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«Hans Was Heiri» à la TOHU : le meilleur et le pire des montagnes russes (PHOTOS/VIDÉO)

«Hans Was Heiri» à la TOHU : le meilleur et le pire des montagnes russes (PHOTOS/VIDÉO)
Courtoisie

Peu de temps après des arrêts à Londres et Paris, les Suisses Martin Zimmermann et Dimitri de Perrot débarquent à Montréal avec leur attirail et leur équipe de performeurs des grandes occasions. Bien que leur monde imaginaire semble inépuisable de folies et de splendeurs, l’absence de courbe dramatique du spectacle Hans Was Heiri les empêche de s’imprégner dans notre esprit comme les rois du théâtre-cirque qui leur sert de terrain de jeu.

Les créateurs de Hans Was Heiri ne racontent aucune histoire et ne tissent aucun réel fil conducteur au spectacle. Une trame de fond englobe tout au plus les multiples tableaux qui défilent sous nos yeux. L’idée maîtresse de leur œuvre se résume à cette ressemblance étonnante qui regroupe les êtres humains, malgré les efforts que font ceux-ci pour se démarquer, dans un monde où la recherche d’équilibre est la quête la plus répandue.

Afin de mettre leur propos en images et en mouvements, Zimmermann et de Perrot travaillent avec un groupe d’artistes possédant probablement la plus grande concentration de talent artistique qui nous ait été donné de voir depuis longtemps. Non seulement savent-ils à la fois danser, chanter, réaliser des acrobaties et jouer la comédie, mais ils le font tous avec grand, grand talent.

Sur les rythmes d’un DJ qui improvise en retrait sur scène, ces hommes et ces femmes entrent sur scène sous les bruits enregistrés lors de l’arrivée des spectateurs, qui ont tous les mêmes réflexes en prenant possession de leur siège. Les polyvalents acrobates se cachent un bref instant derrière des marionnettes qui détruisent une bonne partie des piques et des barrières qui les entourent. Ils se réfugient derrière des cadres de portes en mouvance et observent l’une des leurs s’agripper au cadre, en se mouvant avec des talents inouïs de contorsionnistes, telle une brise de vent d’automne qui refuse d’entrer dans une petite boîte.

La symbolique de la conformité, tant dans son attrait que dans son refus, atteint son paroxysme lorsqu’est dévoilé un énorme cube pivotant, séparé en quatre appartements. Soudainement plongés en plein chaos, les « personnages » tentent de survivre à cette épreuve rotative en testant leur équilibre, en passant à travers les murs, en s’agrippant où ils peuvent et en s’adaptant au meilleur de leurs capacités.

Plusieurs images fortes ressortent de la première moitié de Hans Was Heiri, malgré une impression de lenteur dans le déroulement. Viennent alors quelques tableaux plus intenses, comme l’appel à l’aide d’un gentil barbu qui chante des extraits de « I’m Calling You » de Bagdad Café avec une vérité pure, quelques minutes avant de caricaturer les séances de yoga et leur quête de zénitude : l’entraîneur à moitié nu qui donne une nouvelle définition au mot « extravagance », les mouvements dos cambrés-dos courbés poussés à l’extrême et plusieurs autres pitreries qui font mourir de rire les spectateurs.

Hans Was Heiri est bourré d’éclats de génie, mais la gradation inexistante de la mise en scène plombe le spectacle à plus d’une reprise et donne l’impression aux spectateurs d’avoir affaire à des montagnes russes : un rythme en dents de scie, plusieurs émotions fortes et la conviction que ces belles idées auraient mérité un manège plus élaboré.

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«Hans Was Heiri» à la TOHU

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