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Canadiens arrêtés en Égypte: «au mauvais endroit, au mauvais moment»

Canadiens arrêtés en Égypte: «au mauvais endroit, au mauvais moment»
Radio-Canada

Les deux Canadiens arrêtés vendredi en Égypte se seraient trouvés « au mauvais endroit, au mauvais moment » selon le ministère canadien des Affaires étrangères.

Arrêtés en marge des affrontements entre les forces de l'ordre et les partisans du président déchu Mohamed Morsi, les deux Ontariens ont reçu dimanche la visite du consulat canadien, qui affirme que les deux hommes « vont bien ». Une autre rencontre prévue lundi a été annulée sans explications.

Le consulat ignore quand il pourra rencontrer à nouveau les deux Ontariens.

Du Canada, le ministère des Affaires étrangères s'est dit extrêmement préoccupé par la situation. Il tente d'obtenir des détails sur les accusations qui pourraient être portées contre l'urgentologue Tarek Loubani, de London, et le cinéaste et professeur de l'Université York de Toronto, John Greyson.

« Il m'est impossible d'en dire trop concernant cette affaire en raison d'aspects relatifs à la sécurité et à la protection de la vie privée, mais nous croyons fermement qu'il s'agit d'un cas où deux personnes se sont retrouvées au mauvais endroit, au mauvais moment », a affirmé la ministre d'État aux Affaires étrangères et consulaires, Lynne Yelich, dans une déclaration transmise aux médias.

Dans une entrevue diffusée au réseau anglais de Radio-Canada, la secrétaire parlementaire du ministre canadien des Affaires étrangères, Deepak Obhrai, affirme travailler auprès de l'ambassadeur égyptien au Canada afin d'obtenir plus d'informations concernant l'arrestation des deux hommes. Elle prévoit aussi envoyer une lettre à l'homologue du ministre Baird en Égypte.

« Ce que nous voulons vraiment - s'ils sont retenus pour de vraies raisons - c'est de connaître la nature des accusations et voir ces accusations... Dans le cas contraire, ils devraient être libérés », soutient-elle.

Les familles des deux Ontariens se disent très inquiètes de leur sort et souhaitent elles aussi connaître les raisons de leur détention.

Le frère du Dr Loubani, Tarek, dit que leur détention « ne respecte pas l'engagement démocratique de l'Égypte », où l'armée a pris le pouvoir, menant à des affrontements qui ont fait des centaines de morts au cours des derniers jours.

Interceptés en chemin

Le Dr Loubani fait partie de l'organisme Médecins canadiens pour les soins aux réfugiés; il devait se rendre dans un hôpital de Gaza pour participer à un échange avec l'Université Western à London. M. Greyson le suivait pour effectuer les préparatifs en vue d'un possible documentaire.

Un ami des deux Canadiens qui a reçu un coup de fil d'eux vendredi ignore lui aussi la raison officielle de leur arrestation.

« C'est possible qu'ils les aient arrêtés parce qu'ils n'ont pas respecté le couvre-feu. »

— Justin Podur, ami des deux Canadiens

M. Podur raconte que ses deux amis étaient restés une journée de plus que prévu au Caire parce que la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza avait été fermée.

L'organisme Médecins canadiens pour les soins aux réfugiés indique, pour sa part, que le Dr Loubani se trouvait en Égypte afin de fournir bénévolement des services de santé.

« Les autorités égyptiennes devraient être conscientes du travail important du Dr Loubani, qui fournit des traitements médicaux aux personnes dans le besoin au Moyen-Orient. Il est aussi très respecté au Canada parce qu'il porte assistance aux réfugiés - notamment à des réfugiés du Moyen-Orient - en assurant une offre de soins de santé publique dans ce pays ».

Le groupe qui milite pour l'accès des réfugiés aux soins de santé demande aussi au gouvernement fédéral de continuer son intervention consulaire ainsi qu'à l'Association médicale canadienne et à d'autres organisations professionnelles d'utiliser leurs réseaux à l'étranger pour que les deux hommes rentrent au pays en toute sécurité.

Un résident permanent du Canada a été tué dans les violences politiques en Égypte, vendredi soir. Amr Kassem, 26 ans, vivait à Toronto avec sa femme et leur enfant. Sa femme soutient qu'il a été atteint d'une balle à l'arrière de la tête lors d'une manifestation à Alexandrie pour dénoncer la répression des forces de l'ordre contre les manifestants antigouvernementaux.

Le ministère des Affaires étrangères exhorte les Canadiens à éviter d'effectuer tout voyage « non-essentiel » en Égypte ou, si c'est le cas, à éviter les manifestations et à respecter le couvre-feu en vigueur.

Manifestations et répression en Égypte (14 au 16 août 2013)

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