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Le suicide assisté ne fait pas consensus chez les médecins du Canada

Le suicide assisté ne fait pas consensus chez les médecins du Canada
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CALGARY - La question du suicide assisté par un médecin a généré un débat d'une grande ampleur, mais peu de consensus lors du congrès annuel de l'Association médicale canadienne (AMC), lundi.

Après une discussion à ce sujet, la présidente de l'AMC, la Dre Anna Reid, a indiqué que, comme la population, les médecins du pays étaient «profondément divisés» sur la question.

La ministre fédérale de la Santé, Rona Ambrose, qui a passé la journée au congrès, a admis que le suicide assisté était un dossier sensible pour plusieurs Canadiens, mais elle a souligné que son gouvernement n'envisageait pas de modifier les lois interdisant l'euthanasie et le suicide assisté au pays.

Mme Ambrose a entre autres invoqué l'adoption, au Québec, d'une loi sur la question comme facteur ayant entraîné le retour de ce sujet à l'avant-plan.

La ministre a aussi rappelé que le Parlement avait voté en 2010 pour ne pas modifier sa position dans ce domaine, et que cet état d'esprit était le même aujourd'hui.

Au Québec, le gouvernement prévoit tenir des consultations publiques, cet automne, sur son controversé projet de loi sur le droit de mourir dans la dignité, qui a été déposé plus tôt cette année. Ledit projet de loi détaille essentiellement les conditions nécessaires pour qu'une personne reçoive une aide médicale à mourir.

Le projet de loi a fait suite à un rapport bipartisan historique, déposé en 2012, qui suggérait que les médecins puissent, dans des circonstances exceptionnelles, aider à mettre fin à l'existence d'une personne souffrant d'une maladie en phase terminale, avec l'accord du patient.

Le gouvernement fédéral a annoncé un examen de la loi québécoise, ouvrant la voie à un éventuel affrontement entre Ottawa et le gouvernement provincial. Québec argue que l'octroi de soins de santé relève des compétences provinciales et soutient occuper une position juridique solide avec son projet de loi, le premier du genre au pays.

Le président de l'Association médicale du Québec était d'ailleurs impliqué dans le débat de lundi, lors duquel il a affirmé que sa province était en avance sur le reste du pays sur cette question.

«Pour nous, ce n'est pas de l'euthanasie — c'est quelque chose de nouveau. C'est une façon de prendre soin du patient à la fin de sa vie», a déclaré le Dr Laurent Marcoux.

L'ancienne sénatrice Sharon Carstairs a indiqué que l'euthanasie et le suicide assisté avaient été étudiés à la Chambre haute, avec bien peu de succès pour en arriver à un consensus.

«Nous sommes parvenus à une conclusion très inquiétante; les Canadiens ne meurent pas bien», a-t-elle poursuivi.

«Ils meurent dans la douleur, ils meurent attachés à des machines dont ils ne veulent pas, ils sont mal traités par des médecins qui, franchement, ne savaient pas ce qu'était un "bon" décès.»

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