture ayant parcouru une longue distance sur le trottoir. "J'ai aperçu une voiture effectuer un virage et, brusquement, elle s'est retrouvée en train de rouler sur le trottoir. Cela s'est passé en un éclair", avait raconté un témoin direct de la scène.

Mardi matin, la place emblématique avait retrouvé son aspect normal, selon un photographe de l'AFP sur place. Le parvis avait été nettoyé et les forces de l'ordre y avaient repris leur forte présence habituelle. Sans utiliser le mot d'"attentat" et sans relier explicitement les faits de Tiananmen à ses investigations en cours, la police a affirmé dans son message: "Une affaire majeure s'est produite lundi".

Elle a décrit un véhicule de type 4X4 de couleur claire qui aurait pu avoir été équipé de plaques d'immatriculation du Xinjiang, parmi quatre combinaisons possibles dont elle a donné le détail. Selon cet avis de recherche publié par le site 64 Tian Wang, fondé par le dissident Huang Qi, un cybermilitant engagé pour les Droits de l'Homme, les enquêteurs sont plus précisément sur la piste de deux Ouïghours, domiciliés dans deux districts distincts du Xinjiang.

L'un des deux suspects serait selon ses papiers d'identité originaire de Lukeqin, région où des affrontements fin juin entre la police et des émeutiers avaient fait des dizaines de morts.

Les Ouïghours, musulmans turcophones, composent l'ethnie majoritaire du Xinjiang. Cette immense région autonome située aux confins occidentaux de la Chine est régulièrement secouée par des troubles en raison des fortes tensions entre Han (ethnie majoritaire en Chine) et Ouïghours. Les autorités chinoises accusent invariablement de "terrorisme" les militants ouïghours.

Le professeur Ilham Tohti, un intellectuel ouïghour respecté, a cependant mis en garde contre la tentation d'accuser sans preuves ou de stigmatiser les Ouïghours après les faits survenus lundi à Tiananmen, a rapporté le site Uighurbiz.net. Renaud de Spens, sinologue, interrogé par Europe1.fr, va dans le même sens : "J'ai vu un commentaire intéressant sur Weibo : 'qui le pouvoir va-t-il choisir comme bouc émissaire ?' Le terrorisme en Chine, c'est comme chez nous, c'est instrumentalisé. Si c'est un attentat terroriste, je ne vois aucune raison que le pouvoir ne le dise pas. Simplement, il va prendre du temps pour pointer dans une direction".

Cinq personnes dont une touriste philippine sont mortes sur cette place, la plus connue de Chine, et 38 autres y ont été blessées lundi quand le 4x4 a foncé sur la foule, puis a pris feu. Le conducteur et les deux occupants du véhicule de type 4x4 sont morts, ainsi qu'une touriste de nationalité philippine et un touriste de la province méridionale chinoise du Guangdong, a indiqué le Bureau de la sécurité publique de la capitale. Trois touristes philippins et un Japonais figurent également au nombre des blessés, a précisé la police.

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