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Nouvel album « J'aime la vie » : la belle naïveté de Zachary Richard

Nouvel album « J'aime la vie » : la belle naïveté de Zachary Richard
Courtoisie

MONTRÉAL – Lors d’une tournée québécoise en juillet 2010, plus précisément dans la jolie petite ville de Cap-Chat en Gaspésie, le petit-fils du chanteur louisianais Zachary Richard, Émile, partageait un souhait étonnant : faire un album. Trois années plus tard, voici que le disque J’aime la vie voit le jour. Quelque temps avant le spectacle-lancement du 15 octobre, à Montréal, nous avons rencontré l’homme, le complice et le grand-papa.

«Nous étions sur la grève. Sans détour, Émile (il a alors 10 ans) m’a dit qu’il voulait faire un album. Moi, ça m’a étonné. Je lui ai donc expliqué que ça prenait des chansons… Plus tard, je lui ai demandé ce qu’il aimait. Il m’a répondu avec beaucoup de spontanéité et d’assurance : "J’aime la vie"».

Émile (le garçon de sa fille), est handicapé neuromoteur. Mais de l’avis de Zachary Richard, c’est secondaire, d’autant plus qu’il n’existe pas de déficience intellectuelle chez son petit-fils. «Il dit lui-même que c’est vraiment léger. Et puis, c’est l’émotion qui compte […] Ce qu’il a apporté dans cette aventure, qui n’était pas prévue dans mon parcours, c’est d’abord une étincelle. Toutes les chansons ont été conçues par lui. Je l’interrogeais sur le sens, la signification de telle ou telle idée. J’étais là pour le soutenir.»

Cette volonté de faire plaisir à son petit-fils s’est rapidement transformée en véritable collaboration. Aux dires du chanteur, Émile s’est avéré un collaborateur au même titre que Michel Rivard ou n’importe quel autre artiste avec qui il a travaillé durant sa longue carrière.

Un autre regard

« Je suis embarqué dans le jeu sans trop savoir et c’est finalement devenu sérieux, poursuit Zachary Richard. J’ai fait mon travail, tout en servant de guide. Et ce garçon m’a inspiré énormément. Il m’a fait un immense bien. Il m’a permis d’aller rechercher des choses qui dormaient en moi. J’ai apprécié la fraîcheur d’Émile qui, contrairement à moi, est d’une désarmante simplicité. C’est le propre des enfants d’avoir cette sorte de regard sur le monde. Il a une très belle pureté d’expression. Moi, je suis un compliqué et un chiant », lance Zachary Richard en souriant.

Ainsi, Zachary et Émile se sont visités à maintes reprises entre le Québec et Paris, ville où habite le garçon. Le temps de production avait plus ou moins d’importance. Il fallait seulement bien faire le travail.

« Ma grande motivation était d’accomplir quelque chose avec lui, affirme le Louisianais bilingue. Un projet d’espoir et d’amour. C’est une preuve de notre complicité, mais aussi de sa capacité à réaliser de belles choses, malgré les difficultés. C’est un message positif, qui me change du sujet des catastrophes naturelles… »

« À son âge, Émile est déjà conscient des enjeux environnementaux. Sur la chanson La mer, il parle notamment de cette problématique. Il pense d’après moi aux dangers (de la cupidité des humains et de leur impact sur la planète). D’ailleurs, le concept de base du disque était la nature. »

L’univers

Au fil des idées, des flashs, des échanges et des réflexions, ce projet de cœur s’est concrétisé en un album de dix pièces folk-blues sculptées par le savoir-faire de Zachary Richard, qui prête sa voix pour interpréter les mots d’Émile.

Sur le dernier morceau du disque, il est écrit : « L’univers, c’est les planètes et la Terre, / la noirceur et la lumière. / L’univers, c’est moi et toi et tout ce qui existe autour. / Faut remplir l’univers avec l’amour ». Sur la chanson Tigre en ville on peut aussi lire « Depuis ma toute petite enfance, / J’ai fantasmé à me promener dehors. / De l’autre bord des barres de ma prison, / De m’amuser abondamment. »

Avec l’aide et la « sensibilité » de Marc Beaulieu, le projet s’est véritablement concrétisé. Les voix ont été enregistrées au studio-maison de Zachary Richard : « Depuis Cap Enragé, je travaille ainsi, dans ce second appartement que j’ai transformé en atelier […] Pour J’aime la vie, j’ai sorti la voix du carcan des autres instruments. Elles ont été livrées seulement sur une guitare et sur de simples rythmes de tambour. C’est donc la voix qui détermine le rythme et non l’inverse. La voix a ensuite été améliorée et les autres instruments (basse, guitares, harmonica, violon, mandoline, accordéon, percussions) ajoutés. Nous avons fait les arrangements couche par couche en recrutant d’autres musiciens. »

Bien qu’il ait sa vie en France, Zachary Richard tente de trouver une place à Émile dans certains spectacles à venir. Parce qu’après tout, il a été en quelque sorte le cœur et l’espoir de ce projet, comme raconte le papillon de la première chanson de l’album.

«J’aime la vie» sera disponible partout dès le 15 octobre.

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