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Paris, Londres, New York... Ces citoyens qui manifestent contre une intervention en Syrie (PHOTOS)

Syrie: les manifestations anti-intervention dans le monde (PHOTOS)
Reuters

Alors que Barack Obama est bien décidé à frapper militairement la Syrie, mais va au préalable demander au Congrès de se prononcer pour valider son choix, dans le monde, plusieurs manifestations contre une intervention se sont tenues cette semaine.

Dimanche, à Istanbul, un millier de manifestants ont constitué une chaîne humaine pour protester contre toute forme d'intervention en Syrie. "Etats-Unis, assassins, hors de Syrie", ont scandé les personnes présentes. La Turquie, frontalière de la Syrie, soutient l'idée de frappes dans le pays voisin.

À Antakya dans le sud du pays, une ville proche de la frontière syrienne où vit une importante communauté appartenant à la même confession alaouite que le président syrien Bachar al-Assad, quelque 2000 personnes ont exprimé leur oppposition à une intervention internationale. "Non à la guerre, résiste, Syrie", "salutations au peuple syrien qui ne plie pas l'échine face à l'impérialisme", ont clamé les manifestants, dont certains portaient des portraits du président syrien.

Samedi, c'est une centaine de manifestants pacifistes et une cinquantaine de soutiens à l'opposition syrienne qui se sont fait face devant la Maison-Blanche à Washington, alors que Barack Obama n'avait pas encore annoncé ses intentions sur une éventuelle frappe contre le régime. "La guerre contre la Syrie: justifiée par des mensonges!", criaient les manifestants anti-guerre, devant les grilles de la Maison Blanche.

"Pas touche à la Syrie"

"La situation en Syrie est très compliquée, et envoyer des bombes sur cette situation ne va rien résoudre", a expliqué sur place Lacy MacAuley, 34 ans, un bandeau "Pas touche à la Syrie" sur le front. "Cela ne forcera pas le régime d'Assad à arrêter, cela ne forcera pas l'Armée libre syrienne à arrêter". Pour Yahya Abo, un Syrien qui a aussi la nationalité américaine, frapper la Syrie conduirait "à une grande guerre, comme une troisième guerre mondiale", en déstabilisant tout le Moyen-Orient.

Le même jour à Londres, plus d'un millier de manifestants opposés à des frappes en Syrie se sont rassemblés à l'appel de l'organisation Stop the War, saluant le refus du Parlement britannique d'une action militaire contre Damas. "Ne laissez jamais dire que les manifestations ne servent à rien, la nôtre a marché", a déclaré Lindsey German, une responsable de Stop The War, sous les vivats des manifestants réunis à Trafalgar Square, au cœur de la capitale britannique.

Les militants pacifistes tenaient des drapeaux syriens et des pancartes "Pas d'attaque en Syrie", "Pas touche à la Syrie". "Etats-Unis, honte à vous", criaient des femmes, le visage peint aux couleurs du drapeau syrien, sous le regard des touristes. "C'est un jour de victoire pour l'opinion publique britannique, qui l'a emporté sur ceux qui veulent la guerre", a lancé à la foule l'ancien député travailliste Tony Benn. "Les armes chimiques sont des armes horribles mais si l'on réfléchit aux milliers de gens tués par les soldats britanniques et américains en Afghanistan et en Irak, on comprend qu'il n'est pas vrai qu'une autre guerre résoudra le problème", a-t-il estimé.

Jeudi, ils étaient des centaines à manifester bruyamment à New York leur opposition à toute intervention américaine en Syrie. Les manifestants, défenseurs du président syrien Bachar al-Assad et Américains ne pouvant pas supporter l'idée d'une nouvelle guerre, se sont retrouvés en fin d'après-midi à Times Square au milieu des touristes. "USA, Otan, ne touchez pas à la Syrie!", scandaient-ils, certains portant des portraits du président Assad.

"Les Etats-Unis n'ont aucun droit d'aller en Syrie"

Khaldon Makhoul, 43 ans, médecin syrien arrivé aux Etats-Unis il y a 17 ans, brandissait une pancarte indiquant: "Syrie = Irak. Mêmes mensonges". "C'est encore un mensonge, et beaucoup de gens vont mourir pour rien", a-t-il expliqué. "Où sont les armes chimiques? Nous ne les avons pas trouvées".

Sharon Eolis, une Américaine, était tout autant dubitative. "La même chose est arrivée en Irak", a-t-elle souligné, rappelant les affirmations américaines sur les armes de destruction massive, avancées pour l'invasion de l'Irak en 2003. "Je pense que les Etats-Unis n'ont aucun droit d'aller en Syrie".

En France, toujours jeudi, à l'appel du Mouvement de la Paix -une organisation pacifiste historiquement proche du parti communiste-, quelques centaines de pacifistes, militants de gauche, pro-Assad et Kurdes se sont retrouvés à Paris pour protester contre une éventuelle action militaire en Syrie.

"On nous vend une intervention qui doit permettre au peuple syrien de retrouver la sécurité alors que la guerre c'est l'insécurité permanente!", explique Guillaume du Souich, co-président du Mouvement de la Paix. "On est en train de répéter les mêmes erreurs qu'on a faites partout depuis 10 ans", déplore Christophe Ventura, responsable international au Parti de gauche.

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» Découvrez les manifestations anti-intervention dans le monde en images :

Paris (29 août)

Les manifestations anti-intervention en Syrie dans le monde

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