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Pilotes inquiets, sécurité contestée, relation client maladroite... journée noire pour Ryanair

Oserez-vous encore prendre Ryanair après avoir lu ça?
Reuters

Mauvaise journée pour la compagnie aérienne low cost Ryanair dont la sécurité est contestée par différentes sources. Et en premier lieu par les pilotes eux-mêmes. Ces derniers s'inquiètent du manque de transparence concernant la sécurité des vols, selon un sondage interne révélé lundi 12 août par la chaîne de télévision britannique Channel 4 et aussitôt contesté par la direction de l'entreprise .

Une grande majorité de pilotes de Ryanair (88,8%) considère que la compagnie n'a pas "une culture de la sécurité ouverte et transparente", selon une enquête de l'association The Ryanair Pilot Group (RPG) à laquelle ont répondu 1093 commandants et copilotes - soit près d'un tiers des effectifs.

Ils sont plus nombreux (93,6%) à réclamer une enquête indépendante concernant l'impact sur la sécurité des vols des conditions d'emploi au sein de Ryanair.

Selon Channel 4, qui révèle ce sondage et consacre lundi soir une émission à la compagnie à bas coûts, une grande majorité des pilotes sont en effet employés selon des contrats "zéro heure". Ils ne peuvent travailler que pour Ryanair mais n'ont pas de minimum de travail garanti chaque mois et sont payés seulement lorsqu'ils volent.

Le sondage a été lancé à la suite d'une menace de la direction de Ryanair de renvoyer les pilotes qui signent une pétition appelant les régulateurs du secteur aérien en Irlande et en Europe à se pencher sur la sécurité.

Un porte-parole de Ryanair a pour sa part souligné le "bilan de sécurité exceptionnel en 29 ans" d'activité de la compagnie aérienne et a estimé que le RPG n'était pas représentatif, puisque ses dirigeants travaillent pour des concurrents comme KLM ou Aer Lingus. L'étude est "dépourvue d'indépendance, d'objectivité et de fiabilité", a-t-il estimé.

Des "situations dangereuses" selon un rapport d'enquête espagnol

Sauf qu'à ce sondage vient s'ajouter un rapport espagnol qui va dans le même sens. Suite à plusieurs cas d'atterrissages en urgence à cause d'un défaut de carburant, les autorités espagnoles ont enquêté sur ces incidents.

Et leurs conclusions sont peu rassurantes: "les autorités aériennes espagnoles mettent en garde contre la tentation de n’emporter que le minimum opérationnel requis de carburant. Cela pose des problèmes de sécurité et provoque de plus en plus de situations dangereuses à l’atterrissage", écrit La Tribune de Genève.

Francetv info rappelle par ailleurs que le journal The Independent avait révélé peu après ces incidents "que les restrictions budgétaires de la compagnie irlandaise obligeaient les pilotes à procéder à un ravitaillement minimum en kérosène et à justifier par écrit tout excédent."

Morte "trop tôt"

Au-delà des ces problèmes de sécurité, l'image de Ryanair a également été écornée ce lundi 12 août par la gestion plutôt maladroite de ses relations clients. Nos confrères du HuffPost anglais relayaient dans l'après-midi la colère de Doug Parson. Ce dernier avait menacé Ryanair de prendre l'avion avec l'urne funéraire contenant les cendres de sa mère.

La raison de son émotion? Alors qu'il avait demandé le remboursement d'un billet réservé pour sa mère, malheureusement décédée en juin avant la date du voyage prévu en octobre, la compagnie aérienne lui a répondu que sa maman était morte "trop tôt". C'est-à-dire avant les 28 jours précédent le voyage, période durant laquelle un billet peut effectivement être remboursé en cas de décès. Une réponse maladroite qui a de quoi indigner.

Face à la médiatisation de l'histoire de Doug Parson, la compagnie a finalement fait marche arrière. En plus d'avoir présenter des excuses, Ryanair a promis de le rembourser.

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