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«On dirait que je vous ai manqué»: l'ancien maire de Montréal Camillien Houde revit

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Archives de la Ville de Montréal

Au moment où Montréal est plongé en pleine campagne à la mairie, le biographe et romancier Robert W. Brisebois saisit l’occasion pour lancer une biographie sur un des hommes politiques les plus aimés de son époque : l’ancien maire de Montréal, Camillien Houde. Un livre à lire pour, entre autres, découvrir une page d’histoire de Montréal.

Intitulé On dirait que je vous ai manqué, cette biographie, publiée aux Éditions Hurtubise, présente les faits d’armes d’un homme politique aux talents d’orateurs hors pair. «Camillien Houde était une bête de scène, il savait comment parler aux foules et aux gens de Montréal», explique l’auteur.

Maintenant retraité, Robert W. Brisebois a eu la chance de croiser et d’entendre sans doute le dernier discours de l’ex-maire de Montréal, le 15 juin 1956. À l’époque, même s’il avait quitté la mairie de Montréal depuis un certain temps, Camillien Houde réussissait encore à soulever et faire déplacer les foules, se souvient le biographe.

«Il était à la retraite depuis trois ans. Il était présent pour un discours avec d’autres hommes politiques. Au moment où il s’est avancé pour prendre la parole, il a dit à la foule : “On dirait que je vous ai manqué”, se rappelle l’écrivain. J’étais jeune et ces mots m’ont marqué.»

Un homme du peuple

Issu de la classe ouvrière, Camillien Houde travaillait dans un magasin d’électroménagers au moment où il a décidé de se lancer en politique. Une décision influencée par sa femme, explique Robert W. Brisebois.

«C’est sa femme qui lui a dit : “Camillien, tu devrais t’intéresser à la chose publique”. Ce n’est pas quelques choses qui l’intéressait personnellement au départ», relate le biographe.

Le politicien avait fait ses premiers pas en politique à titre de député conservateur de Sainte-Marie, et après comme chef du Parti conservateur du Québec. Il est devenu maire de Montréal lors de la Grande dépression dans les années 1920. Une époque difficile pour les citoyens de la métropole, aux prises avec la famine, souligne le biographe. Camillien Houde aura occupé le poste de maire pendant environ 18 ans, de 1928 à 1932, de 1934 à 1936, 1938 à 1940 et de 1944 à 1954.

Parmi ses grandes réalisations, on lui doit notamment le Jardin botanique.

«Camillien Houde n’était pas un politicien comme les autres. Il était avant tout maire des gens de Montréal. Il était leur maire. Il disait : “mon peuple” et “ma ville”. Sa femme, Georgette Falardeau, en temps de crise, allait distribuer des bouchées de pain dans les quartiers ouvriers de la métropole, décrit l’auteur. On ne verrait plus ça aujourd’hui.»

«Le climat général était propice pour être proche des gens. Les citoyens venaient même à l’hôtel de ville chercher des vêtements », poursuit l’auteur.

Matricule 694

Parmi les points marquant de sa vie, le biographe estime que les quatre années que l’ancien maire de Montréal a passées dans les camps de concentration, pendant la Deuxième Guerre mondiale, ont sans doute marqué tant ses valeurs que son rapport aux gens et à la politique.

Un emprisonnement à cause de sa prise de position publique contre la conscription, rappelle l’auteur. «Il n’a jamais eu de procès. Il a été libéré le 16 août 1944. Quand il est arrivé à Montréal, à la gare Windsor, une foule immense s’était déplacée pour l’accueil», décrit le biographe.

À savoir si Camillien Houde serait fier de ce que Montréal est devenu, le biographe reste mitigé : «Il ne se reconnaîtrait plus dans cette ville. Il ne sentirait plus les classes moyennes et son peuple.»

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