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Le sénateur Duffy dit avoir reçu deux chèques du Parti conservateur

Mike Duffy dit avoir reçu deux chèques du Parti conservateur

Devant le Sénat, le sénateur Mike Duffy a accusé lundi le bureau du premier ministre d'avoir orchestré un plan menant à la perte de sa crédibilité, dévoilant du même coup l'existence d'un autre chèque, cette fois-ci signé par l'avocat du Parti conservateur.

« Il y avait même deux chèques », s'est exclamé M. Duffy, affirmant qu'il a aussi reçu une somme de 13 560 $ pour ses frais d'avocat. Selon lui, l'entourage du premier ministre avait peur qu'il rende publique la vérité entourant le chèque de 90 000 $ signé par l'ancien chef de cabinet du premier ministre, Nigel Wright.

Il a demandé à déposer en Chambre des copies des courriels échangés entre ses avocats et le bureau du premier ministre, ainsi qu'une copie du chèque de 13 560 $ que lui a donné Arthur Hamilton, avocat du Parti conservateur.

« Ça n'a jamais été un enjeu éthique. Ça a toujours été politique. » — Mike Duffy

Le sénateur Mike Duffy s'est par ailleurs ardemment défendu d'avoir surfacturé le Sénat. Après analyse, il assure qu'en quatre ans, seulement 437,45 $ ont été réclamés en trop. Il ajoute qu'il a reçu la confirmation à deux reprises de la légalité de ses réclamations.

Possibilité d'amendement

Le leader du gouvernement au Sénat, Claude Carignan, devait discuter lundi de la possibilité d'atténuer les motions déposées contre les sénateurs Patrick Brazeau, Pamela Wallin et Mike Duffy. Ces derniers sont menacés de suspension sans salaire, mais certains de leurs collègues estiment la sanction trop sévère. Plusieurs sénateurs, autant conservateurs que libéraux, trouvent que leurs collègues visés par les motions ne bénéficient pas du droit à la présomption d'innocence.

M. Carignan soutenait dimanche, à l'émission Les coulisses du pouvoir, sur les ondes d'ICI Radio-Canada Télé, qu'il était ouvert à l'idée d'amender une motion qui, dans sa version actuelle, suspendrait sans salaire durant deux ans les sénateurs Mike Duffy, Pamela Wallin et Patrick Brazeau pour avoir effectué des dépenses jugées inappropriées.

Claude Carignan s'est retrouvé à l'avant-plan du long débat sur les motions de suspension des trois sénateurs, qui se sont tour à tour défendus cette semaine en écorchant au passage le premier ministre, Stephen Harper, et certains de leurs collègues.

M. Carignan soutient que les plaidoyers de Pamela Wallin et de Patrick Brazeau étaient louables.

Selon lui, le sénateur Brazeau n'a pas interprété correctement des documents financiers, et a agi de bonne foi. Toujours selon le leader du gouvernement au Sénat, Pamela Wallin a fait un bon et vibrant plaidoyer pour se défendre. Mais il juge que Mike Duffy a essayé de régler ses comptes ces dernières semaines, plutôt que de répondre aux accusations le visant.

Claude Carignan souhaite qu'un consensus se dégage au Sénat avant d'adopter des sanctions contre les trois sénateurs.

Le sénateur Brazeau a d'ailleurs révélé vendredi que M. Carignan lui avait offert une entente secrète pour alléger sa sanction, ce que nie le leader du gouvernement au Sénat. Il affirme plutôt avoir informé le sénateur des recours qui s'offrent à lui.

Soutien du premier ministre

Concernant la possibilité de revoir les sanctions qui seraient imposées aux trois sénateurs, le directeur des communications de Stephen Harper, Jason MacDonald, affirme que le premier ministre ne dicte pas les activités du Sénat et qu'il ne peut pas commenter les discussions que les sénateurs pourraient avoir à ce sujet.

Il rappelle toutefois que des sénateurs qui ont réclamé des remboursements pour des dépenses inappropriées ne devraient pas être rémunérés avec l'argent des contribuables. C'est pourquoi le gouvernement appuie la motion actuelle, une opinion à nouveau exprimée par Stephen Harper lors d'une entrevue donnée ce matin sur les ondes d'une radio d'Halifax.

Lors de cette même entrevue, le premier ministre a révélé avoir lui-même congédié son ancien chef de cabinet Nigel Wright. Celui-ci avait reconnu avoir fait un chèque au sénateur Mike Duffy pour qu'il rembourse les dépenses jugées inappropriées. Jusqu'à présent, M. Harper avait toujours affirmé que son chef de cabinet avait démissionné.

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Pierre-Hugues Boisvenu

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