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Soccer: L'Afghanistan champion d'Asie du Sud accueilli en héros à Kaboul après un rare triomphe

L'équipe de foot afghane accueillie en héros à Kaboul après un rare triomphe
Facebook/SAFF Championship

Des milliers d'Afghans ont accueilli en héros jeudi à Kaboul les joueurs de la sélection nationale de football qui ont déclenché une rare vague d'allégresse dans un pays en proie à des violences quotidiennes en remportant la veille la Coupe d'Asie du Sud. Arrivés à l'aéroport de Kaboul dans la matinée, les joueurs ont rejoint le stade Ghazi où ils ont été accueillis par les vivats de plusieurs milliers de supporteurs, à qui ils ont présenté leur tout nouveau trophée, a constaté un photographe de l'AFP.

L'Afghanistan n'a pas l'habitude de briller dans les compétitions sportives. Depuis près de douze ans, c'est plutôt dans l'art de la guerre qu'elle s'est illustrée. Entre civils tués, opérations militaires et groupes terroristes, l'Afghanistan a vécu ce mercredi 11 septembre, soit douze ans jour pour jour après l'attentat sur les tours jumelles de Manhattan, un rare moment d'évasion grâce au football.

En effet, l'équipe nationale afghane a remporté la Coupe d'Asie du Sud, face à l'Inde (2-0) à Katmandou (Népal). Après la victoire, la foule en liesse s'est emparée des rues de Kaboul avec les habituels tirs de fusils d'assaut dans le ciel et autres concours de klaxons. Une vraie bouffée d'oxygène pour ce pays plongé dans la guerre depuis de longues années.

En août dernier, l'Afghanistan avait pu organiser son premier match international à domicile depuis dix ans. Face au Pakistan, une victoire 3-0 était venu poser la cerise sur un joyeux gâteau.

Le résumé du match face au Pakistan

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À Kaboul: cafés, restaurants et commerces ont diffusé le match

Dans un salon de thé du quartier de la vieille ville, une vingtaine de personnes sont réunies devant un écran accroché au mur. Situé à l'étage d'une maison brinquebalante, l'établissement est fait de petites estrades recouvertes de tapis rouges sur lesquels les clients s'allongent pour boire le thé, fumer des cigarettes ou du haschich. "Je suis venu ici pour voir mon frère et pour regarder le match. J'aime bien regarder le football à la télévision, en particulier le championnat anglais", explique Gholam Rasol Lala, 30 ans, fonctionnaire au ministère de la Culture.

"Ça fait du bien de penser à autre chose" qu'à la guerre

L'ouverture du score par les afghans, sur une sortie hasardeuse du gardien indien, déclenche un tonnerre d'applaudissements. Gul Raman, un habitué des lieux, apprécie: "Ils jouent très bien", dit-il, sourire aux lèvres. Un peu plus loin, un restaurant diffuse aussi le match. Le patron se frotte les mains: son établissement est bondé et les grillades, servies avec de longues frites recouvertes d'épices, partent comme des petits pains.

Faute de place à l'intérieur, des dizaines d'Afghans se sont massés devant le restaurant pour tenter péniblement d'apercevoir un bout du petit téléviseur installé au fond de la salle. Abdel Wahed, un Afghan de 21 ans, n'a pas ce problème: il a eu la bonne idée de venir regarder le match dans un magasin de... téléviseurs. La finale est diffusée sur un grand écran plat encore recouvert du plastique de protection. "Si on gagne, ça va être une fête incroyable", pronostique le jeune homme. "Ce pays est en guerre depuis trois décennies, ça fait du bien de pouvoir penser à autre chose de temps en temps", confie le jeune homme, fan du FC Barcelone.

À Katmandou, les Afghans, retranchés dans leur camp après avoir marqué un deuxième but, résistent tant bien que mal au siège de l'équipe indienne. Les joueurs "ont lutté pour en arriver là, pour faire en sorte que le nom de l'Afghanistan soit connu pour autre chose que pour la guerre et les attentats", lâche Abdul Salam, un étudiant en quatrième année de médecine.

Dans la rue, les sirènes tonitruantes des klaxons commencent à retentir, des groupes de supporteurs se rassemblent spontanément en brandissant le drapeau afghan. Une scène habituelle dans les villes occidentales, mais si rare en Afghanistan, pays en proie à une violente insurrection des fondamentalistes talibans.

Les joueurs de la sélection nationale devraient probablement rentrer en héros en Afghanistan. Ils seront également un peu plus riches: le gouvernement a promis d'offrir un appartement à chacun d'entre eux en cas de victoire. Plutôt intéressant, dans un pays où les joueurs professionnels sont payés 9 dollars par jour...très loin du salaire du Portugais Cristiano Ronaldo qui gagne près de 35 000 $ par jour!

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