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Sénat: au tour de Pamela Wallin de se défendre

Sénat: au tour de Pamela Wallin de se défendre
CP

La saga du scandale des dépenses de trois sénateurs se poursuit aujourd'hui à Ottawa. Après avoir entendu Mike Duffy et Patrick Brazeau hier, c'est au tour de la sénatrice Pamela Wallin de s'adresser à ses collègues pour faire face à la motion présentée dans le but de la suspendre sans salaire.

La sénatrice de la Saskatchewan s'était déjà excusée quant aux dépenses qu'elle a indûment réclamées et pour lesquelles elle a dû démissionner du caucus conservateur. Elle a concédé qu'elle aurait dû réviser ses allocations de dépenses plus attentivement, mais a souligné que le service des finances du Sénat n'a jamais sonné l'alarme à ce sujet.

L'ex-journaliste et animatrice à CBC et à CTV a accepté de rembourser les quelque 140 000 $ qui lui ont été réclamés, après les vérifications de la firme Deloitte, mandatée par le Sénat. Elle juge toutefois que le processus était « injuste », notamment parce que de nouvelles règles ont été appliquées de manière rétroactive.

Harper en cause

Mardi, un autre sénateur, Mike Duffy, a éclaboussé le premier ministre Stephen Harper, en déclarant devant le Sénat que ce dernier lui avait personnellement ordonné de rembourser les 90 000 $ d'allocations de logement qu'il avait réclamées au Parlement.

Le porte-parole du premier ministre Harper, Jason MacDonald, a déclaré que les propos de M. Duffy n'apportaient rien de nouveau à l'affaire. « Tout ça est de notoriété publique », a-t-il déclaré. « Le premier ministre a été clair, indiquant que toute dépense inappropriée devait être remboursée. C'est tout », a-t-il poursuivi. « C'est la seule fois où le premier ministre a discuté des dépenses de M. Duffy avec lui. »

Quant à M. Brazeau, il a indiqué que lors de sa comparution devant le comité interne du Sénat, les membres du comité ne savaient pas quelles questions lui poser. « Je n'ai rien à cacher », a-t-il déclaré.

Le leader du gouvernement au Sénat, Claude Carignan, a déposé trois motions pour suspendre les sénateurs concernés par le scandale des dépenses.

Les sénateurs conservateurs se rangent majoritairement derrière M. Harper. Ils estiment que les Canadiens croiront le premier ministre Harper, plutôt que le sénateur Brazeau ou encore M. Duffy, qu'ils décrivent comme désespéré.

Le NPD réclame « la vérité »

Le scandale des dépenses des sénateurs a également des échos à la Chambre des communes, où le chef de l'opposition et du Nouveau parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, reproche au premier ministre d'esquiver les questions à ce sujet. « Depuis le printemps, M. Harper refuse de répondre aux questions », a déploré M. Mulcair à la sortie du caucus de son parti. « Hier [mardi], on lui a posé des questions. Il a prétendu avoir déjà répondu aux questions, mais le fait est, et c'est facile de vérifier, Stephen Harper n'a jamais répondu. »

M. Mulcair estime que les citoyens canadiens ont le droit de connaître la vérité et que les Canadiens devront sanctionner le gouvernement conservateur lors de la prochaine élection générale. « Stephen Harper n'est pas digne d'occuper la fonction qu'il occupe s'il continue de refuser de dire la vérité », a-t-il martelé.

« Ce n'est plus une question de Nigell Wright ou de Mike Duffy », a déclaré le chef de l'opposition officielle, « c'est une question de Stephen Harper. » M. Mulcair estime que le premier ministre récolte ce qu'il a semé avec « cette culture de scandale ». « M. Harper est au centre du scandale et personne d'autre, poursuit-il. Il est le seul lien entre toutes les personnes impliquées [dans le scandale]. » Affublant le premier ministre du titre d'« obsessif du contrôle », M. Mulcair estime que non seulement le premier ministre était au courant du scandale, mais il avance que c'est lui qui le pilotait.

« Le fondement principal de la démocratie au Canada c'est la responsabilité ministérielle et l'exemple doit venir du premier ministre. Il [Stephen Harper] doit commencer à assumer cette responsabilité. »

En ce sens, le NPD a soumis au président de la Chambre une question de privilège portant sur des déclarations de M. Harper le 5 juin dernier. M. Mulcair soutient que le premier ministre a déclaré ce jour-là que Nigell Wright, ex-chef de cabinet de M. Harper, était le seul de son bureau à avoir participé aux tractations entourant le dossier du sénateur Mike Duffy. Or, selon les déclarations de M. Duffy, notamment, ces affirmations seraient fausses.

Le point de privilège réclame que le président de la Chambre déclare que le premier ministre a, à première vue, trompé la Chambre. Le NPD s'appuierait sur cette déclaration pour réclamer une enquête d'un comité permanent de la Chambre. Le président de la Chambre doit fournir une réponse aux députés au cours des prochains jours.

Le sénateur Duffy a reçu de M. Wright un chèque de 90 000 $ pour rembourser ses dépenses indues. L'affaire avait suscité la controverse, forçant le bras droit du premier ministre à démissionner.

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