Plus de 125 millions de filles et de femmes dans le monde sont excisées et 30 millions de fillettes pourraient connaître le même sort dans les dix prochaines années, a indiqué l'UNICEF lundi, dans un rapport qui passe en revue 29 pays d'Afrique et du Moyen-Orient.
Bien que l'excision, l'ablation des organes génitaux externes féminins, soit sur le déclin, cette pratique reste néanmoins « presque généralisée » dans certains pays, prévient l'agence spécialisée des Nations unies qui se consacre à la défense des droits des enfants.
Illégale dans une vingtaine de pays africains, en Europe, aux États-Unis et au Canada notamment, la pratique a fait l'objet d'une condamnation de l'ONU, qui a appelé à y mettre fin.
Au niveau mondial, soutient le rapport, « 30 millions de fillettes risquent d'être mutilées dans les dix prochaines années si la tendance actuelle se poursuit ».
Mais, tempère-t-il, l'excision « tend à devenir de moins en moins répandue dans un peu plus de la moitié des 29 pays étudiés ».
En revanche, au Kenya et en Tanzanie, « les femmes âgées de 45 à 49 ans sont trois fois plus susceptibles d'avoir été excisées que les filles entre 15 et 19 ans », souligne l'UNICEF.
Au Ghana, 60 % des femmes de 40 ans et plus ont subi une excision, contre 16 % pour les adolescentes.
« Globalement, le soutien dont elle jouissait tend à décliner », note le texte. Il souligne également que dans trois pays : la Guinée, la Sierra Leone et le Tchad, les hommes sont plus nombreux que les femmes à vouloir y mettre fin.
« Le défi consiste maintenant à faire en sorte que les filles et femmes, mais aussi les jeunes garçons et les hommes, s'expriment très clairement pour que cette pratique nuisible soit abandonnée », a dit Geeta Rao Gupta, directrice générale adjointe de l'UNICEF.