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Affaire Snowden: la police en accord avec l'interpellation du conjoint d'un journaliste

Affaire Snowden: la police en accord avec l'interpellation du conjoint d'un journaliste
Demonstrators hold placards featuring an image of former US intelligence contractor Edward Snowden as they take part in a protest against the US National Security Agency (NSA) collecting German emails, online chats and phone calls and sharing some of it with the country's intelligence services in Berlin on July 27, 2013. AFP PHOTO / JOHN MACDOUGALL (Photo credit should read JOHN MACDOUGALL/AFP/Getty Images)
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Demonstrators hold placards featuring an image of former US intelligence contractor Edward Snowden as they take part in a protest against the US National Security Agency (NSA) collecting German emails, online chats and phone calls and sharing some of it with the country's intelligence services in Berlin on July 27, 2013. AFP PHOTO / JOHN MACDOUGALL (Photo credit should read JOHN MACDOUGALL/AFP/Getty Images)

Le quotidien britannique The Guardian affirme qu'il a détruit des disques durs contenant de l'information provenant d'Edward Snowden dans son sous-sol, le mois dernier, sous la supervision de deux experts en sécurité du Government Communications Headquarters, le service de renseignements électroniques du gouvernement britannique.

Dans un éditorial publié mardi, le rédacteur en chef du journal, Alan Rusbridger, soutient que de hauts responsables du gouvernement conservateur de David Cameron lui demandaient depuis un mois de détruire ces informations ou de les remettre aux autorités, à défaut de quoi, le gouvernement entreprendrait des poursuites judiciaires visant à les récupérer.

Les deux experts du Government Communications Headquarters, soutient-il, étaient présents « pour s'assurer que rien dans les morceaux de métal déchirés ne puisse être d'un intérêt possible pour des agents chinois de passage ».

Le patron de la salle de presse du Guardian précise que le quotidien a décidé de détruire ces disques durs parce qu'il ne pouvait envisager de scénario dans lequel « se battre devant les tribunaux nous aurait permis de faire un meilleur travail de reportage sur les documents de Snowden ».

« Ce qu'ils voulaient vraiment, c'est que nous leur rendions [le matériel], et ej leur ai expliqué qu'il y avait d'autres copies, pas au Royaume-Uni, et je ne voyais donc pas le but de détruire une copie », a précisé M. Rusbridger en entrevue à la BBC. « Mais comme nous avions d'autres copies, j'étais heureux de détruire une copie à Londres ».

« Whitehall [le gouvernement britannique, NDLR] était satisfait, mais cela avait l'air d'un geste symbolique étrangement inutile [traduisant] une incompréhension de l'ère numérique », indique dans son éditorial le rédacteur en chef du quotidien, qui voit dans cet épisode « l'un des moments les plus bizarres de la longue histoire du Guardian ».

Alan Rusbridger rassure tout de même ses lecteurs quant au travail du quotidien qui a révélé, grâce aux informations d'Edward Snowden, l'existence des programmes de surveillance électronique PRISM et XKeyScore mis sur pied par la National Security Agency (NSA) des États-Unis.

Grâce aux informations fournies par Edward Snowden, le journaliste du Guardian Glenn Greenwald a révélé l'existence des programmes de surveillance électronique PRISM et XKeyScore mis sur pied par la National Security Agency (NSA) des États-Unis.

Le Guardian publie son éditorial après que le conjoint du journaliste, David Miranda, eut été détenu pendant neuf heures dans une salle de transit de l'aéroport Heathrow en vertu de la loi antiterroriste britannique. Il a été relâché sans qu'aucune accusation soit portée contre lui, mais du matériel qu'il transportait a été saisi.

« La saisie de l'ordinateur portatif, des téléphones, des disques durs et de l'appareil photo de Miranda n'auront également aucun effet sur le travail de Greenwald », indique à ce sujet Alan Rusbridger.

Selon la BBC, un porte-parole du bureau du premier ministre a démenti que le gouvernement avait tenté d'empêcher le Guardian de publier des informations à partir des informations d'Edward Snowden. C'est « n'importe quoi », a-t-il dit.

Les autorités se défendent

Les autorités britanniques ont répondu mardi aux critiques sur l'interpellation de David Miranda en déclarant qu'elle était « légalement fondée ».

« Si la police croit qu'un individu est en possession d'informations sensibles qui ont été volées et qui sont susceptibles d'aider au terrorisme, alors elle doit agir et la loi leur donne un cadre pour le faire », a dit un porte-parole du ministère de l'Intérieur.

La police métropolitaine de Londres (MPS) a pour sa part déclaré mardi dans un communiqué que l'interrogatoire était « nécessaire et proportionné », que David Miranda s'était vu proposer une assistance légale et qu'un avocat était présent. « Aucune plainte n'a été alors reçue par le MPS », a-t-elle dit.

David Miranda a été interpellé en vertu de l'article 7 de la loi de 2000 sur le terrorisme, qui permet à la police d'arrêter et d'interroger des personnes en transit dans les ports ou aéroports qui sont soupçonnées de préparer des actes terroristes en Grande-Bretagne.

Lundi, Glenn Greenwald a promis de continuer à publier les informations obtenues grâce à Edward Snowden.

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