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Gala Juste pour rire : la thérapie de groupe d'Emmanuel Bilodeau (VIDÉO)

Gala Juste pour rire : la thérapie de groupe d'Emmanuel Bilodeau (VIDÉO)

Au moment de s’entretenir avec le Huffington Post Québec, Emmanuel Bilodeau ignorait encore si son gala Juste pour rire, qui porte sur l’un des défauts mignons des Québécois, le chialage, traiterait d’une manière ou d’une autre de la tragédie de Lac-Mégantic. Interpellé par les causes politiques et l’environnement, deux thèmes qui défraient les manchettes depuis le déraillement de train du 6 juillet, l’animateur aurait matière à se vider le cœur pendant plusieurs minutes. Seulement, impossible et inconcevable de se moquer d’un tel drame.

« J’avoue que je suis un peu embêté, laisse tomber Emmanuel. C’est troublant, car tout le monde est tellement affecté par cette affaire… J’essaie de penser à une façon de ne pas faire fi de ça, de ne pas être dans le déni, sans toutefois en rire. On pourrait peut-être faire une minute de silence au début ou à la fin du gala, ou ramasser des dons à la fin de la soirée. En même temps, ce sera une soupape pour les gens de venir assister à une soirée d’humour et de passer à autre chose pendant 1h30. »

« S’il y a un truc sur lequel j’ai envie de chialer, aujourd’hui, c’est la façon dont sont transportées les matières dangereuses au Québec. Mais je n’ai pas envie d’en traiter de façon superficielle. C’est une question trop tragique pour l’aborder maladroitement, à la dernière minute. »

Que fera donc Emmanuel Bilodeau ? Réponse ce soir, à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.

Défi vertigineux

Et ce n’est pas là la seule source de stress de l’artiste. Aux commandes de son tout premier gala d’humour en carrière, Emmanuel ne cache pas avoir le trac de sa vie, tout en étant excité comme un gamin de cette opportunité que lui a offert Juste pour rire sur un plateau d’argent.

« J’ai seulement rodé mon numéro d’ouverture dans un bar, et je me sentais déjà imposteur, rigole-t-il. C’est beaucoup de stress et de préparation pour une seule soirée. J’aime ça, mais c’est très exigeant. J’ai hâte d’être en contact avec le public. C’est quand même une formidable expérience de vie que de se faire offrir la Place des Arts pour deux shows, devant des milliers de personnes, pour faire des blagues. C’est hallucinant ! Je me pince encore ! »

« Quand on fait un gala une fois, on comprend à quel point c’est vertigineux de se retrouver devant les gens pour les faire rire, avec autant de yeux et de caméras tournés vers nous. Mais je revendique le droit d’avoir l’air nerveux et vulnérable, et de l’être, de ne pas savoir, de manquer de confiance, de ne pas être sûr de moi, et de le faire quand même. En plus, je suis le plus vieil animateur des galas, cette année! »

Emmanuel Bilodeau sera bien entouré pour cet amusant saut dans le vide. De sympathiques grandes gueules, soit Peter MacLeod, Laurent Paquin, Martin Petit, Guillaume Wagner, Jérémy Demay, Billy Tellier, Olivier Martineau, Louis T., Yannick de Martino et la jeune Virginie Fortin, qui vient de remporter le concours En route vers mon premier gala Juste pour rire (et fille de l’acteur Bernard Fortin, grand ami d’Emmanuel), vociféreront joyeusement sur les petites misères du quotidien. Au lever du rideau, l’hôte de l’événement dressera l’histoire du chialage dans notre société, d’un point de vue comique. Plusieurs invités-surprises, qui ne sont pas humoristes, défileront pendant la Commission Tomato, une fausse table d’enquête. Enfin, Emmanuel conclura l’ensemble en interprétant un monsieur âgé qui en a long à dire sur le monde d’aujourd’hui.

« Les personnes âgées ont toujours plein de petits bobos et, à mon avis, plein de bonnes raisons de chialer. Je vais donc donner la parole à ce vieux monsieur, un agriculteur du Bas du fleuve. Un homme centenaire, droit comme un chêne, plein de sagesse et de récriminations. »

Ce sont là les seuls secrets qu’Emmanuel Bilodeau laisse filtrer à propos de son happening. Après tout, il faut bien garder un peu de mystère. Mais l’homme ne se gêne pas pour exprimer à quel point, selon lui, la thématique qui lui a été accolée est significative et dans l’ère du temps.

« Je ne sais pas si les Québécois chialent plus que les autres peuples, mais c’est bien qu’on ait le loisir de chialer. D’un point de vue thérapeutique, chialer évite de devenir violent et permet d’évacuer le trop-plein. Ça prouve qu’on est un peuple relativement équilibré, en santé, et pas trop dans la misère. »

Dès le lendemain de son gala, jeudi, Emmanuel Bilodeau commencera à offrir des représentations de son premier one man show, après s’être adonné à quelques lectures publiques pendant l’hiver. La première officielle n’aura toutefois pas lieu avant avril ou octobre 2014.

Le Gala sur le chialage se tient ce mardi, à 18h30 et 21h30, à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Pour informations : www.hahaha.com.

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