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Marc-André Lavoie voulait mettre de l'avant le récit dans la comédie «Hot Dog» (VIDÉO)

«Hot Dog», une comédie sur des gens ordinaires (VIDÉO)

MONTRÉAL - Un homme trouve une dent en croquant dans une saucisse. L'intention première de François Pigeon, un gars simple et bon, sera de simplement retourner le corps étranger dans une enveloppe à la compagnie, sans poursuite ou dénonciation. Mais l'appât du gain sera plus fort...

Parti de l'anecdote de la découverte d'une dent dans une saucisse, lue dans un journal, le scénariste, réalisateur et producteur Marc-André Lavoie extrapolera le récit fertile de Hot Dog, une comédie sur des gens ordinaires pris dans un engrenage qu'ils ne contrôlent plus.

«Au départ, quand le personnage trouve la dent, il n'a pas l'impresssion de pouvoir faire de l'argent avec ça. Il a des intentions nobles, ne voulant pas qu'il y ait des répercussions pour les travailleurs. Il est même peut-être un peu trop gentil. Mais quand il reçoit un premier chèque pour son silence, ça dérape», relate en entrevue l'acteur Pierre-François Legendre.

Outre François Pigeon dans le récit, il y a à l'autre bout de la chaîne, Philippe (Paul Doucet), l'un des associés de Saucibec, qui a déposé par vengeance la dite dent dans le mélange à saucisse. C'est qu'il croyait à tort que ses associés désiraient le congédier.

Marc-André Lavoie, qui avait auparavant réalisé Bluff avec Simon-Olivier Fecteau, et puis «Y'en aura pas de facile», a dit avoir voulu qu'on ait tout de suite de la sympathie pour ses personnages, particulièrement François Pigeon et Sonia Lamoureux (Pierre-François Legendre et Édith Cochrane), qui n'avaient que de bonnes intentions au départ.

«Le départ était important, de reprendre dans le fait divers le fait que ce sont des bons samaritains. Je ne voulais pas que François soit un gars stupide. Il l'est un peu au début. Un moment donné, il va prendre les choses en mains et devenir audacieux, mais il va pousser trop loin sa chance», explique le cinéaste.

L'actrice Édith Cochrane souligne qu'il était rapidement clair que Marc-André Lavoie voulait que le couple, «ordinaire, amoureux, qui n'a pas beaucoup d'argent», constitue les personnages auquels les gens allaient s'identifier. «Il nous a dit: 'C'est pour ça que je vous ai choisi, vous êtes sympathiques, les gens vous aiment'», a relaté en riant la comédienne.

Pour sa part, Philippe, l'associé de Saucibec, prend une décision rapide, alors qu'il aurait dû «tourner sa langue sept fois» avant d'agir, évoque le cinéaste.

Dans le bureau gris de Saucibec, en plus de Philippe, se retrouvent Conrad, le président joué par Rémy Girard, loin d'être un homme d'action, et Richard, interprété par Éric Salvail, dans son premier grand rôle au cinéma.

«J'aimais que ces personnages soient bien découpés. Conrad, on comprend que c'est le boss, mais il prend jamais de décisions. Il fait juste réagir, il est jamais dans l'action. On peut comprendre assez vite la dynamique entre les trois sans faire le film là-dessus», estime le cinéaste.

Il dit compter dans ses influences Quentin Tarantino et les frères Joel et Ethan Cohen, pour les situations controversées. «Même si je ne suis pas dans le même registre, chez Tarantino et les Cohen, ce sont les situations qui l'emportent. À toute fins pratiques, les comédiens ne rient pas une fois. Ils vivent une situation qu'ils trouvent pas drôle. J'adore ce ton-là, ça met en avant l'histoire. Des fois l'histoire pâtit derrière les blagues dans la comédie», fait valoir Marc-André Lavoie.

Il citera notamment «Burn after reading» des frères Cohen, disant toutefois que les personnages y sont plus «crinqués» que dans son film, alors que le jeu est plus en retenue.

Pour Paul Doucet, il s'agit avant tout du mensonge de son personnage — sur la dent mise intentionnellement dans l'engrenage — «qui fuit de partout, et dont on ne voit plus l'issue». «La mafia entre là-dedans. C'est de l'impro pour ce gars ordinaire, père de famille, qui n'a aucune habileté à se sortir d'une telle situation. Il aurait davantage peur s'il réalisait pleinement la situation», dit croire l'acteur d'«Unité 9» et du film Les 3 p'tits cochons.

Éric Salvail, animateur et producteur, avait pris cette première grande aventure cinématographique pour lui au sérieux, prenant du coaching d'acteur avant le début du tournage.

«Je suis un grand insécure. Ça été là tout le temps. Au début du tournage, c'était dans le tapis. Mais j'ai été bien accueilli. J'ai toujours senti une grande ouverture, et ç'a facilité le tournage», a-t-il relaté.

L'animateur des émissions «Dieu Merci!» et «Fidèles au poste!» a dû rapidement comprendre qu'il devait faire faire confiance au réalisateur.

«Quand t'es producteur de tes affaires, normalement, tu surveilles tout. Et là c'était 'si Marc-André est content, on enchaîne', même si j'avais voulu faire plus de prises, parce que j'étais insécure. j'ai beaucoup aimé relever le défi de jouer quelqu'un de plus 'low-profil' que moi, je suis quelqu'un de plus extraverti, les baguettes en l'air», a-t-il évoqué.

«Hot Dog», qui compte aussi dans sa distribution Daniel Lemire, Dino Tavarone et Romano Orzari, prend l'affiche ce vendredi.

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