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RBC quitte l'Uruguay après une saisie dans ses bureaux

RBC quitte l'Uruguay après une saisie dans ses bureaux
CP

La Banque royale du Canada (RBC) quittera l'Uruguay à la fin du mois d'octobre après une perquisition dans ses locaux au début de l'été.

En juin dernier, un juge uruguayen avait ordonné la saisie des ordinateurs et des archives de la banque à Montevideo, répondant ainsi à une demande du juge argentin Norberto Oyarbide dans le cadre d'une enquête sur le blanchiment d'actifs impliquant des joueurs de soccer.

Visiblement courroucée par ces saisies, la RBC a annoncé le 15 août dernier qu'elle fermerait ses bureaux en Uruguay le 31 octobre, invoquant poliment « un changement stratégique de ses activités » dans la région.

Interrogée par l'agence Bloomberg il y a deux semaines, le porte-parole de la banque basée à Toronto Aishling Cullen a assuré que l'institution « collaborait avec les autorités » et souligné qu'aucune accusation n'avait été déposée contre elle.

L'image de la « Suisse de l'Amérique du Sud » écornée

La décision de RBC est un coup dur pour l'Uruguay, mais constitue, selon les experts, le prix à payer pour donner des gages de transparence.

Plusieurs voix se sont en effet élevées sur la manière dont ont été menées les saisies, qui ont mis en péril le sacro-saint secret des données, notamment celles des détenteurs de comptes dans cette banque non visés par la justice.

Le secret bancaire a permis à l'Uruguay, parfois surnommé la « Suisse de l'Amérique du Sud », d'attirer de nombreux capitaux étrangers. Les services financiers, qui représentent entre 8 et 12 % du PIB depuis 20 ans, sont un des piliers de l'économie locale.

Selon l'actuel directeur de l'Association des banques privées d'Uruguay, Julio De Brun, cette perquisition a érodé l'image du pays auprès des banques, notamment car « les informations sur des clients qui n'étaient pas visés par l'enquête ont été compromises ».

Parmi ces clients se trouvent plusieurs particuliers argentins qui placent leur argent en Uruguay dans des institutions étrangères leur offrant des facilités de transferts en Europe.

Le vice-président uruguayen, Danilo Astori, a concédé que le départ de RBC n'était « pas une bonne nouvelle pour le prestige du pays », mais son vice-ministre de l'Économie a affirmé que des perquisitions ponctuelles avaient aussi pour effet de valoriser les efforts du pays pour améliorer la transparence financière.

Le président du Secrétariat national anti-blanchiment, Carlos Diaz, acquiesce. « Un des reproches que l'on a fait à l'Uruguay est celui d'être un paradis fiscal. Le fait qu'il respecte ses engagements internationaux en faveur de la transparence, non seulement ne nuit pas à son image, mais il la renforce », affirme-t-il.

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