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Damas dément une attaque au gaz toxique qui aurait fait des dizaines de mort ce matin

Syrie - Une attaque chimique aurait fait des dizaines de morts
SAUDI ARABIA - MARCH 1990: Syrian troops photographed during a gas mask training exercise during the run up to the first Gulf War. (Photo by Tom Stoddart/Getty Images)
File/Getty
SAUDI ARABIA - MARCH 1990: Syrian troops photographed during a gas mask training exercise during the run up to the first Gulf War. (Photo by Tom Stoddart/Getty Images)

Des centaines de personnes, dont des femmes et des enfants, auraient été tuées mercredi matin par une attaque au gaz neurotoxique dans des quartiers en périphérie de Damas, selon l'opposition syrienne, une information rapidement démentie par le régime. De son côté, Londres compte porter cette affaire devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

Les Comités populaires de coordination ont déclaré que l'attaque avait été menée à la roquette tôt mercredi matin par les forces fidèles au régime du président Bachar Al-Assad. Elle aurait principalement frappé les banlieues d'Ain Tarma, de Zamalka et de Djobar, dans la Ghouta orientale, largement tenues par la rébellion. La Coalition nationale syrienne, le principal groupe d'opposition en exil, évoque 1300 morts. Le groupe dit tirer ce bilan des informations fournies par des militants sur le terrain.

De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres, a également rapporté d'intenses bombardements, sans toutefois parler d'attaques chimiques. Selon les informations de l'organisation, au moins 100 personnes ont été tuées.

Des images troublantes de l'attaque présumée ont été diffusées. Elles montrent les corps pâles et inanimés d'enfants alignés sur le sol d'hôpitaux improvisés pendant que d'autres victimes reçoivent de l'oxygène et sont soignées par des ambulanciers. Il n'y a ni sang, ni blessures visibles sur leurs corps.

Une infirmière de Douma, à une dizaine de kilomètres de Damas, a raconté avoir vu des dizaines de patients présenter des symptômes typiques de victimes d'attaque neurotoxique.

Il s'agirait de l'attaque chimique la plus meurtrière perpétrée depuis le début de la guerre civile syrienne. On ne sait toutefois pas exactement ce qui s'est produit, puisqu'aucune confirmation indépendante n'a été faite.

La télévision officielle a rapidement nié l'information et accusé certains médias de diffuser des informations infondées pour « soutenir le terrorisme ».

Londres en appelle au Conseil de sécurité de l'ONU

Le Royaume-Uni va évoquer cette affaire devant le Conseil de sécurité de l'ONU, a déclaré dans un communiqué William Hague, ministre britannique des Affaires étrangères. M. Hague s'est dit « profondément préoccupé par les informations selon lesquelles des centaines de personnes ont été tuées dans des bombardements et une attaque à l'arme chimique ».

« Ces allégations ne sont pas corroborées et nous cherchons d'urgence davantage d'informations, mais il est clair que si elles étaient confirmées, cela marquerait une escalade choquante dans l'utilisation des armes chimiques en Syrie », a poursuivi le ministre britannique.

Le chef de la Coalition nationale de l'opposition syrienne, Ahmed Jarba, a également réclamé une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU, en entrevue à la chaîne satellitaire Al-Arabiya.

De son côté, le président français François Hollande demande aux experts de l'ONU de se rendre rapidement sur les lieux. L'Union européenne a quant à elle appelé à une enquête prompte et exhaustive à la suite de ces allégations, selon une porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.

Le secrétaire général de la Ligue arabe a aussi appelé les enquêteurs à inspecter « immédiatement » les lieux et a demandé que les auteurs de ce « crime » soient traduits « devant la justice pénale internationale ».

Le chef de la mission onusienne, le Suédois Ake Sellstrom, a dit vouloir enquêter sur l'attaque présumée de mercredi matin. Il a déclaré que le nombre élevé de victimes lui paraît « étrange ».

Cette présumée attaque survient quelques jours à peine après l'arrivée d'experts envoyés par l'ONU pour enquêter sur l'utilisation possible d'armes chimiques depuis le début du conflit en Syrie, en mars 2011.

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