Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Une avocate française veut que Bertrand Cantat soit poursuivi pour le suicide de son épouse Krisztina Rady

Bertrand Cantat: une avocate veut qu'il soit poursuivi pour le suicide de son épouse
Reuters

Me Yaël Mellul, avocate parisienne spécialisée dans les violences conjugales, souhaite voir poursuivre en justice Bertrand Cantat, pour le suicide de son épouse en janvier 2010, estimant que sa mort est liée à des violences psychologiques exercées par le musicien sur sa femme.

Me Mellul a dit à l'AFP qu'elle agit "en tant que militante" dans cette affaire. Elle ne représente en effet à ce stade aucune partie, ni une association de défense des droits des femmes, ni les parents de Krisztina Rady, qui avaient pourtant donné une interview à Paris Match en novembre dernier évoquant les violences du chanteur contre leur fille.

L'avocate compte, a-t-elle dit à l'AFP, venir prochainement à Bordeaux, où Krisztina Rady s'est suicidée au domicile conjugal le 3 janvier 2010, "afin d'alerter le procureur de la République en lui donnant des éléments qui lui permettraient de se saisir du dossier". Bertrand Cantat, qui était, au moment du suicide, sorti de prison depuis deux ans après le meurtre de l'actrice Marie Trintignant en 2003, avait alors été mis hors de cause par la justice.

Me Mellul s'appuie notamment sur le livre de Stéphane Bouchet et Frédéric Vézard "L'amour à mort" (L'Archipel) sorti en juin et dans lequel est publiée la retranscription d'un message téléphonique de Krisztina Rady à ses parents, en juillet 2009. Elle y semble abattue, présente Bertrand Cantat comme violent, voire "fou", et dit qu'elle "songe à s'enfuir".

"Mandatée par personne"

"A l'examen très attentif de ce message, on voit que pour elle la seule issue c'est le suicide", affirme Me Mellul. Pour poursuivre l'artiste, dans ces conditions, il faudrait lui appliquer l'article 222-7 du Code pénal, qui réprime "les violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner", et reconnaître ainsi, comme le souhaite Me Mellul, le "suicide forcé" par des violences psychologiques.

"Ce serait inédit", admet l'avocate, qui a déjà un dossier en cours sur ce thème à Lorient (Morbihan). Elle juge "étrange" qu'on "puisse condamner pour harcèlement dans le cadre du travail, mais pas dans la sphère privée", et dit "avoir hâte de voir de quelle manière le parquet de Bordeaux va aborder cette problématique".

L'avocat de Bertrand Cantat, Me Aurélien Hamelle, a déclaré pour sa part que Me Mellul "n'est mandatée par personne, n'a aucune légitimité et aucune connaissance de l'affaire ou des personnes impliquées autrement que par ce qu'elle a pu lire dans la presse".

Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.
Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.