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Fracturation au propane: la méthode de Pétrolia suscite des questions

La méthode de Pétrolia suscite des questions
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MONTRÉAL - La méthode de fracturation que souhaite utiliser Pétrolia (TSXV:PEA) à l'île d'Anticosti en 2014 afin de faire de l'exploration pétrolière en fait sourciller plus d'un, autant chez les écologistes qu'au sein du gouvernement Marois.

Le président de Pétrolia, André Proulx, voudrait effectuer de la fracturation en utilisant du propane plutôt que de l'eau, une technique dont les impacts sur l'environnement semblent peu connus.

L'entreprise québécoise estime qu'en procédant de la sorte, elle n'aurait pas à traiter les eaux usées en construisant des infrastructures sur l'île d'Anticosti.

Toutefois, un porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin, a estimé lundi qu'il s'agit d'une autre technique dont les tests ont été effectués en laboratoire plutôt que sur le terrain.

Selon lui, cette méthode suscite, pour l'instant, plus de questions que de réponses.

«On parle encore de jouer aux apprentis sorciers et, malheureusement, on l'a vu avec les gaz de schiste, on ne peut pas seulement se fier aux gens du ministère ou à ceux de l'industrie», a-t-il expliqué en entrevue.

«Actuellement, on a encore une situation où l'industrie tente de nous calmer en disant qu'il n'y a aucun problème, affirme M. Bonin. Malheureusement, le passé nous a prouvé que souvent, l'industrie présentait un plus beau jour qu'autre chose.»

Même son de cloche du côté d'Équiterre, dont le porte-parole, Steven Guilbault, rappelle que très peu de détails en ce qui a trait aux impacts sur l'environnement et la santé sont disponibles.

«C'est préoccupant de dire qu'on va se lancer (là-dedans) la tête baissée», estime M. Guilbault.

Inquiets, les porte-parole de Greenpeace et d'Équiterre souhaitent l'adoption rapide du moratoire sur les gaz de schiste et demandent aussi au gouvernement Marois de l'étendre au pétrole de schiste.

«Dans les deux cas, les risques sont pratiquement similaires, affirme M. Bonin. C'est de la fracturation. C'est tout aussi inquiétant.»

Steven Guilbault dit comprendre difficilement le gouvernement Marois dans ce dossier, ajoutant que le Parti québécois (PQ) semble avoir une approche pour le gaz de schiste et une autre pour le pétrole.

«On semble avoir un système de deux poids deux mesures, dit le porte-parole d'Équiterre. Le PQ dit non au gaz de schiste avec un moratoire. On semble cependant ouvert à la fracturation hydraulique pour le pétrole, en plus d'avoir un peu le pied sur l'accélérateur.

«Si on a décidé d'agir de la sorte pour les gaz de schiste, pourquoi on se lancerait dans l'exploitation du pétrole de schiste», a ajouté M. Guilbault.

Le porte-parole de Greenpeace estime qu'il doit y avoir un Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) dans le dossier de l'exploitation pétrolière sur l'île d'Anticosti.

«Il faut avoir une évaluation dans laquelle les Québécois ont confiance, estime M. Bonin. Un BAPE pourrait évaluer si le pétrole de schiste est problématique, autant dans sa phase d'exploration que d'exploitation.»

Le ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchet, dit de son côté être «méfiant», sans toutefois être trop «inquiet».

Ce dernier, qui n'était pas disponible pour une entrevue, a indiqué par courriel que des responsables de son ministère allaient se pencher sur l'approche proposée par Pétrolia, qui a déjà informé le gouvernement Marois de ses intentions.

«La technique à laquelle fait référence Pétrolia a déjà été utilisée, même au Québec, mais avec des variantes techniques, écrit M. Blanchet. Pétrolia (...) en a avisé le ministère. Nos gens analysent cette approche.»

M. Proulx a dit en entrevue comprendre la méfiance de certains vis-à-vis la fracturation au propane, ajoutant que l'entreprise avait l'intention de démontrer les avantages de cette méthode.

«C'est sûr qu'il faut appliquer ces technologies-là de façon intelligente», a-t-il dit.

Le pdg de Pétrolia croit aussi que certains s'en prennent à son entreprise parce qu'elle désire exploiter du pétrole.

«Peu importe ce qui va être mis sur la table, il y a des gens qui s'opposent par principe à l'exploitation du pétrole, a dit M. Proulx. Nous allons déposer des documents publics et consulter la population.»

Ce dernier a également affirmé que Québec allait accompagner Pétrolia dans sa démarche.

«Nous n'avons aucun problème avec cela, souligne M. Proulx. Nous sommes très heureux, plus ils (les spécialistes) vont nous accompagner, plus ils vont comprendre.»

La méthode de fracturation au propane que souhaite utiliser Pétrolia semble avoir stimulé son action, qui a clôturé en hausse de 9,68 pour cent, ou 0,09 cents, à 1,02 $, à la Bourse de Toronto.

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