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Sammy Yatim : un policier de Toronto accusé de meurtre

Sammy Yatim : un policier de Toronto accusé de meurtre

Un policier torontois, qui fait face à des accusations de meurtre non prémédité à la suite de la mort de Sammy Yatim, doit se rendre aux autorités mardi. La victime, un jeune homme de 18 ans, se trouvait seul dans un tramway et brandissait un couteau lorsqu'il a été abattu par la police en juillet dernier.

Sa mort a choqué de nombreux Torontois, qui ont vu des images de l'événement, saisies sur le vif par des témoins et publiées sur Internet.

La semaine dernière, plusieurs centaines de résidents ont défilé dans les rues du centre-ville pour demander que « justice soit faite ».

La famille de la victime doit réagir par voie de communiqué, lundi à 16 h, après avoir rencontré l'Unité provinciale des enquêtes spéciales (UES).

L'UES, qui supervise le travail des corps policiers en Ontario, a annoncé en matinée le dépôt des accusations, à la suite d'une enquête de trois semaines.

L'agent James Forcillo, qui avait ouvert le feu sur la victime, était suspendu avec solde depuis les événements. Il doit comparaître en cour mardi, après s'être rendu à l'UES à un endroit qui n'a pas été rendu public, parce qu'il a reçu des menaces.

Il est à l'emploi du corps policier de Toronto depuis six ans.

Selon le président de l'Association des policiers de la Ville Reine, Mike McCormack, l'agent Forcillo est « bouleversé » par les accusations.

Le chef de police, Bill Blair, avait déjà remis en question le travail de ses agents dans cette affaire, nommant l'ancien juge Dennis O'Connor pour examiner les pratiques du corps policier lors d'interventions auprès de suspects perturbés.

Pour sa part, le président de la Commission des services de police de Toronto, Alok Mukherjee, a affirmé, en réponse aux doléances des proches de suspects abattus par la police au cours des dernières années, qu'il y avait eu « assez de morts ». Il a prôné des « changements significatifs ».

Plus de pistolets Taser?

L'ex-juge et avocat Dennis O'Connor examinera l'ensemble des pratiques de la police de Toronto, pour ensuite formuler une série de recommandations. Il examinera notamment les façons de faire d'autres services policiers, un peu partout dans le monde.

Le juge à la retraite doit entre autres se pencher sur l'utilisation des pistolets à décharge électrique. À Toronto, seuls les superviseurs peuvent en posséder un. Or, dans le cas de Sammy Yatim, un superviseur est arrivé sur les lieux seulement après qu'un autre agent eut ouvert le feu sur la victime.

M. O'Connor doit rendre son rapport avant la fin de l'année. Le chef Blair a demandé à la Commission des services de police de Toronto de le rendre public.

L'ombudsman provincial, André Marin, a lui aussi ouvert une enquête officielle sur les directives du gouvernement aux policiers qui interviennent dans des situations tendues. Il examinera les directives de la province données à la police sur la marche à suivre lorsque des agents doivent calmer un suspect dans une situation tendue.

Des proches de victimes torontoises ont demandé de le rencontrer pour tenter de trouver des solutions.

Vidéo des événements sur YouTube :