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Greenpeace manifeste à Montréal et Toronto en appui aux militants canadiens arrêtés pour piraterie en Arctique

Greenpeace manifeste en appui aux militants canadiens arrêtés pour piraterie
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MONTREAL - La mère du Montréalais Alexandre Paul, un militant de Greenpeace accusé de piraterie par la Russie, a espoir que son fils soit relâché après les deux mois de détention préventive qu'il purge présentement et qu'il évite ainsi une peine qui pourrait aller jusqu'à 15 ans d'emprisonnement.

Nicole Paul prenait part à une vigile organisée par le groupe environnemental Greenpeace qui a réuni environ 80 personnes samedi soir autour de l'installation «Mégaphone», au centre-ville de Montréal. L'événement avait pour but de dénoncer les accusations «disproportionnées» qui pèsent sur 30 militants de Greenpeace détenus en Russie et accusés de piraterie, dont fait partie Alexandre Paul.

En entrevue avec La Presse Canadienne, Mme Paul a affirmé trouver démesurées les accusations qui pèsent sur son fils, âgé de 35 ans, pour avoir voulu «éveiller les consciences des gens et dénoncer les abus face à l'environnement».

Bien qu'habituée de voir son fils prendre part à des actions environnementales à l'internationale, elle est inquiète du sort de son fils, à qui elle n'a pas parlé depuis un mois.

«J'aimerais recevoir au moins un appel ou un email, c'est ça qui me rassurerait», a-t-elle confié.

«L'ambassade du Canada en Russie va le voir tous les jours et ils disent qu'il va bien. Je n'en sais pas plus. Quand j'ai demandé à la dame d'Ottawa des nouvelles d'Alexandre particulièrement, elle m'a répondu: 'Moi, ma tâche c'est qu'il ait de la nourriture, de la chaleur et un avocat, mais ça se limite à ça'», a rapporté Mme Paul.

Jean-François Lisée, ministre québécois des Relations internationales et responsable de la métropole, s'est déplacé pour appeler les autorités russes à faire preuve de clémence à l'endroit d'Alexandre Paul.

«La légalité de l'arrestation est douteuse et, surtout, l'accusation de piraterie, qui comporte une possibilité de détention de 15 ans, est clairement exagérée», a-t-il déclaré dans un discours. «Le gouvernement du Québec appelle les autorités russes à modifier l'accusation, si elles veulent en porter une, et à faire preuve de clémence».

Le 18 septembre, à la suite d'une action sur la plateforme pétrolière de la compagnie Gazprom, dans l'Arctique, visant à attirer l'attention sur les conséquences de l'exploitation pétrolière, 28 activistes membres de Greenpeace, un photographe et un vidéaste ont été arrêtés par les autorités russes, dont deux Canadiens, M. Paul et l'Ontarien Paul Ruzycki.

Présentement détenus dans une prison de Mourmansk, dans l'extrême nord-ouest de la Russie, ils risquent une peine maximale de 15 ans de prison.

Le responsable de la campagne Climat-Énergie et Arctique de Greenpeace Canada, Patrick Bonin, a pour sa part appelé le gouvernement canadien à «sauter dans la mêlée» pour faire libérer les deux Canadiens.

«On s'attend à ce qu'il fasse comme les Pays-Bas, comme l'Europe, et qu'il exige des réponses de la Russie à savoir pourquoi deux Canadiens sont encore détenus et pourquoi on les accuse de piraterie, car ce sont des accusations sans fondements, sans base légale», a-t-il déclaré à La Presse Canadienne.

«Ce ne sont pas des gens violents, ils n'ont aucun outil pour faire de la violence et aucun intérêt mercantile, ce qui sont les pré-requis de la loi russe pour faire de la piraterie», a défendu M. Bonin.

Dans un communiqué de presse, Greenpeace rapporte que, selon l’article 227 du Code criminel russe, «la piraterie se définit comme 'une attaque sur un navire qui se trouve en mer ou sur un fleuve, dans le but de s’approprier des biens d’autrui, perpétrée avec violence ou se servant d’une menace d’avoir recours à la violence'».

L'organisme soutient que le président russe Vladimir Poutine a lui-même exprimé qu'il ne s'agissait pas de piraterie.

Le ministre Lisée a affirmé être en contact avec les services consulaires canadiens et qu'il faisait pression sur Ottawa. Il a dit qu'il avait l'intention de parler avec le ministre des Affaires étrangères John Baird dans les prochains jours.

«Ça fait quand même deux semaines déjà qu'(Alexandre Paul) est emprisonné pour un geste qui, peut-être était illégal, mais deux semaines pour avoir tenté de poser une affiche, ça me semble suffisant», a-t-il fait valoir.

M. Bonin a aussi profité de la présence de M. Lisée à la vigile pour interpeller le gouvernement du Québec à jouer un rôle dans la lutte contre les changements climatiques.

«Le gouvernement du Québec s'est déjà engagé à réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre, s'est donné un objectif ambitieux de réduire de 30 pour cent notre consommation de pétrole d'ici 2020, objectif qui, je le précise, devra être accompagné d'un plan...», a-t-il commencé, avant d'être interrompu par M. Lisée qui a dit: «Lundi».

Le gouvernement du Québec doit dévoiler lundi la politique «objectif emploi».

Greenpeace a également tenu samedi des rassemblements à Toronto et dans plusieurs pays du monde, dont l'Angleterre et le Brésil.

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