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Cocaïne: une dépendance très rapide et des effets immédiats sur le cerveau, selon une étude américaine

Cocaïne : le cerveau affecté dès la première prise
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SANTÉ - La consommation de cocaïne a des effets néfastes sur le cerveau. Pas besoin d'être un scientifique de haut niveau ou un partisan de la guerre contre la drogue pour le dire.

Une nouvelle étude, menée par l'University of California et parue dimanche 25 août dans la revue Nature, apporte cependant des précisions sur les effets en question. Elle montre que la cocaïne affecte très rapidement les circuits neuronaux de la mémoire, de l'apprentissage et de la prise de décision, favorisant la dépendance dès la première prise.

Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs ont observé au niveau cellulaire l'effet d'une dose de cocaïne sur le lobe frontal de souris. Ils ont alors remarqué le développement rapide d'épines dendritiques, des structures qui relient les neurones et forment le "câblage" des circuits neuronaux.

On peut observer ces altérations sur plusieurs jours grâce à ces scanners cérébraux relayés par nos confrères du HuffPost US:

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"Ces images en 'time-lapse' montrent l'évolution du 'câblage' des cellules du cerveau d'une souris sur plusieurs jours. Les flèches vertes indiquent le développement de nouvelles épines dendritiques, les bleus la perte d'épines et les jaunes, les épines stables"

Des effets notoires sur le comportement

De façon intéressante, les changements observés dans le cerveau des souris l'ont aussi été dans leur comportement. Avant de recevoir de la cocaïne, les souris ont ainsi exploré deux espaces, différenciés par leur odeur et leur configuration, puis en ont choisi un.

On leur a ensuite donné de la drogue et elles ont été placées dans l'espace qu'elles n'avaient pas choisi, explique le HuffPost US. Une fois l'effet de la drogue passé, les souris ont à une très grande majorité choisi le compartiment qu'elles n'avaient pas préféré, dans l'espoir de recevoir à nouveau de la cocaïne, comme l'ont interprété les scientifiques.

"Nous savons depuis longtemps que quand vous devenez addict, la recherche de drogue tend à prendre le pas sur votre concentration et votre prise de décision", explique Linda Wilbrecht, auteur principal de l'étude, à nos confrères. "Mais il est assez choquant que ces changements neurologiques interviennent après juste une prise".

"Les souris qui ont montré les changements de comportement les plus spectaculaires sont aussi celles qui avaient connu la plus forte croissance d'épines dendritiques", a d'ailleurs expliqué Linda Wilbrecht au LA Times.

Mieux lutter contre la toxicomanie

Pour les auteurs de l'étude, ces résultats sont transposables à l'être humain. Comme l'explique l'UC Berkeley News Center, ils pourraient apporter un éclairage nouveau sur le rôle du lobe frontal dans la dépendance aux drogues, et par conséquent permettre de mieux comprendre et donc lutter plus efficacement contre la toxicomanie.

D'après une étude de 2011 menée par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, la plus récente à ce jour, la consommation de cocaïne ne cesse de progresser. 3,8% des 18-64 ans l'avaient déjà expérimentée en 2010, contre seulement 0,8% en 1992 et 2,6% en 2005, ce qui en fait le deuxième produit illicite le plus consommé en France après le cannabis.

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