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Madan Bali, un docteur anti-stress à 89 ans

Madan Bali, un docteur anti-stress à 89 ans
courtoisie

À l’occasion d’octobre rose, le mois de mobilisation contre le cancer du sein, un personnage à part se démarque pour faire avancer les recherches sur la maladie. Il a 89 ans et est en pleine forme. Son nom est Madan Bali.

Maître yoga d’origine indienne, l’homme transmet son art dans un petit studio du centre ville depuis les années 1970. Après avoir formé plus de 300 professeurs, aujourd’hui, Dr Bali donne des cours à des femmes atteintes du cancer du sein.

« En Amérique du nord, le yoga est un peu considéré comme une activité physique, un moyen de relaxer son corps, commente le sage. Mais le vrai but du yoga, c’est d’atteindre l’esprit par le corps ».

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Convaincu que notre corps est une « pharmacie naturelle », Dr Bali est réputé pour sa méthode anti-stress. Vrai érudit, il possède un doctorat en médecine complémentaire, ce qui le pousse depuis des années à réfléchir aux techniques de guérison naturelle.

En 2010, il participe à une étude scientifique présentée au Congrès de l'Association francophone pour le savoir (ACFAS), conduite par Dominique Lanctot, une étudiante au doctorat en psychologie à l'Université du Québec à Montréal. Elle-même atteinte du cancer du sein, elle a vite constaté les effets positifs sur sa santé après avoir suivi des cours individuels avec Dr. Bali.

C’est depuis leur rencontre qu’elle décide de s’investir, dès 2007, dans cette recherche menée auprès d'une centaine de femmes ayant subi une chirurgie partielle du sein ou après avoir suivi une chimiothérapie.

Provenant de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, de l'Hôpital Pierre-Boucher, du CHUM et de la Cité de la santé de Laval, les patientes ont participé à huit sessions de yoga, une fois par semaine, en petits groupes, pendant 90 minutes.

Leur qualité de vie et leur état de santé physique et mental ont été évalués à l'aide de questionnaires avant et après l'expérience. Cette étude eut tellement de succès que Dominique Lancton fut contactée pour aller former des professeurs de yoga en Belgique.

« Cette expérience prouve que nous avons le pouvoir de nous soigner nous même », insiste Dr Bali. Regardez-moi. J’en suis l’exemple parfait, sourit le vieil homme. Ma tension tourne autour de 76 et j’ai une mémoire d’ordinateur ».

Un parfait exemple pour toutes ces femmes qui souhaitent le rencontrer. Parmi elles, Andria. Depuis quatre semaines qu’elle assiste à ses cours, la femme de 47 ans décrit son expérience comme presque miraculeuse. « J’ai appris que j’avais le cancer du sein cet été, raconte-elle. J’étais tellement angoissée que j’ai tout essayé. Séances d’acupuncture deux fois par semaine, rendez-vous avec psychologues, psychothérapeutes… ».

La première fois qu’elle échange avec Dr Bali, l’homme la prévient : « quoi qu’il arrive, à partir de maintenant, tu iras déjà mieux ». Depuis, Andria a l’impression d’être sous antidépresseurs.

« C’est comme s’il combinait la physique, la médecine traditionnelle et la philosophie du yoga, explique-t-elle. En seulement un mois, je dors mieux. Mes proches me trouvent rayonnante. Je suis dans un état d’esprit complètement différent. Je n’ai plus peur ».

Une peur que Dr Bali a su maitriser il y a des années. Le vieil homme à la peau caramel aime relever les défis. Une nouvelle étude en collaboration avec l’hôpital général juif de Montréal, qui a eu écho de sa méthode, occupe désormais son temps.

« On réfléchit à un programme de six semaines qui permettrait à des patients de se préparer à la chimiothérapie. L’idée serait d’apprendre à ces malades que leur corps est déjà tellement bien équipé qu’il peut changer le poison en nectar ». Le programme devrait débuter au mois de février ou mars 2014.

Dr Bali croit que le yoga devrait faire partie du programme d'assurance-maladie du Québec. « Vous imaginez combien coûte une personne malade à l’hôpital ? Si les patients apprenaient à prendre soin d’eux mêmes, au lieu d’y rester un mois, ils pourraient rentrer chez eux au bout de 3 jours ».

Au Canada, le cancer du sein est le cancer le plus souvent diagnostiqué chez les femmes. Entre 2005 et 2010, le Canada a investi de 45 à 75 millions de dollars dans la recherche sur le cancer du sein.

« Le cancer du sein est l’un des cancers qui reste le plus financé, rappelle André Beaulieu, porte parole de la société canadienne du cancer au Canada. Alors que le cancer du poumon est le tueur numéro un au Canada, on reçoit beaucoup moins d’argent pour cette recherche-là. De façon générale, la recherche sur le cancer du sein peut aussi faire avancer la recherche sur tout type de cancer ».

Au delà du cancer du sein, Dr Bali croit que sa méthode pourrait fonctionner avec une multitude de pathologies. Il collabore notamment avec des chercheurs de l’Université McGill sur la maladie d'Alzheimer depuis peu.

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