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Cirkopolis : la ville sombre du Cirque Éloize (VIDÉO/PHOTOS)

Cirkopolis : la ville sombre du Cirque Éloize (VIDÉO/PHOTOS)

Après avoir bourlingué en Europe et au Mexique au cours de la dernière année, la troupe de Cirkopolis, du Cirque Éloize, entreprend une grande tournée nord-américaine et s'arrêtera à Montréal, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, du 13 au 24 novembre prochain. Un point de presse avait été organisé, mardi dernier, pour donner un avant-goût de la production aux médias et en présenter les principaux artisans.

Amalgamant art circassien, théâtre et danse, dans divers tableaux conçus, entre autres, de projections vidéo et de numéros musicaux, Cirkopolis est le résultat des efforts conjoints de Jeannot Painchaud et du chorégraphe Dave St-Pierre à la mise en scène et de Robert Massicotte à la scénographie. L'œuvre exhibe une ville-usine terne et froide, en apparence imposante, où des engrenages géants et des portails sombres évincent toute individualité. Lorsque les 12 acrobates et artistes multidisciplinaires s'activeront pour défier la monotonie, l'anonymat et la solitude se briseront pour laisser place à l'audace, la fantaisie, l'humour et la couleur. On défiera ainsi l'ordinaire et dévoilera un carrefour aux frontières de l'imagination et de la réalité, de l'individualité et de la collectivité, des limites et du possible.

« C'est une ville grise, dans laquelle on se joue un peu des références d'un monde totalitaire, inspiré de ceux de Kafka ou de Brazil, a expliqué Jeannot Painchaud. Tout au long du spectacle, on suit un personnage qui atterrit dans cet univers étrange, où tout est un peu robotique, dans l'image qu'on se fait des systèmes totalitaires qu'on connaît. Ce personnage va réveiller le monde qui l'entoure, aller chercher le cœur, faire rire. C'est une quête identitaire, une quête de soi-même. »

Comme iD, dernière offrande du Cirque Éloize, Cirkopolis repose en grande partie sur la projection vidéo et sur des dessins esquissés par Robert Massicotte, scénographe, illustrateur et co-concepteur des images vidéo avec Alexis Laurence. L'ensemble, fortement inspiré de l'impressionnisme allemand du début du siècle, revêt un enrobage proche du cinéma et de la bande dessinée.

« Je suis allé en Corée du Nord et j'ai été frappé par le fait que, là-bas, il y a des buildings, mais pas de commerces ni de publicités, a souligné Jeannot Painchaud. Les édifices se commencent et se terminent de la même façon, en haut comme en bas. C'est très impressionnant. Et nous, notre personnage est à la quête de son identité dans la ville; donc, ça devait être comme ça. On est partis de cette image. Et les engrenages nous emmènent vers d'autres références cinématographiques. On a un peu l'impression d'être dans La matrice. C'est un univers déshumanisé, et l'humain doit reprendre le contrôle là-dedans. »

Précieux bâtiment

Avec ce retour en sol québécois, l'occasion s'impose, pour Jeannot Painchaud, de tracer un bilan des accomplissements du Cirque Éloize, qui roule sa bosse depuis maintenant 20 ans et semble plus dynamique et visionnaire que jamais.

« On éprouve une fierté devant le chemin parcouru et, en même temps, tout un monde s'ouvre devant nous, a détaillé le co-fondateur et co-directeur de l'institution. Pour toutes sortes de raisons, le monde du spectacle change énormément, en ce moment. La frontière entre les créateurs et les spectateurs se rétrécit de plus en plus, notamment grâce aux réseaux sociaux. Et, depuis une trentaine d'années, le cirque s'est réinventé. Nous, on essaie toujours de voir comment on peut renouveler cette forme d'art. Notre passion est intacte. À chaque promotion qui sort de l'École nationale de cirque, on voit qu'il y a toujours de nouvelles directions à emprunter, des acrobaties, des manières d'interprétation du corps. On va toujours plus loin et il n'y a pas de limites! »

Autre satisfaction pour Jeannot Painchaud, on entamera sous peu les travaux de rénovation des studios du Cirque Éloize, situés dans l'ancienne gare Dalhousie, au coin des rues Berri et Notre-Dame, dans le Vieux-Montréal. Ces murs abritaient jadis l'ancienne École nationale de cirque.

« On a eu la confirmation qu'on pourrait rester dans cet édifice pour 30 ans. On sait donc qu'on a nos locaux de création permanents. C'est là que, moi, j'ai tout appris comme étudiant. J'ai quitté, et ensuite, je suis revenu. Maintenant, le Cirque Éloize est dans l'ancienne école. Inutile de dire que je suis énormément attaché à ce bâtiment », a laissé tomber l'homme, sourire aux lèvres.

Après son passage à Montréal, Cirkopolis se rendra à New York pour trois semaines en décembre et poursuivra ensuite sa route autour du globe. L'équipe du Cirque Éloize travaille par ailleurs déjà sur une prochaine création, et deux autres concepts sont en réflexion.

Pour se procurer des billets pour Cirkopolis, on consulte le www.placedesarts.com ou on téléphone au (514) 842-2112 ou au 1(866) 842-2112.

Le Cirque Éloize en bref

- Fondé en 1993 par Jeannot Painchaud, Julie Hamelin, Daniel Cyr, Claudette Morin et Robert Bourgeois.

- 10 créations originales ont été mises sur pied depuis 20 ans : Cirque Éloize (1993), Excentricus (1997), Cirque Orchestra (1999), Nomade - La nuit, le ciel est plus grand (2002), Typo (2003), Rain - Comme une pluie dans tes yeux (2004), Nebbia (2007), iD (2009), Cirkopolis (2012) et Le Music-Hall de la Baronne (2013).

- Plus de 4000 représentations données dans plus de 440 villes et 40 pays, applaudies par plus de 3 millions de spectateurs.

- Plus de 1000 collaborateurs sur les projets en cours.

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