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François Legault dit que la polarisation du débat sur la laïcité a nui à la CAQ

Le débat sur la Charte a nui à la CAQ
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QUÉBEC - Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a reconnu lundi que la polarisation du débat sur la charte des valeurs a nui à son parti, qui propose de trancher la poire en deux en matière de laïcité de l'État.

Alors que les rumeurs d'élections s'intensifient, M. Legault a amorcé la semaine en lançant un livre avec lequel il souhaite replacer l'économie au centre du débat politique.

Lors d'une entrevue, M. Legault a observé que le gouvernement du Parti québécois (PQ) a réussi à faire des gains en présentant ses propositions en matière de laïcité de l'État, qui visent notamment une interdiction des signes religieux dans l'ensemble de la fonction publique.

«C'est certain que pendant que ça se passe, depuis quelques semaines, la polarisation fait que lorsqu'on est pour la charte, on vote pour le Parti québécois, et quand on est contre, on vote pour le Parti libéral, a-t-il dit. Donc ça a un impact négatif mais très temporaire sur les appuis.»

Un sondage récent, effectué par Léger Marketing, rapportait que 46 pour cent des Québécois sont favorables au projet du gouvernement, alors que 41 pour cent des répondants s'y opposent.

Dès la première semaine de la rentrée parlementaire, M. Legault avait tendu la main au gouvernement pour l'adoption rapide d'un projet de loi sur la laïcité qui reprendrait les propositions de la CAQ, ouverte à limiter l'interdiction des signes religieux aux employés de l'État en position d'autorité.

À cette occasion, le chef caquiste avait expliqué que son caucus était divisé sur ce sujet, et que la position des 18 députés est le produit d'un consensus.

Lundi, M. Legault a soutenu que la première ministre Pauline Marois a choisi de faire durer le débat pour élargir ses appuis dans l'électorat, une stratégie, observe-t-il, qui a pu fonctionner.

«Peut-être que le Parti québécois a marqué des points avec une stratégie irresponsable, a-t-il dit. Mais moi j'ai posé une question la première journée de la période des questions à l'Assemblée nationale, pour tendre la main à Mme Marois.

«De toute évidence ils ont l'air de vouloir se faire du capital politique avec ce sujet et ils vont en payer le prix: la campagne va porter essentiellement sur l'économie, pas sur la charte.»

Selon Léger Marketing, qui a publié son étude il y a 10 jours, le Parti libéral du Québec demeurait stable avec 36 pour cent des intentions de vote, tandis que le PQ progressait légèrement jusqu'à 34 pour cent et que la CAQ reculait d'un point à 17 pour cent.

M. Legault a dénoncé l'arrogance du chef libéral Philippe Couillard, qui a avancé lundi que l'effritement des appuis de la CAQ profitait à son parti.

«Quand on dit que la CAQ n'a plus sa place, je trouve ça arrogant et j'ai bien hâte au débat des chefs et à la campagne électorale de laisser les Québécois juger qui a le meilleur plan de relance économique», a-t-il dit.

Le chef caquiste a souligné que M. Couillard n'a pas réussi à renouveler son équipe de députés depuis qu'il a succédé en mars dernier à Jean Charest, dont il critique le bilan en matière de création de richesse.

«M. Couillard a exactement la même équipe qui a orchestré ce recul du Québec face au reste du Canada», a-t-il dit.

Avec son livre intitulé «Cap sur un Québec gagnant, Le Projet Saint-Laurent», lancé lundi en soirée, M. Legault croit qu'il réussira à inverser la tendance dans l'opinion publique en positionnant son parti sur les enjeux économiques.

Le livre détaille notamment le projet de développement économique de la CAQ, qui mise sur la création de zones d'innovation, la réhabilitation de terrains contaminés le long du fleuve Saint-Laurent ainsi que la relance du transport maritime, le tout pour créer un développement comparable à la «Silicon Valley», en Californie.

«C'est une carte maîtresse, c'est un plan étoffé et oui, ce sera au coeur de notre prochaine plate-forme électorale, a-t-il dit. On veut convaincre les Québécois de sortir de l'immobilisme et de l'alternance de deux vieux partis qui n'ont pas réussi à réduire l'écart de richesse avec le reste du Canada.»

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