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Le député Éric Caire veut savoir où Boisclair s'approvisionnait en cocaïne

Éric Caire veut savoir où Boisclair s'approvisionnait en cocaïne
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QUÉBEC - Le député de la Coalition avenir Québec (CAQ) Jacques Duchesneau a refusé de se rétracter, jeudi, à la suite d'allégations sur la consommation de cocaïne de l'ex-chef Parti québécois André Boisclair.

M. Duchesneau a répété que M. Boisclair, maintenant délégué général du Québec à New York, doit faire la lumière sur une promesse de subvention de 2,6 millions $, faite quatre jours avant les élections d'avril 2003, pour un projet de rénovation d'une église à Montréal.

«Je ne me rétracte pas, je garde mon droit de poser des questions, et on veut obtenir des réponses», a-t-il dit.

M. Duchesneau en a rajouté, jeudi, en demandant cette fois à quelle source s'approvisionnait M. Boisclair lorsqu'il consommait de la cocaïne.

«Mais où achetait-il sa drogue en 2003, lorsqu’il était ministre? Où? Société des alcools du Québec?», a-t-il demandé, moqueur.

M. Duchesneau a rappelé que l'entreprise de construction LM Sauvé, promoteur du projet de rénovation, appartenait à un ami de M. Boisclair, Paul Sauvé, qui a ensuite affirmé qu'elle avait été infiltrée par les Hells Angels, en 2006.

«Mais est-ce que c'est seulement M. Sauvé qui lui a fait le contact avec les Hells? Je ne le sais pas. On va poser des questions», a-t-il dit.

Le député caquiste a soulevé la colère de l'ex-chef péquiste, mercredi, en établissant un lien entre sa consommation de cocaïne passée et sa décision de soutenir financièrement la rénovation de l'église St. James.

Malgré une demande auprès de son avocat, il n'a pas été possible de savoir, jeudi, si M. Boisclair déposera une poursuite après le refus de M. Duchesneau de se rétracter.

Lors d'un point de presse en compagnie de son chef, François Legault, M. Duchesneau a insisté sur l'importance que M. Boisclair soit entendu publiquement afin de dissiper l'hypothèse qu'il aurait pu être forcé d'accorder une subvention à une entreprise infiltrée par le crime organisé.

«Est-ce que M. Boisclair a eu des pressions indues pour donner, a-t-il laissé tomber. Parce que c'est inhabituel. Demandez à d’anciens ministres ou des gens qui ont plus d’expérience que moi, ça ne se fait pas, à quatre jours d’une élection, d’émettre une subvention comme celle-là. Donc, c'est une question légitime.»

Lors de la course à la direction du PQ, en 2005, M. Boisclair a admis avoir consommé de la cocaïne, un sujet qui avait plombé sa campagne sans toutefois l'empêcher d'être élu chef.

M. Legault a exprimé jeudi sa confiance envers le jugement de M. Duchesneau et il a dénoncé le geste de M. Boisclair, pour qui il a fait campagne lors de l'élection de 2007, alors qu'il était député du PQ.

«Jacques Duchesneau a posé des questions, a-t-il dit. La vérité finit toujours par se savoir, mais ce sont des questions pertinentes.»

M. Legault a refusé toutes les questions concernant la campagne électorale qu'il a faite aux côtés de M. Boisclair, deux ans après qu'il eut avoué sa consommation de drogue.

Le chef caquiste a répété qu'avoir su que M. Boisclair avait promis une subvention à un ami aussi près d'une échéance électorale, la situation aurait été différente.

«Je l’aurais dénoncée, je ne l’aurais pas acceptée, a-t-il dit. (...) Je ne savais pas qu’André Boisclair avait donné une subvention de 2,6 millions $ à un ami personnel.»

Le PQ s'est empressé de faire circuler une lettre signée par M. Legault à l'époque où il était ministre de la Santé, dans laquelle, deux semaines avant le scrutin de 2003, il autorisait la confection de plans et devis d'un projet de 14 millions $.

Le chef caquiste a rejeté les questions sur ce sujet aussi, en faisant valoir que le projet ne bénéficiait pas à un proche, comme dans le cas de M. Boisclair qui aurait indirectement favorisé l'entreprise de son ami Paul Sauvé.

«Je n’ai jamais donné d’argent du gouvernement à un ami», a-t-il dit.

En Chambre, M. Legault a réclamé en vain que Mme Marois condamne la décision de M. Boisclair. Pour mettre en perspective les attaques de M. Duchesneau, M. Legault a rappelé que Mme Marois avait elle-même déjà évoqué les frasques de M. Boisclair, durant la course à la direction de 2005 où elle l'affrontait.

«On se souvient tous que la première ministre, durant la course au leadership, a tenu à peu près les mêmes propos que le député de Saint-Jérôme, a-t-il dit. On se souvient tous de sa phrase assassine: 'Il faut être inattaquable'».

Alors que le chef caquiste réclamait, tout comme M. Duchesneau la veille, la suspension temporaire de M. Boisclair pour faire la lumière sur la promesse de subvention, le ministre des Relations internationales, Jean-François Lisée, a minimisé la valeur de l'engagement.

«Nous pourrions présenter ici des lettres de plusieurs ministres, de l’ancien premier ministre Jean Charest, dans les jours qui précèdent le déclenchement d’une élection, où ils indiquent qu’un certain nombre de dossiers qui étaient pendants sont admissibles», a-t-il dit.

Plus tôt, le député libéral Robert Poëti a déclaré qu'une commission parlementaire pourrait entendre M. Boisclair concernant la subvention.

«Qu'il vienne s'expliquer à l'Assemblée nationale. Il nous représente à New York, qu'il vienne en commission parlementaire, qu'il vienne nous expliquer ça ou minimalement qu'il vous l'explique aux médias», a-t-il dit.

Sans préciser le forum, M. Duchesneau a lui aussi pressé M. Boisclair de répondre publiquement aux questions.

«Je pense que c'est notre droit le plus légitime, quand on est un parlementaire, de poser des questions, a-t-il dit. Que M. Boisclair vienne répondre!»

À New York, jeudi, un porte-parole de M. Boisclair a indiqué qu'il n'accordait aucune entrevue.

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