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La charte des valeurs et l'économie au coeur de la rentrée politique à Québec

La charte des valeurs et l'économie au coeur de la rentrée politique à Québec
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La session automnale a commencé mardi à l'Assemblée nationale, à Québec, en plein débat entourant la Charte des valeurs québécoises.

Avant le début de la période des questions, le président de l'Assemblée nationale, Jacques Chagnon, a invité les députés au respect des personnes et des idées.

Le chef de l'opposition officielle, Jean-Marc Fournier, a entamé la période des questions en demandant à la première ministre de « laisser tomber » le projet (de charte des valeurs québécoises, NDLR) qui « divise » les Québécois et de s'occuper de ce qui les unit : « l'économie ».

Ironique, M. Fournier a déclaré que les « signes ostentatoires », en montrant les manchettes des journaux, sont les pertes d'emplois et les coupes dans les services publics.

La réponse de la première ministre Pauline Marois a été brève. Elle a avancé que son gouvernement a ouvert le débat, qui doit « se tenir sereinement », pour « bien vivre ensemble » sur la base de « règles communes ».

Sur les questions économiques, la première ministre a rétorqué que son équipe gardait le cap. Elle a assuré que le gouvernement atteindra la cible des dépenses publiques et qu'elle continue de faire le ménage dans les finances publiques. Elle a également affirmé qu'il y a eu plus de création d'emplois que ce qui a été prévu par le gouvernement précédent.

Le chef du deuxième groupe d'opposition François Legault a demandé à Mme Marois de déposer un projet de loi pour baliser les accommodements religieux rapidement pour passer au débat sur l'économie.

La première ministre a répondu qu'elle croit à la nécessité d'un débat sur « le vivre ensemble » à l'instar d'autres pays dans le monde.

Des femmes voilées ont assisté à l'ouverture de la session parlementaire pour exprimer leur opposition au projet de la charte des valeurs.

Un projet de loi pour Mégantic

Par ailleurs, le ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, a annoncé le dépôt d'un projet de loi portant sur un Programme particulier d'urbanisme pour la ville de Lac-Mégantic. Ce projet de loi donne des pouvoirs particuliers à la municipalité de démolition et d'expropriation en vue de la reconstruction des zones touchées par la tragédie du 6 juillet dernier.

Le projet de loi prévoit le report de l'élection municipale à 2015.

Lisée défend la charte

Mardi matin, le ministre responsable de la région de Montréal, Jean-François Lisée, a défendu la position du gouvernement concernant la charte des valeurs. Il a tenté de calmer les passions suscitées par le débat au Québec et a soutenu que le gouvernement fera preuve de souplesse.

Lundi, le ministre Drainville a soutenu que le débat allait bon train et que le site Internet dédié au projet de charte des valeurs avait déjà reçu plus de 80 000 visites en moins d'une semaine.

En fin de journée, le Parti québécois a également mis sur son site web un jeu-questionnaire destiné à comparer les arguments évoqués par les opposants à la Charte des valeurs québécoises à ceux émis à la fin des années 1970 pour dénoncer l'instauration de la Charte de la langue française.

Lundi, le ministre Pierre Duchesne a invité Philippe Couillard à se faire élire rapidement pour venir débattre du sujet au Parlement, accusant celui-ci de vouloir délibérément provoquer une crise sur la question des signes religieux ostentatoires.

La Coalition avenir Québec (CAQ) suggère pour sa part de proscrire les signes religieux chez les employés représentant l'autorité de l'État comme les policiers, les juges, les procureurs, en plus des enseignants du primaire et du secondaire. La proposition caquiste est cependant plus « modérée » que celle du gouvernement Marois en ce sens qu'elle n'étend pas l'interdit à l'ensemble des fonctionnaires.

Le parti de gauche Québec solidaire, qui compte deux députés à l'Assemblée nationale, s'oppose aussi au projet de charte des valeurs québécoises du gouvernement Marois.

Dossiers chauds pour les libéraux

Par ailleurs, le PLQ devra jongler avec deux dossiers chauds qui risquent d'éclipser, ne serait-ce que temporairement, le débat autour de la charte des valeurs : la perquisition de l'Unité permanente anticorruption effectuée dans la plus grande discrétion cet été dans ses bureaux de la rue Waverly, à Montréal, et la lettre envoyée par le député Pierre Marsan à l'Association sépharade de la banlieue ouest de Montréal évoquant le rôle des libéraux dans l'attribution « de généreuses contributions » et d'un « permis de garderie » à la communauté juive sous le règne de Jean Charest.

Réagissant à ces informations en avant-midi, le chef du PLQ, Philippe Couillard, a tenu à affirmer qu'il tenait à ce que toute personne ayant agi de façon illégale réponde de ses actes, mais qu'il ne commenterait pas la perquisition. Il a par ailleurs qualifié la lettre de Pierre Marsan d'« inacceptable et inappropriée ».

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