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Pénélope McQuade répond aux propos «rétrogrades» de Guy Fournier

Pénélope McQuade répond aux propos «rétrogrades» de Guy Fournier
PC

Les propos de Guy Fournier soulèvent à nouveau la polémique. Cette fois, le coloré personnage est accusé d'avoir tenu des propos passéistes.

Le chroniqueur du Journal de Montréal revenait sur un incident survenu entre l'humoriste Jean-François Mercier et l'animatrice Pénélope McQuade. Au cours d'une entrevue, l'humoriste a touché à deux reprises le genou dénudé de l'animatrice en jupe. «Je tiens à préciser, Jean-François, que ça fait deux fois que tu me touches. Je préfère t’en avertir!», lui a alors lancé Pénélope McQuade.

Dans sa chronique de mercredi (réservée aux abonnés du JdeM), Guy Fournier admet d'emblée qu'il n'a pas vu l'entrevue en question et que l'incident lui a été rapporté par des amis et des lecteurs. Il en profite ensuite pour disserter sur les relations hommes-femmes.

«Malgré le généreux étalage qu’elles font de leurs charmes, particulièrement l’été, la plupart des jeunes femmes d’aujourd’hui s’insurgent ou s’indignent dès qu’on les remarque ou que les regards masculins se font plus insistants, écrit-il. En général, les décolletés sont d’autant plus plongeants que la poitrine est seyante et les jupes d’autant plus courtes que les jambes sont attirantes.»

Il n'en fallait pas plus pour que Pénélope McQuade lui réplique sur sa page Facebook. L'animatrice souligne tout d'abord qu'elle entretient une complicité de longue date avec Jean-François Mercier et que l'échange relevait du jeu.

Pénélope McQuade qualifie également les propos de Guy Fournier de «rétrogrades».

«Non monsieur Fournier, des jambes dénudées ne donnent pas le droit de les tripoter, écrit l'animatrice. Non monsieur Fournier, un décolleté ne donne pas non plus le droit d’y plonger. Non monsieur Fournier, une femme peu vêtue, selon vos critères, ne contribue EN RIEN aux comportements d’autrui, comportements déplacés, vulgaires, violents, voire criminels d’individus qui ne peuvent gérer ce qui leur appartient de gérer. Non monsieur Fournier.»

Nous reproduisons l'intégralité du texte de Pénélope McQuade ci-dessous.

On est bien en 2013 ?! Quel genre de retour dans le temps s’est effectué dans les dernières 24h pour que les idées rétrogrades de monsieur Guy Fournier aient trouvé écho jusque dans sa chronique de ce matin.

On me demande de réagir. Et je le fais. Parce qu’en conclusion, l’argumentation du chroniqueur n’est qu’à un pas du fameux « une femme qui se fait violer a couru après si elle n’a pas choisi les bons vêtements ». Lisez bien entre les lignes, on s’en approche dangereusement.

Remise en contexte. Monsieur Fournier rapporte un malaise éprouvé par ses amis (ses sources) à la suite d’une interaction entre l’humoriste Jean-François Mercier et moi. Interaction QU’IL N’A PAS VUE. Pourtant cette émission, comme toutes les autres, se retrouve au www.radio-canada.ca/penelope.

Ais-je vraiment besoin de souligner un manque fragrant d’éthique et de jugement. Baser son argumentation sur une opinion développée sans avoir été le témoin direct d’une situation qu’on dénonce… C’est à peu près le contraire de tout ce qu’on m’a appris en journalisme à l’Université.

Les sources supposent que mon ton était menaçant lorsque Jean- François a mis sa main sur ma cuisse une seconde fois depuis le début de la rencontre. Que je lui aurais servi, sérieusement, un genre d’avertissement. Les faits sont tout autres.

Hum… Serait-ce possible que les amis de monsieur Fournier aient momentanément perdu ce second degré essentiel pour saisir une palette diversifiée de nuances humoristiques ? Qu’elles aient préféré y voir un malaise plutôt que la complicité que j’entretiens avec cet humoriste depuis des années est bien dommage. De plus, comme le sujet était plutôt libidineux depuis le début de l’entretien, la table était mise pour que ce soit clair qu’on « jouait ». Monsieur Fournier ne me connait probablement pas, devant ou derrière la caméra, Il n’a donc pas pu saisir, ni même présumer, ce qu’il y avait dans ce jeu entre Jean-François et moi, comme entre des les centaines d’interviewés avec qui je « joue » sur différents tons, surtout l’humour, depuis 20 ans.

Que mes jambes aient été dénudées, soit, qu’elles établissent un lien direct de cause à effet... Quessé ça ?! Et c’est là que ça devient dangereux,. Non monsieur Fournier, des jambes dénudées ne donnent pas le droit de les tripoter. Non monsieur Fournier, un décolleté ne donne pas non plus le droit d’y plonger. Non monsieur Fournier, une femme peu vêtue, selon vos critères, ne contribue EN RIEN aux comportements d’autrui, comportements déplacés, vulgaires, violents, voire criminels d’individus qui ne peuvent gérer ce qui leur appartient de gérer. Non monsieur Fournier.

Et je déteste que soit ajoutée aux braises cette soi-disant compétition féminine en suggérant qu’elle soit exacerbée par l’apparence avantageuse d’autres femmes. Non, on ne peut pas dire LES femmes sont ci, LES femmes sont ça, nous ne sommes pas un bloc monolithe et figé dans les années 50. À lire les idées rétrogrades du chroniqueur, peut-on dire la même chose ?

Pour résumer, sur le plan personnel moi je m’amuse de ce texte, comme je me suis amusée de la main baladeuse de Jean-François Mercier. Ce qui ne m’amuse plus et qui me remplit de colère, c’est qu’on exprime encore, en 2013, l’idée selon laquelle une femme « mérite » le comportement d’autrui en jetant de l’huile sur le feu...ou en portant une mini-jupe.

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