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Mairie de Montréal - Denis Coderre: Une ville intelligente, mais à quel prix?

Denis Coderre: Une ville intelligente, mais à quel prix?
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Denis Coderre veut faire de Montréal une ville «intelligente» avec le Wi-Fi pour tous, des applications pour les téléphones intelligents et un système de téléconférence pour la cour municipale. Mais le candidat à la mairie de Montréal refuse de chiffrer son projet ou de promettre un gel de taxes.

Grand utilisateur de médias sociaux, il n'est pas surprenant que l'ex-député fédéral ait fait de la «ville intelligente» un de ses premiers engagements électoraux. Son site Web définit la «ville intelligente» comme l'utilisation de «la technologie pour offrir de meilleurs services».

Ainsi, Denis Coderre souhaite mettre en place un système de vidéoconférence qui relierait les arrondissements et la ville-centre. Les Montréalais pourraient notamment l'utiliser pour contester un constat d'infraction sans se déplacer au centre-ville. «Tu te mets devant la caméra, tu plaides ta cause et le juge prend ta cause en délibéré», illustre Denis Coderre.

Autre exemple, une application pour téléphones intelligents permettrait aux citoyens de prendre une photo géolocalisée d'un nid-de-poule et de l'envoyer à la Ville pour le faire combler.

Denis Coderre souhaite également installer le Wi-Fi partout dans la ville et fournir l'accès au réseau cellulaire dans l'ensemble du métro de Montréal.

La «ville intelligente» serait au coeur d'une administration Coderre. «L'utilisation des technologies de l'information a un impact direct sur la transparence, sur le fonctionnement [de la Ville] et sur la relation entre le citoyen et l'institutionnel», argue-t-il.

Denis Coderre refuse toutefois de chiffrer le coût de son projet de ville intelligente. «On va étudier ça, mais déjà d'avoir la volonté politique de faire partie des grands, c'est déjà un pas majeur», dit-il.

Le candidat affirme qu'il fera connaître le coût «avant ou après» l'élection du 3 novembre 2013. «Ça va être un livre vivant, dit le candidat. Il n'y aura jamais de surprises, je vais toujours donner l'heure juste aux gens. C'est ma marque de commerce.»

De la même façon, Denis Coderre refuse de s'engager à geler les taxes des Montréalais. Il craint d'avoir des «surprises» en ouvrant les livres de la Ville. «On va regarder les chiffres, on va prendre les décisions la journée où je serai élu», dit-il. Chose certaine, il n'envisage pas l'option des péages. «Je ne suis pas chaud à ça», dit-il.

Collusion

Pour tourner la page sur les scandales de collusion et de corruption à la Ville de Montréal, Denis Coderre veut créer un poste d'inspecteur général doté d'un pouvoir de mener des enquêtes. Celui-ci relèverait directement du conseil municipal. «De façon inopinée, il pourra scruter les contrats où il observe des extras», explique-t-il.

«L'AMF n'a pas la capacité de tout gérer, de tout vérifier», ajoute Denis Coderre au sujet de l'accréditation des entreprises par l'Autorité des marchés financiers. L'inspecteur général sera donc doté d'un département de vérification pour accréditer les soumissionnaires. «Il pourra travailler avec l'UPAC, l'EPIM et tous les corps policiers», dit Denis Coderre.

S'ajoute à cela une rotation aux deux ans des hauts fonctionnaires responsables des contrats. Ceux-ci devront également obtenir une habilitation de sécurité, comme pour un ministre.

Une administration Coderre aurait également moins recours à la sous-traitance. «On va professionnaliser davantage la fonction publique, dit Denis Coderre. Les cols bleus pourront faire des travaux publics, la surveillance, l'ingénierie, l'architecture, etc.» Les travaux de la commission Charbonneau ont démontré que l'absence d'expertise au sein de la fonction publique a facilité la collusion, notamment en raison de la complicité des firmes d'ingénierie.

Financement en question

Impossible de rencontrer Denis Coderre sans lui demander de réagir à une dépêche de la Presse Canadienne qui révèle que les individus et les entreprises ciblées par l'UPAC ont été très généreux avec le Parti libéral du Canada. La circonscription de Bourassa, dont il était le député, a été la deuxième en importance pour les dons reçus, juste après Outremont.

«Il n'y a jamais rien eu [d'illégal], insiste Denis Coderre. Je n'ai pas une machine comme dans Rapport minoritaire pour dire tu me donnes 100$, mais dans 100 ans tu vas faire partie de la commission. Est-ce qu'on rend les gens coupables par association?»

L'ex-député affirme également qu'il n'a jamais «retourné d'ascenseur» à la suite d'un don à son parti. «Comme ministre de l'Immigration et comme ministre junior des Sports, je n'ai jamais donné de contrats à personne. Non seulement il n'y a pas eu de retour d'ascenseur, il n'y avait pas d'ascenseur.»

On sent Denis Coderre agacé de devoir répondre à ces allégations. «Je trouve qu'on dérape, lance-t-il. Mes adversaires n'ont pas nécessairement eu des bonnes semaines dernièrement, là ça fait oeuvre de diversion.»

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