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Un crâne qui en révèle plus sur notre histoire

Un crâne qui en révèle plus sur notre histoire
Radio-Canada

Le crâne complet d'un homme préhistorique vieux de 1,8 million d'années a été mis au jour près de Dmanisi, en Géorgie. Cette découverte soulève la possibilité que les espèces Homo habilis, Homo erectus, Homo rudolfensis ne seraient pas distinctes, mais ne représenteraient que des variations au sein d'une seule et même grande espèce.

Explications

Contrairement aux autres fossiles connus du genre Homo, le nouveau crâne est bien préservé et comprend une petite boîte crânienne, une longue face et de grandes dents.

Selon les chercheurs, ces restes appartiennent à l'ancêtre le plus ancien de l'homme découvert hors du continent africain.

Les différentes lignées auxquelles se réfère la paléobiologie, comme l'Homo habilis, l'Homo rudolfensis et l'Homo erectus, ne différaient en fait que par leurs apparences.

La mâchoire appartenant au crâne de Dmanisi a été trouvée cinq ans avant le reste du crâne, le plus massif jamais trouvé sur le site de Dmanisi en partie excavé et qui fait dire aux chercheurs qu'il s'agissait d'un mâle.

Au même endroit, les chercheurs ont découvert quatre autres crânes appartenant à des ancêtres humains différents, ainsi que divers animaux et plantes fossilisés, et quelques outils de pierre.

Fait sans précédent, ces vestiges se trouvaient tous au même endroit et datent de la même période, ce qui a permis de comparer les traits physiques de plusieurs ancêtres de l'homme moderne qui ont coexisté.

Les chercheurs expliquent que si le fossile de la boîte crânienne et de la face de ce crâne avaient été trouvés séparément et à différents endroits en Afrique, ils auraient pu être attribués à des espèces différentes, car ce crâne est le seul découvert à ce jour à réunir de telles caractéristiques.

Outre la petite taille de son cerveau, qui correspond à environ un tiers de la taille de celui d'un homme moderne, le crâne découvert avait un grand visage protubérant, une forte mâchoire avec de longues dents et des arcades sourcilières épaisses.

Avec leurs différentes caractéristiques morphologiques, les fossiles de Dmanisi ont été comparés entre eux et à divers autres fossiles d'hominidés trouvés en Afrique remontant à 2,4 millions d'années et à d'autres mis au jour en Asie ou en Europe vieux de 1,8 à 1,2 million d'années.

Une théorie déjà controversée

Cette découverte soulève déjà la controverse parmi les anthropologues sur l'histoire de l'évolution humaine.

Les conclusions de ces paléontologues vont à l'encontre d'autres recherches récentes, dont celle publiée en août 2012 dans la revue Science.

Les analyses d'une face, d'une mâchoire inférieure complète et d'une partie d'une seconde mâchoire inférieure découvertes entre 2007 et 2009 au Kenya ont alors conduit les chercheurs à conclure que ces fossiles confirmaient que deux espèces distinctes d'Homo erectus (Homo habilis et Homo rudolfensis) ont coexisté en Afrique il y a près de 2 millions d'années.

Pour sa part, le paléobiologiste Bernard Wood, professeur à l'Université George Washington, s'est ainsi déclaré « très sceptique » des conclusions de l'analyse du crâne de Dmanisi.

Il remet en question la méthode retenue par les auteurs en affirmant qu'elle ne prend pas en compte d'autres différences importantes entre les spécimens, dont entre autres les mandibules.

Selon lui, ce crâne sans précédent dans ses caractéristiques pourrait bien être en fait celui d'une nouvelle espèce d'hominidé.

Il faudra donc attendre avant de redessiner notre arbre généalogique.

Le détail de cette découverte est l'objet d'un article publié dans la revue Science.

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