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Hugh Laurie et le Copper Bottom Band « jazzent » la Maison symphonique de Montréal

Hugh Laurie et le Copper Bottom Band « jazzent » la Maison symphonique de Montréal
PC

Lundi soir dernier, Dr House était à Montréal. En vérité, c'est son interprète, Hugh Laurie, qui a fait sienne la scène de l'impressionnante Maison symphonique. « Bonsoir Montréal » a lancé l'acteur devenu jazzman, veston doré sur le dos, shooter de whisky à la main. « Merci pour votre gentillesse. Je suis très heureux et très fier d'être ici ce soir », a-t-il ajouté, avant de préciser, dans un anglais britannique aussi délicieux que sarcastique, que c'était là malheureusement tout ce qu'il allait pouvoir dire en français, car « à l'école il faut pra-ti-quer, ce que j'ai oublié de faire... » Le ton était donné, Dr House pratiquement oublié : avec cet entertainer né, nous allions passer une soirée divine.

Entrer dans un cabaret

Larges tapis recouvrant le sol, petites tables basses flanquées de lampes dispersant une chaude lumière, patère retenant une horde de chapeaux melon, meubles vintages, vieille photographies, grand piano et une dizaine d'instruments de musique; la scène de la Maison symphonique avait des allures de cabaret, ou d'obscure salon des années 20 où les enflammés de musique se retrouvaient pour jouer, danser ou écouter du jazz des nuits entières.

Les sept musiciens du Copper Bottom Band étaient d'ailleurs vêtus de costumes rappelant les années folles du Charleston. Ce nous ne savions pas encore, c'est que ce qu'ils étaient capables de faire était cent fois plus scintillant que ce qu'ils avaient sur le dos.

Ce spectacle aurait très bien pu se résumer à un Hugh Laurie seul au piano. Sa voix, son charisme, son charme indéniable, son énergie et sa belle folie sauraient assurément occuper un spectacle de deux heures et demie. Mais c'est en compagnie de l'éblouissant Copper Bottom Band qu'il a choisi de se livrer. « Je suis vraiment un idiot », a-t-il lancé à plusieurs reprises en riant. « Moi, je vais chanter après Sister Jean McClain ?!» ou « Moi, je vais chanter du Elvis?! » Oui, Hugh Laurie est une star, mais il est aussi un bien humble - et talentueux - musicien.

Les envoutantes voix de Sister Jean McClain et de Gaby Moreno ont ainsi flirté tout au long de la soirée avec celle, franchement profonde, d'un Hugh Laurie tantôt calme au piano, tantôt fou fou fou, se déhanchant la chemise blanche entrouverte, tel un garçon d'honneur qui aurait juste assez trop bu.

La Maison symphonique et délire

Entre les murs dominants et l'allure sérieuse de la splendide Maison symphonique, on aurait pu s'attendre à des applaudissements timides provenant d'une foule sérieuse et bien mise. Heureusement, il n'en fut rien. C'est en tapant des mains, en criant et en rigolant que les spectateurs montréalais ont accueilli Hugh Laurie et sa bande. Au fil de la soirée, certains se sont levés, d'autres se sont même mis à danser, en couple ou en groupe, au grand bonheur des musiciens.

« C'est ma première fois à Montréal, ma première fois dans cette salle absolument magnifique. Vous vous demandez sûrement ce qu'un acteur fait sur scène. C'est vraiment un acte de foi de votre part. Un peu comme si le pilote de votre avion vous disait qu'il avait été dentiste toute sa vie, mais que récemment, il avait eu envie de devenir pilote... », a ajouté Laurie en riant.

Du Whisky et des reprises

Entre des interprétations toutes aussi réussies les unes que les autres de Come on Baby Let The Good Times Roll, What Kind Of Man Are You, Mystery Train d'Elvis Presley, You Don't Know My Mind, Up The Lazy River, Careless Love, Wild Honey ou I Wish I Knew How It Would Feel to Be Free, les huit musiciens se sont appropriés tour à tour – ou tous à la fois - la scène, dans une atmosphère festive et entrainante parfois accompagnée de shooters de whisky.

Lorsque Laurie se remémore le passage de la bande en Argentine, « où nous sommes tombés amoureux de la musique et de la danse », cela donne un moment unique et émouvant. À leur interprétation anglo-espagnole de Kiss Of Fire, Laurie et sa jeune comparse (à la voix d'or!) ajoutent quelques pas de Tango.

« Montréal, je peux t'appeler Monty ? Je sens qu'on se connait assez pour que je t'appelle Monty », a-t-il lancé de façon langoureuse à la foule montréalaise complètement conquise. Théâtral comme seul sait l'être un acteur de sa trempe, exalté, parfois clownesque et souvent touchant, Hugh Laurie, lundi soir, a joué du piano, de la guitare, a chanté dans de vieux ou de plus modernes micros, a dansé, tapé dans ses mains, couru, crié, ri et discuté avec nous, comme on discute avec de vieux amis. Je ne crois pas me fourvoyer en disant qu'avant même sa sortie de scène, Monty tout entier souhait déjà son retour.

Pour tout savoir sur Hugh Laurie et ses dates de tournée: www.hughlaurieblues.com

Hugh Laurie a enregistré deux albums: Let Them Talk et Didn’t It Rain.

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