Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Comment gérer les premiers jours d'une nouvelle famille (même royale)

Comment gérer les premiers jours d'une nouvelle famille (même royale)
Reuters

Il fallait au moins un héraut en tunique rouge coiffé d'un tricorne pour annoncer la nouvelle. Le premier enfant de Kate et William est un garçon. 3,7kg de réjouissances pour les parents, la famille royale et toute une nation tenue en haleine par ce royal accouchement.

Kate et William ayant fait le choix de ne pas connaître le sexe de leur enfant in utero, les britanniques ont dû faire preuve de patience. George, Alexander, Henry ou encore Albert? Les parieurs devront encore attendre un peu avant de découvrir le prénom de l'arrière petit-fils de la reine Elisabeth II et c'est bien pour les époux que tout se précipite aujourd'hui.

Si les époux ont passé la nuit au Saint-Mary Hospital de Londres, la duchesse de Cambridge pourrait quitter la maternité dans la journée, comme le veut un usage particulier de la famille royale. Destination? Une nouvelle vie.

Royal ou pas lorsqu'un bébé arrive, tout change, et pas seulement pour l'avenir de la couronne britannique. Ils étaient deux, ils seront maintenant trois, et si le lieu de leur première retraite de famille n'est pas encore connu, une chose est sûre, comme pour tous les parents, ces premiers jours seront cruciaux pour la nouvelle famille.

Un équilibre à trouver

Certes, le couple princier bénéficiera d'un accompagnement médical royal, mais pour le reste, tout indique que Kate et William ont bien l'intention de prendre les choses en main.

Définitivement modernes, ils tranchent avec un passé qui voyait l'enfant confié à une toute puissante nanny. William le sait, sa mère n'avait que trop souffert de l'omniprésence de sa première nourrice, Barbara Barnes. Quant à Kate, elle a grandit très loin des ors de Buckingham. Selon Christopher Warwick, le biographe officiel de la princesse Margaret, l'enfance ordinaire de la duchesse devrait la conduire à prodiguer au royal bébé une éducation normale, aussi éloignée des rigueurs du protocole que possible.

Signe qui ne trompe pas, les jeunes mariés n'ont donc pas recruté de nanny, lui préférant une sorte de super intendante qui ne devrait s'occuper de l'enfant royal qu'à temps partiel.

Au-delà du décorum, l'implication des deux parents devrait être importante pendant ces premiers jours. Pour la psychanalyste et pédopsychiatre Myriam Sjezer, contactée par Le HuffPost, "l'arrivée d'un bébé, c'est un équilibre à trouver". Comment? Il n'existe évidemment pas de réponse universelle à cette question, mais à l'image de nombreux parents, il leur faudra certainement un peu du temps.

"Ils devront apprendre à faire connaissance et à se comprendre, découvrir ce bébé qui vient d'être mis au monde", explique la pédopsychiatre. Premier challenge? "Trouver le temps de l'intimité après un accouchement sur-médiatisé," continue-t-elle. Cela, les époux semblent l'avoir déjà compris. Né à 16h24, Kate et William auraient sciemment choisi de reporter l'annonce de la naissance de leur fils à 21h30 afin de profiter de quelques heures de confidentialité.

Royal post-partum

Intimité, découverte, équilibre à trouver. Si le prince William profitera de deux semaines de congés parentaux pour prendre ce temps, l'enjeu concerne tout particulièrement la duchesse de Cambridge à qui reviennent des décisions aussi importantes qu'intimes. Allaiter ou ne pas allaiter, telle est par exemple la question, à laquelle seule Kate s'est réservé le droit de répondre. "Elle devra néanmoins déterminer si ses obligations seront compatibles avec la tétée," rappelle Myriam Szejer.

Sans surprise, Kate sera au centre de l'attention des médecins pendant ces premiers jours. À l'image de près de huit mère sur dix, Kate pourrait bien souffrir d'une royale dépression post-partum, plus connu sous le nom que lui ont attribuée les anglo-saxons: le baby blues. Humeur changeante, envie de pleurer, anxiété, troubles du sommeil, retour de couches difficile, il touche 8 femmes sur 10 pour aboutir sur un sentiment contradictoire. "Je pleure alors que j'ai tout pour être heureuse", résume la psychanalyste.

Le combat de Kate? "Ce sera d'être mère avant d'être princesse," analyse Myriam Szejer. "Elle met au monde un enfant qui pourrait lui échapper tout de suite," poursuit-elle. D'où ce soucis affiché d'être particulièrement présente, de conserver du temps mais aussi un espace pour soi pour créer un lien avec son enfant.

"On est toujours dépassée par la maternité," continue la psychanalyste. Or, face à ces enjeux, la duchesse de Cambridge dispose d'une alliée de choix, sa mère, dont elle s'est beaucoup rapprochée dernièrement. Le bruit court qu'elle pourrait passer les six prochaines semaines chez ses parents dans le Berkshire, une proximité qui pourrait lui être utile pour trouver sa place. "Les femmes ont souvent besoin de la reconnaissance maternelle pour devenir mères à leur tour," explique Myriam Szejer.

Des parents comme les autres

Pour William, l'enjeu est tout autre. "Sa place de père, il va la trouver, elle va s'imposer dans la vie de l'enfant," prophétise Myriam Szejer.

De fait, c'est bien William qui est porteur de la lignée royale et qui la transmet à son fils. C'est donc son rôle de père qu'il devra trouver. "Il devra être là pour affirmer sa position par rapport à son enfant, c'est nouveau," rappelle la psychanalyste. Si "auparavant, les naissances royales étaient codées, les hommes ne voyaient pas le bébé, la naissance se faisait entre femmes. Aujourd'hui, il est comme monsieur-tout-le-monde," poursuit-elle.

William et Kate seraient donc avisés de suivre les conseils habituellement prodigués aux nouveaux parents, comme ceux du site de conseil en relations conjugales britannique Relate. Partager les tâches oui, mais aussi conserver du temps à soi. Ne pas vouloir régler les problèmes à l'intérieur du couple, aller chercher de l'aide à l'extérieur, mais aussi prendre en considération la fatigue due au manque de sommeil dans les premiers jours et faire mutuellement preuve de bonté et de gentillesse... Enfin, last but not least, choisir un domicile, une maison qui accueillera la nouvelle famille.

Or sur ce point, rien n'est officiellement arrêté. À la rumeur d'une retraite chez les Middleton s'ajoute celle, plus crédible, d'un établissement provisoire à Anmer Hall, sur la propriété royale de Sandrigham, avant que le couple princier n'emménage une bonne fois pour toute dans leur appartement du Palais de Kensington. Quitter la maternité? C'est aussi un défi pour bébé que le changement d'environnement peut affecter. "Il sera forcément un peu perdu, perturbé, il devra s'habituer à ce nouvel environnement et prendre ses marques," préfigure Myriam Szejer.

"À double tranchant"

Kate et William ont beau vouloir être des parents normaux, leurs obligations n'en demeureront pas moins royales. La sollicitude, le protocole et le décorum propres à la monarchie peuvent fournir un cadre rassurant aux nouveaux parents, "mais cela peut-être à double tranchant," prévient la pédopsychiatre. "S'ils font le choix d'assumer, cela les aidera, s'ils sont dans le refus, ils en souffriront".

Et si le plus dur était à venir? Kate et William ne sont pas destinés à rester duc et duchesse toute leur vie, ce sont les futurs roi et reine d'Angleterre. Cette destinée les met face à d'autres choix.

Le jeune papa devra par exemple décider s'il souhaite poursuivre sa carrière dans la Royal Air Force ou se consacrer pleinement à ses obligations royales. Stationné au Pays de Galles, William est pilote d'hélicoptère de sauvetage, un engagement qui ancre le jeune couple dans une forme de normalité à laquelle il tient.

Myriam Szejer est l'auteure sous le pseudonyme d'Alice Neumann de Bébé rentre à la maison, aux éditions Albin-Michel.

La naissance du futur roi d'Angleterre en images :

La naissance du prince George en images

Les meilleurs tweets sur le Royal Baby :

Stars et politiques félicitent le couple :

Découvrez d'autres articles santé, alimentation, tendances et sexualité dans notre rubrique C'est la vie

Retrouvez les articles du HuffPost C'est la vie sur notre page Facebook.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.