Les quatre principaux candidats à la mairie de Montréal se sont affrontés lundi dans le cadre d'un grand débat à saveur économique animé par Gérald Fillion.
Devant des centaines de personnes réunies au Palais des congrès, Richard Bergeron (Projet Montréal), Denis Coderre (Équipe Denis Coderre), Marcel Côté (Coalition Montréal - Marcel Côté) et Mélanie Joly (Le Vrai changement pour Montréal - Groupe Mélanie Joly) ont confronté leurs idées.
Situation économique de Montréal
Au sujet des moyens d'améliorer la situation économique de Montréal, Mélanie Joly a semblé répondre à l'argument de Richard Bergeron au sujet de l'exode des familles montréalaises vers la banlieue en affirmant qu'il fallait revoir le financement de la métropole et « arrêter d'être un junkie du foncier », même si elle promet elle-même d'amener 30 000 familles sur l'île.
Prenant la balle au bond, Marcel Côté a mentionné que Montréal avait les « taxes d'affaires les plus élevées du Canada ». Il a souligné que 80 % de l'industrie aérospatiale était située en banlieue de la métropole.
M. Côté a affirmé qu'il y avait beaucoup de terrains industriels à développer dans l'est de Montréal.
Répondant en tant que « gars de Montréal-Nord », Denis Coderre, ancien député fédéral de Bourassa, a dit qu'il fallait diversifier l'économie. Au passage, M. Coderre a déclaré qu'il était pour le projet de renversement du tronçon 9B du pipeline d'Enbridge, entre l'Ontario et Montréal.
Mme Joly a conclu en disant que ce n'était pas le maire de Montréal qui faisait du développement économique, mais qu'il fallait qu'il mette en place un climat favorable à l'investissement.
L'économie à Montréal
35 % du PIB du Québec
21 % de la population
36 % des exportations
87 % des immigrants
10 % de chômage
Gouvernance et économie
Tous les candidats promettent de simplifier les structures de la Ville de Montréal. Richard Bergeron a laissé entendre qu'il n'y aurait plus « 20 directeurs de sports et loisirs », tandis que Denis Coderre a promis moins de sous-traitance.
Par ailleurs, Marcel Côté estime qu'il faut une stratégie pour renforcer le pouvoir de négociation de Montréal face à Québec. « Il faut que Montréal s'allie à la banlieue », a-t-il dit. Mélanie Joly a promis quant à elle de rencontrer les représentants des régions du Québec pour leur expliquer l'importance de Montréal pour eux.
Pour sa part, Richard Bergeron a promis que « pour une fois, avec moi, les Montréalais auront un ardent défenseur des Montréalais », soulignant qu'il n'avait pas de lien avec une formation politique provinciale ou fédérale.
Régimes de retraite
Dans le dossier des régimes de retraite des employés municipaux, Mélanie Joly a estimé que Montréal devait obtenir un droit de lock-out. Marcel Côté a rétorqué que les syndicats étaient d'accord avec un mode de financement paritaire, sans conflit ou moyen de pression.
Transport
Le débat a dévié sur les transports collectifs, ce qui a donné lieu à des échanges plus vifs. Tandis que Marcel Côté promettait une navette vers l'aéroport Montréal-Trudeau en moins de 30 minutes, Richard Bergeron lui a rappelé que la ligne d'autobus 747 existait déjà.
M. Bergeron a affirmé que le gouvernement du Québec devait investir dans le transport sur l'île de Montréal, soutenant qu'il allait le rappeler à l'ordre. Accusant le chef de Projet Montréal d'être un « dogmatique », Denis Coderre a soutenu qu'il miserait d'abord sur l'efficacité du réseau existant.
Enfin, Mélanie Joly a chiffré les coûts de sa promesse de 130 km de service rapide par bus (SRB) en huit ans à quelque 600 millions de dollars.
Organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le débat vise à permettre aux gens d'affaires et aux citoyens de se faire une idée plus précise du programme des partis en matière économique. Le président de la Chambre de commerce, Michel Leblanc, a demandé aux candidats de « se chamailler un peu » pour l'occasion.
Selon un sondage CROP commandé par Radio-Canada, mené auprès de 1001 internautes montréalais du 11 au 15 octobre, la croissance économique et la création d'emplois arrivent en deuxième position des principaux enjeux auxquels la nouvelle administration devrait s'attaquer.
INOLTRE SU HUFFPOST