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Qui sont les candidats à la présidentielle malienne? (PHOTOS)

Qui sont les candidats à la présidentielle malienne? (PHOTOS)
AFP

INTERNATIONAL - Au départ ils étaient 36 à vouloir briguer le poste de président du Mali. Au début du mois de juillet, à seulement quelques semaines du premier tour du vote qui se tient dimanche 28 juillet, la Cour constitutionnelle malienne n'a finalement autorisé "que" 28 d'entre eux à entrer en campagne et l'un d'entre eux a choisi de se retirer de la course.

Huit candidats, dont une femme, ont vu leurs candidatures rejetées pour faute de paiement de caution et/ou parrainage insuffisant, selon la Cour. "Chaque candidat doit pouvoir verser une caution de millions de francs CFA (environ 15.300 euros), et obtenir le parrainage de dix députés maliens ou cinq élus communaux", précise le blog Le Maligraphe.

Si parmi ces candidats, beaucoup d'entre eux sont des novices, quelques-un sont en revanche loin d'être des inconnus pour les Maliens. Passage en revue de quelques candidats à la présidentielle malienne.

Les poids lourds

  • Ibrahim Boubacar Keïta

Candidat malheureux aux présidentielles de 2002 et 2007, Ibrahim Boubacar Keïta, surnommé IBK et qui se représente pour la troisième fois à 68 ans, est un cacique de la vie politique du Mali qui a la réputation d'être un "homme à poigne".

IBK est resté très discret au moment du coup d'Etat du 22 mars 2012 qui a renversé le président Amadou Toumani Touré et précipité la chute du nord du Mali aux mains de rebelles touareg et de groupes jihadistes.

Aujourd'hui, IBK proclame dans ses meetings que son objectif prioritaire est la "réconciliation" d'un Mali profondément divisé. Il est le premier des 27 candidats à s'être rendu à Kidal, ville du Nord-Est et berceau des Touareg, où leurs relations avec les Noirs d'autres communautés sont extrêmement tendues, parfois violentes.

  • Soumaïla Cissé

Un des grands favoris à la présidentielle au Mali, Soumaïla Cissé, 63 ans, est ingénieur de formation et ex-ministre des Finances à la rigueur et la compétence reconnues, mais aussi farouche opposant au putsch du 22 mars 2012 qui a plongé son pays dans le chaos.

Cette prise de position et sa participation à une large coalition anti-putsch, le Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR), lui ont valu d'être brutalement arrêté parmi d'autres par les hommes armés du capitaine Amadou Haya Sanogo, chef des putschistes.

Battu une première fois à la présidentielle de 2002 par le président Amadou Toumani Touré renversé dix ans plus tard, il était candidat au scrutin qui devait se tenir en 2012 mais qui a été annulé par le coup d'Etat.

  • Modibo Sidibé

Modibo Sidibé a l'expérience du pouvoir. Ancien ministre de la Santé et des Affaires étrangères d'Alpha Oumar Konaré, il a d'abord été secrétaire général de la République d'Amadou Toumani Touré avant d'occuper le poste de premier ministre pendant trois ans, de 2007 à 2011.

Son projet, intitulé "Mali Horizon 2030" se veut résolument tourné vers la jeunesse, souligne RFI. "En 2030, ce n’est pas moi, c’est vous qui serez aux commandes de notre pays", a-t-il ainsi déclaré.

Candidat à l'élection présidentielle de 2012, il a été arrêté quelques jours puis relâché lors du putsch conduit par le capitaine Sanogo.

Le retrait de contestation

  • Tiébilé Dramé

Tiébilé Dramé, artisan d'un accord de paix entre Bamako et la rébellion touareg, a annoncé le 17 juillet son retrait du scrutin et a vivement critiqué la France qui ne respecte pas "la dignité" de son pays. "J'ai décidé de retirer ma candidature pour l'élection du 28 juillet, parce que les conditions d'une élection régulière ne sont pas réunies", a déclaré Tiébilé Dramé, lors d'une conférence de presse à Bamako.

Il a mis en avant le cas de la ville de Kidal, à 1500 km au nord-est de Bamako, fief des Touareg et de leur rébellion, où, selon lui, "les conditions de tenue de ce scrutin sont loin d'être réunies". "La loi électorale a été violée" à Kidal, car "à la date du 25 juin, il n'y avait pas de liste électorale" dans la ville, comme ce devrait être le cas "conformément à la loi", a-t-il ajouté.

Selon Tiébilé Dramé, ancien ministre et chef du Parti de la renaissance nationale (Parena), "vouloir maintenir la date du 28 juillet, c'est priver de nombreux Maliens de leur droit" de vote.

Tiébilé Dramé s'est montré très critique à l'égard de certains dirigeants français, dont le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui ont exercé une forte pression pour que la présidentielle ait lieu en juillet en dépit des inquiétudes exprimées à Bamako sur les risques que cette précipitation n'aboutisse à une élection au résultat contesté.

La seule femme

  • Aïdara Aïssata Cissé

Être la seule femme parmi les candidats ne semble pas lui faire peur. Au contraire, Aïdara Aïssata Cissé, aussi surnommée "Chato" (diminutif de Aïssata), pense que c'est "un atout". Députée de Bourem, ville de la région de Gao, depuis 2007, Aïdara Aïssata Cissé a notamment fait ses armes dans le milieu syndical.

Âgée de 54 ans, l'élue se présente en indépendante et souhaite à travers son engagement "aider le Mali à sortir de la crise dans laquelle il se trouve plongé depuis quelques temps", a-t-elle expliqué à Jeune Afrique.

Les nouveaux venus

  • Moussa Mara

Ce jeune expert-comptable de 38 ans s'est déjà confronté à des hommes politiques de poids. En 2007, il réussit à mettre l'ex-premier ministre IBK en ballottage au cours des élections législatives dans la commune IV de Bamako. Depuis, Moussa Mara est devenu maire de cette commune mais il a aussi fondé son parti "Yelema", c'est-à-dire le changement.

Il met en avant le fait d'être "jeune, donc neuf", tout comme "sa connaissance de l’environnement politique malien" qui selon lui est "un atout pour conduire le pays vers un progrès durable".

  • Housseyni Amion Guindo

On le surnomme "Poulo" et c'est la première fois qu'il se présente à une élection présidentielle. Celui qui a été vice-président de la Fédération nationale de football est également député de Sissako, "la région qui compte le plus d'électeurs", selon Jeune Afrique qui rappelle que son parti politique est la quatrième force politique du pays.

Comme d'autres de ses concurrents, une politique axée sur la jeunesse semble être son fer de lance. "Je veux être président pour le tournant générationnel. Le plus important, c’est l’idéal pour changer le Mali. Nous comptons sur la jeunesse. On ne peut faire du neuf qu’avec du neuf et nous incarnons ce changement", a-t-il affirmé lors de sa profession de foi relayée par Maliweb.

  • Dramane Dembélé

Dramane Dembélé est qualifié de "candidat surprise" soutenu par le plus gros parti du pays, l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma). D'après France 24, cet ingénieur n’a pas "de grande expérience politique, mais on le dit proche du président par intérim, Dioncounda Traoré, lui-même ancien candidat à la présidentielle sous la bannière de l’Adéma en 2012".

S'il ne nie pas son manque d'expérience, il est persuadé que "le peuple veut un nouveau visage, veut du nouveau sang", a-t-il déclaré à RFI.

Découvrez quelques autres candidats à la présidentielle malienne:

Soumana Sacko

Les candidats à la présidentielle malienne

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