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La « Maladie d'amour » de Jimmy Hunt (ENTREVUE)

La « Maladie d'amour » de Jimmy Hunt (ENTREVUE)
Courtoisie

Jimmy Hunt flirte de nouveau avec l’amour. Le chanteur montréalais nous entraîne encore dans ses histoires fabulées de seins, de conquêtes sensuelles et de douceurs charnelles. Denise, Marie ou Marie-Marthe, ces femmes qu’il aime à visiter dans ses chansons, sont également de retour. Au cabaret du Mile-End de Montréal, mercredi soir, le talentueux guitariste et auteur proposait sur scène son nouvel album Maladie d’amour. Un jour avant, nous le rencontrions dans un café de l’Avenue du Parc, le soleil plein la face.

« Certains disent que le disque est très différent [du précédent]. Moi, je ne trouve pas. C’est pas mal dans la continuité. Il est juste plus travaillé, résultat d’une plus longue période en studio », lance-t-il en souriant, une longue mèche frisottée lui découpant le visage.

« En plus, un retard dans la production a fait en sorte que nous avons repoussé la sortie de l’album à l’automne, prévue au départ pour le printemps 2013. Avec du recul, je suis bien content. J’ai eu plus de temps pour retourner en studio après le mois passé dans un chalet de Saint-Élie-de-Caxton. J’ai changé des détails qui me chicotaient et ça été très payant. Des détails subtils parfois, mais qui font la différence. On a par exemple retravaillé la fin de Marie-Marthe. »

Mentionnons d’ailleurs ce passage musical fort réussi avec ses claviers psychédéliques et ses riffs de guitare dramatiques.

Le corps

Amour immortel, mais plus rêvassé qu’inéluctable, esquisse de l’amant « aux commandes de seins ronds », nuits d’effluves charnels, vapeurs de désirs, abandon au sensuel, Jimmy Hunt à cette griffe singulière qui le distingue de ses confrères québécois. Et le phrasé un brin plus soigné. Les thèmes empruntés et l’attitude peuvent s’apparenter aux écrits de Yann Perreau, mais l’ambiance générale diffère. La dégaine arrogante, désinvolte, charmante et quasi romantique est particulière chez celui qui chante « un nouveau corps c’est si beau ». Cette attitude définit même le chanteur qui semble arrivé là où nous l’attendions vraiment. Un pop folk-rock séduisante et vivante qui illustre bien l’homme amoureux de l’amour ou encore le rêveur séduit par la séduction.

« En effet, je joue beaucoup avec le décalage entre moi et le personnage du chanteur, raconte Jimmy Hunt. Je joue entre deux pôles. C’est plus charnel que sentimental. C’est clair que cet album est moins autobiographique et plus inventé. C’est plus suggestif. Mon approche est moins romantique dans l’écriture. Je parle d’amour, mais surtout dans son aspect physique. J’essaie de me faire différent également au niveau de la musique. Je vais chercher des étranges, des musiciens québécois qui ont une approche artistique moins véhiculée. C’est le cas de Christophe qui trouve des sons vraiment trippants. »

Maladie d’amour nous plonge dans le même univers que son premier opus, mais avec une musique plus aboutie. Les arrangements signés Christophe Lamarche-Ledoux (Organ Mood, Rock Forest) sont vraiment originaux. Il faut entendre le délire de la pièce Au-dessus du monde pour s’en convaincre. Le guitariste et réalisateur Emmanuel Ethier, a également fait du fichu de beau travail. Ethier c’est le pot qui accompagne Hunt depuis les débuts de sa carrière solo, à savoir celle après son expérience avec le groupe Chocolat, qui en passant, pourrait revenir sur scène prochainement, selon Jimmy Hunt (oh, hé, petit scoop ! À suivre).

En chair et en os

Maladie d’amour est un disque d’autant plus convaincant qu’il se présente mieux sur scène. Moins plat et moins ennuyant à la longue sur les planches que sa première tentative. Les paroles et les arrangements de l’album se prêtaient moins au spectacle, de l’avis même du chanteur.

Cette fois-ci, la formule rock band sert parfaitement le chanteur et ses compositions. Au cabaret du Mile-End, rempli, la proposition a grandement plu aux spectateurs. Pour l’occasion, Hunt a offert une sorte de spectacle-lancement qui se voulait davantage un concert complet qui incluait toutes les nouvelles pièces. Les musiciens invités - Emmanuel Éthier (guitare), José Major (batterie), François Lafontaine (claviers) et Maxime Castellon (basse) -, ont été excellents.

« C’est un spectacle plus intense, plus énergique. C’est intentionnel. J’ai coupé dans les textes pour laisser de la place aux musiciens. Ça rocke par moments. Ça coule mieux », a souligné Jimmy Hunt en entrevue.

L’artiste donnera plusieurs concerts durant l’automne.

Bon buzz musical. Belle maladie mentale.

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